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Roumanie : quand le Saturne libéral dévore ses enfants

Temps de lecture : 6 minutes

Roumanie – Comme j’ai souvent eu l’occasion de le faire remarquer dans ces colonnes, une fonction bien spéciale est revenue à la Roumanie de l’après-Ceauşescu dans le système du mondialisme libéral : pratiquement dénué d’élites au sens sociologique du terme, ce pays est localement géré par une « élite » de type africain, agglomérée autour des « services » dits « secrets », purement policière (sans attributs historiques ou culturels de légitimation), qui achète la bienveillance des autorités de tutelle occidentales au prix d’une soumission totale à tous les oukases de l’État mondial des multinationales. La Roumanie sert donc régulièrement de cobaye. De nouvelles technologies (« hard » et « soft »), dont l’expérimentation fait même reculer des gouvernements européens fermement arrimés au Nouvel Ordre Mondial (comme ceux de France ou d’Espagne), sont testées sur cette population extrêmement apolitique, et dont le vote (pour des raisons que j’ai déjà esquissées ailleurs) compte assez peu dans la formation des gouvernements locaux. Ce fut le cas de l’extraction minière à ciel ouvert, finalement bloquée avec le secours d’un autre groupe mondialiste (les ONG écologistes financées sur place par G. Soros). C’est depuis longtemps le cas des technologies de téléphonie mobile dont les effets sur la santé humaine sont insuffisamment connus. Et c’est maintenant le cas – outre de menus tests du fameux Redemsivir de GILEAD – des technologies d’ingénierie sociale actuellement propagées sous le nom de « politique anti-pandémiques » (ou, dans une formulation plus sincère : de « nouvelle normalité ») en vue de liquider la démocratie occidentale, source de trop de « dangers populistes ».

Représentant local du Sanintern (plus connu sous le nom trompeur d’O.M.S.), le médecin roumain d’origine palestinienne Raed Arafat, propulsé à la tête des « autorités sanitaires de crise », est de toute évidence l’homme choisi sur place par la coupole du Nouvel Ordre Mondial pour conduire cette expérience. Après plus d’une décennie d’efforts soutenus pour lui construire une réputation de héros de la médecine (à la tête d’un service de SAMU privé/public, forcément plus efficace que les services ambulanciers classiques, sous-financés à dessein), l’État profond roumain a fait de ce palestinien musulman sans aucune formation en virologie le « monsieur Covid » de Roumanie : toujours à la pointe du combat contre les débris d’État de droit (comme la Cour Constitutionnelle) qui tentent encore (timidement) de s’opposer à sa dictature sanitaire, Arafat fulmine aussi contre les « négationnistes », qui d’après lui « nient l’existence du virus » (ce qui constitue bien entendu, dans la plupart des cas, une grossière calomnie). Il a notamment été la cheville ouvrière des décrets, puis de la loi permettant (première absolue en Europe) l’internement forcé de personnes saines (rebaptisées par ses soins « patients asymptomatiques »). Vaguement amendée en deuxième lecture par une frange rebelle du PSD (notamment sous l’impulsion de l’ancien MAE Titus Corlățean), cette loi prévoyait à l’origine aussi la confiscation des biens « infectés » (dont, notamment : téléphones mobiles et ordinateurs portables) des « asymptomatiques » et le placement de leurs enfants auprès d’organismes d’État. C’est ce dernier point qui « a fait sauter les fusibles », conduisant des milliers de protestataires roumains dans les rues en dépit du matraquage médiatique. Le pouvoir a alors temporairement reculé.

Tandis que le premier ministre Ludovic Orban (qui se vantait encore l’année dernière d’avoir – par voie de putsch policier – fourni au PPE sa majorité au sein du Conseil) « innove » en matière de droit constitutionnel, en appelant la population à ne pas respecter des arrêts de la Cour Constitutionnelle, il se pourrait que les services territoriaux du bon docteur Arafat aient, eux aussi, récemment « innové » en matière de fabrication de « victimes du Covid ». Jusqu’à juin, cette fabrication prenait en effet, comme dans de nombreux pays d’Europe (à l’exception notable de l’Allemagne et de l’Autriche, qui semblent, sur ce point, avoir dit nein au Sanintern), la forme de trucages statistiques : « morts du Covid » classés comme tels suite à des décès de toute évidence sans aucun rapport avec une quelconque pathologie virale, et/ou sur la foi de simples symptômes (sans test) ; dans un pays où les frais funéraires représentent une part bien plus importante d’un budget familial qu’ailleurs en Europe, la prise en charge de ces frais par l’État sous condition de classement du décès en « décès Covid » a convaincu de nombreuses familles endeuillées de cautionner cette fraude massive.

Mais à la mi-juin, le site d’un journal roumain pourtant très mainstream rapportait deux cas suspects constatés dans le département moldave de Botoşani, dans lesquels des adultes hospitalisés avec des symptômes rappelant peu ceux du Covid-19 auraient été soumis à un protocole médical (sédatifs + intubation) rappelant à s’y méprendre celui de l’euthanasie de masse pratiquée, pendant le confinement, dans les maisons de retraite françaises ; l’application de ce protocole s’étant (sans surprise) soldée par la mort des patients, si ces informations sont exactes, le « Groupe de Communication Stratégique » a pu enrichir sa statistique hystérisante de deux décès qu’il n’aura pas fabriqués que sur le papier. En effet, à la différence des octogénaires français liquidés dans les EHPAD d’Emmanuel Macron, les deux citoyens roumains en question n’étaient pas considérés comme des individus en fin de vie, si bien que l’étiquette (déjà fort problématique en soi) d’euthanasie pourrait bien devoir céder le pas à celle, plus sobrement classique, d’assassinat.

De gauche à droite, Ludovic Orban, Raed Arafat et le président Klaus Iohannis. Photo : Facebook / Klaus Iohannis

Si tel était le cas, le bon docteur Arafat aura-t-il un jour à répondre de ses crimes ? Et plus généralement, le binôme présidence-gouvernement de Klaus Iohannis et Ludovic Orban sera-t-il un jour mis devant ses responsabilités pour le piétinement éhonté d’un ordre constitutionnel dont la défense (contre le « dictateur Dragnea ») constituait, il y a encore un an, son unique programme de gouvernement (à défaut, notamment de politique économique, sociale ou étrangère) ? On peut en douter. D’une part, parce que l’exécutif roumain reste soudé : en dépit de rumeurs persistantes de remaniement, Klaus Iohannis ne semble pas vouloir sacrifier Ludovic Orban, comme Emmanuel Macron a sacrifié Édouard Philippe, et comme la constitution roumaine (de type français) le lui permettrait ; il faut dire que Ludovic Orban semble disposer, dans l’épaisseur de l’État policier-mafieux roumain, d’assises encore plus solides que celles dudit Iohannis – à en juger, notamment, par son rôle central dans les réseaux de profiteurs de guerre qui extraient actuellement des profits substantiels de « l’industrie covidienne » (masques, tests etc. – en attendant, bien entendu, les vaccins). Sentant probablement qu’il joue déjà plutôt sa tête (ou au moins sa liberté) que sa simple carrière politique, l’exécutif roumain redouble de propagande de guerre, s’abritant systématiquement derrière le prétexte de « l’urgence sanitaire ». Qui, au demeurant, fonctionne à merveille : la population roumaine (toutes composantes ethniques réunies), intoxiquée par des médias à 95% contrôlés (via, entre autres, une averse d’argent public), vit effectivement dans un sentiment permanent d’apocalypse.

La réalité chiffrée (selon les chiffres officiels !) de cette apocalypse est néanmoins la suivante : moins de 3 000 morts en 5 mois, dans un pays de 18 millions d’habitants, soit moins d’une journée de mortalité générale « ajoutée » pour chaque mois (je place « ajoutée » entre guillemets, étant donné que la mortalité d’ensemble, comme dans la quasi-totalité des pays est… en recul en 2020 par rapport aux années précédentes). Il est d’ores et déjà évident que, comme dans la plupart des pays acquis à la doctrine démente du mage Ferguson, le bilan des victimes « collatérales » du confinement (et notamment de la paralysie induite des hôpitaux) dépasse de loin ce body-count grippal assez modeste (et d’ailleurs truqué).

Par ailleurs, pour qu’Arafat, Iohannis, Ludovic Orban et consorts répondent un jour de leurs crimes, encore faudrait-il qu’il reste un système judiciaire pour les juger. C’est, là aussi, assez peu probable. L’exécutif roumain semble en effet aussi s’être attelé à la tâche de liquider les derniers îlots d’indépendance relative dudit système, susceptibles d’offrir une quelconque résistance à leur dictature pseudo-sanitaire. Là encore, c’est l’inénarrable Ludovic Orban qui, après avoir appelé au non-respect de la constitution, a franchi un nouveau Rubicon en appelant à démettre l’Avocat du Peuple, Renate Weber. On aurait pourtant pu croire cette euro-parlementaire, figure iconique des milieux droit-de-l’hommistes roumains, intouchable : c’est elle qui a passé le plus de temps à la tête de la filiale roumaine de l’Open Society depuis sa création. Mais elle a, comme les juges de la Cour Constitutionnelle, eu le tort de prendre sa charge d’Avocat du Peuple au sérieux, en se prononçant contre le coup d’État permanent du « Groupe de Communication Stratégique ».

On pourrait comparer le sort de Renate Weber à celui du journaliste hongrois András Hont : constituant l’une des voix les plus écoutées dans la critique du « système FIDESZ », ce journaliste très professionnel doublé d’une excellente plume est aujourd’hui aussi en porte-à-faux avec toute l’opposition hongroise dite « libérale de gauche » (laquelle déplore naturellement le laxisme de la dictature pseudo-sanitaire dans sa variante hongroise). Ce qui n’empêche pas ledit Hont d’appeler de ses vœux, depuis de début du mois d’août, la chute d’Alexandre Loukachenko – dont il reconnaît pourtant par ailleurs que l’approche que son pays a adoptée sur le Covid-19 est la bonne. On peut se demander quel sort réserveraient à András Hont ses bons amis de « l’opposition démocratique » de « gauche libérale » (néanmoins folle amoureuse de toute dictature pour peu qu’elle ait la décence de s’intituler « sanitaire ») dans le cas (fort heureusement peu probable pour l’instant) où ils arriveraient au pouvoir à Budapest. András Hont, lui, a apparemment oublié de se le demander. De toute évidence, tous les partisans est-européens de la Société Ouverte n’étaient pas suffisamment préparés à l’entrée de cette dernière dans sa phase totalitaire (et, espérons-le, finale).