Europe centrale – Si les violences que connaissent les États-Unis et de nombreux pays d’Europe occidentale sous l’égide du mouvement organisé « Black lives matter » ne touchent pas les pays d’Europe centrale, plusieurs manifestations ainsi que des dégradations de monuments sont à noter.
La statue de Tadeusz Kościuszko taguée à Varsovie…
C’est ainsi que dimanche dernier, le 7 juin, la statue du héros national polonais Tadeusz Kościuszko – et célébré comme tel en Pologne, Biélorussie et Lituanie, ayant notamment participé à la Guerre d’indépendance des États-Unis (1775-1783) – durant laquelle il s’était distingué par son opposition à l’esclavagisme – et organisé une insurrection contre la domination russe et prussienne en 1794 – a été recouverte d’un graffiti « BLM », comme l’a indiqué la porte-parole de la mairie de Varsovie, Karolina Gałecka. Quelques jours auparavant, c’est la statue de Kościuszko à Washington qui avait subi un sort similaire.
… de même celle de Winston Churchill à Prague.
À Prague, en Tchéquie, la statue de Winston Churchill a également été recouverte d’un graffiti dimanche dernier : « Byl rasista (Il était raciste, en tchèque) Black lives matter », un acte de dégradation que le premier ministre tchèque Andrej Babiš a très vivement condamné : « Nous devons voir les personnages historiques dans le contexte de l’époque où ils ont vécu. Les juger sans comprendre le contexte est stupide et conduit à un acte aussi stupide », a-t-il déclaré.
« c’est une forme de vandalisme »
Contrairement à ce qui se passe aux États-Unis et au Royaume-Uni où les autorités semblent se soumettre à ces actions parfois violentes, la porte-parole de la mairie du 3ème arrondissement de Prague, Lucie Bukovanská, reste droite dans ses bottes : « Pour nous, c’est une forme de vandalisme. Nous n’envisageons pas de retirer la statue », a-t-elle expliqué.
La semaine dernière, des manifestations ont également été organisées dans les capitales du V4 ainsi que dans quelques autres villes comme Cracovie. Ces événements ont réuni à chaque fois quelques centaines de personnes, et ont été organisés par des militants liés aux organisations progressistes et en faveur du modèle de société ouverte. Toutefois, hormis quelques insultes et propos racistes envers les populations locales, aucun débordement n’a eu lieu lors de ces rassemblements.