Pologne – Léger coup de théâtre hier soir à Varsovie dans la polémique qui s’est installée quant à la tenue ou non des élections présidentielles le 10 mai prochain alors que nul ne sait si l’épidémie de coronavirus le permettra.
Amendement à la constitution
En effet, un projet d’amendement à la constitution, déposé le 6 avril, est subitement apparu hier sur le site internet du Sejm (la Diète de Pologne) devant être examiné prochainement en première lecture. Ce projet d’amendement déposé par le groupe Droit et Justice (PiS) à la diète sur initiative des députés du parti Porozumienie, propose purement et simplement, par une modification de la constitution, de porter le mandat présidentiel de cinq à sept ans et de le rendre non renouvelable. Cette modification constitutionnelle s’appliquerait au mandat en cours d’Andrzej Duda.
Un septennat au lieu d’un quinquennat
En clair, si donc le quinquennat renouvelable une fois était remplacé par un septennat, le président polonais en exercice, Andrzej Duda, resterait en fonction jusqu’en 2022 et ne pourrait pas se représenter. Cela réglerait de suite la question épineuse de la tenue des élections le 10 mai prochain et laisserait au PiS le temps de préparer un nouveau candidat susceptible d’obtenir les suffrages de la majorité des électeurs polonais.
Le PiS aura besoin des voix de l’opposition
Le seul problème éventuel réside dans le fait que le PiS et ses alliés ne sont pas à Varsovie dans l’heureuse situation de leurs amis hongrois du Fidesz… et ne disposent pas d’une majorité constitutionnelle au Sejm. Ils seront donc tributaires des voix de l’opposition pour pouvoir faire adopter cette modification de la constitution. Une arme à double tranchant aussi pour l’opposition qui endosserait la responsabilité des possibles cafouillages électoraux des prochains temps en cas d’obstruction systématique sur cette question.