Groupe de Visegrád – Les chefs de gouvernement du Groupe de Visegrád se sont réunis jeudi 11 juin pour un sommet au château de Lednice dans le sud de la Moravie, en Tchéquie, pour une consultation avant le sommet du Conseil européen du 19 juin 2020. Au menu des discussions des quatre premiers ministres, le Fonds de relance de l’Union européenne, le budget de l’UE pour le prochain cycle, la réouverture des frontières, le tourisme et la question migratoire.
« Nous sommes prêts à l’accepter [mais] il doit être amélioré »
Le premier ministre hongrois Viktor Orbán s’est réjoui de ce que les pays du V4 aient « sauvé plusieurs dizaines de milliers de vies et [soient] réunis […] pour discuter comment [sauver] des centaines de milliers d’emplois » et s’est à nouveau montré critique vis-à-vis du plan de relance de l’économie concocté par Bruxelles : « En ce qui concerne le redémarrage de l’économie européenne, je dois vous dire franchement que l’idée dans son ensemble, appelée « nouvelle génération », est philosophiquement très éloignée de la vision du monde des Hongrois. Les Hongrois pensent que vous devez d’abord gagner l’argent avant de le dépenser. […] Telle est notre conviction philosophique, mais je comprends que l’UE adopte une approche complètement différente. Nous avons une approche positive de cette proposition européenne parce que nous comprenons l’intention qui la sous-tend, à savoir que des solutions extraordinaires sont nécessaires dans une situation exceptionnelle, et en de tels moments, il faut écarter la philosophie économique. Nous sommes prêts à l’accepter […mais] ce doit être amélioré de trois manières. Il faut éliminer les éléments absurdes, tel que le fait que l’ensemble les pays riches reçoivent plus d’argent du fonds commun de soutien que les pays pauvres, ce qui est moralement inacceptable [… et] la flexibilité d’utilisation doit être améliorée. […] La Hongrie souhaite donc qu’un ensemble équitable de relance de l’économie soit mis en place et que ses éléments discriminatoires soient supprimés. »
« des investissements publics […] dans diverses dimensions infrastructurelles »
De son côté, le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki s’est montré « heureux qu’aujourd’hui le groupe de Visegrád ait pu développer conjointement un consensus, une position commune à l’égard de ce Fonds pour la reconstruction » préconisant « des investissements publics […] dans diverses dimensions infrastructurelles : la construction de routes, de chemins de fer, de ponts, mais aussi d’infrastructures de fibre optique et d’énergie, ainsi que dans l’amélioration de l’état de l’environnement, l’amélioration de l’éducation et de nombreuses autres activités ».