Hongrie – Comme il était à attendre, le confinement de la population fait également son apparition en Hongrie à partir de demain 28 mars et au moins jusqu’au 11 avril, comme le premier ministre Viktor Orbán l’a annoncé lui-même ce matin à la radio.
La décision en a été prise très tôt ce matin par l’état-major de crise mis en place pour coordonner l’action des autorités hongroises face à l’épidémie de coronavirus. Le but de cette mesure contraignante est – comme dans les autres pays – de réduire drastiquement le nombre de contacts physiques entre les personnes et ainsi, de ralentir sensiblement la propagation de la maladie.
« Mieux nous coopérons, plus de vies nous sauverons »
Dans une intervention radiophonique à l’accent martial, au cours de laquelle Viktor Orbán a estimé que la Hongrie était en guerre contre l’épidémie, les nouvelles mesures ont été annoncées. Les gens sont autorisés à sortir de chez eux mais il leur est interdit de se regrouper. Dans les lieux publics, une distance 1,5 mètre entre les individus est à respecter. La police a été chargée de faire respecter les règles en douceur. Néanmoins le non respect des règles demeure un délit, a tenu à rappeler M. Orbán. « Mieux nous coopérons, plus de vies nous sauverons, » a-t-il encore ajouté. Cela fait plusieurs semaines maintenant que la communication d’État ainsi que les médias et les personnalités incitent chacun à rester chez soi ; une consigne informelle bien respectée dans tout le pays, ce qui explique la stratégie de l’état-major de crise qui souhaite miser sur la bonne volonté et le civisme de sa population. Ayant pu observer ce qui se fait ailleurs en Europe, la cellule de crise hongroise a préféré se focaliser sur les personnes les plus à risque, à savoir les seniors. Ainsi, les horaires des magasins (alimentation, pharmacie, droguerie) devront réserver la plage horaire 9h-12h aux seniors. Ces derniers ne pourront fréquenter les magasins que sur ce créneau, évitant ainsi plus de contact avec les jeunes et la population active.
Également interrogé sur les retombées économiques de la crise, Viktor Orbán a répondu que la priorité du moment était avant tout la question sanitaire et tenu à saluer tous ceux qui permettent quotidiennement au pays d’agir. Aucune date de sortie de crise prévue pour le moment, mais mardi, le porte-parole du gouvernement estimait que le pic de contagion pourrait être atteint en juillet, ce qui ferait craindre que la crise sanitaire en Hongrie pourrait durer jusqu’aux derniers mois de l’année 2020.