Hongrie – Sur les plans politique, diplomatique et économique, la Hongrie développe au fur et à mesure son statut d’acteur incontournable en Europe centrale. C’est ainsi que le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a annoncé ce mercredi 3 février l’intention du gouvernement hongrois de doter le pays des « meilleurs services de renseignements civils d’Europe centrale ».
M. Szijjártó avait présidé auparavant une réunion du Comité de la sécurité nationale de parlement hongrois au Bureau d’information (Információs Hivatal, IH), la principale agence de renseignement civile du pays et chargé de collecter des renseignements non militaires, essentiellement à l’étranger. À l’heure actuelle, le renseignement hongrois est divisé en cinq agences :
- AH, Alkotmányvédelmi Hivatal, Bureau de défense constitutionnel, organisme civil ; en charge de la protection de la souveraineté, combat le crime organisé, le terrorisme et la délinquance financière ;
- IH, Információs Hivatal, Bureau d’information, renseignement civil, directement sous la tutelle du premier ministre ; en charge de la collecte et de l’analyse d’information ;
- NBSZ, Nemzetbiztonsági Szakszolgálat, Service d’information de la sécurité nationale, renseignement civil ; en charge de la collecte de données servant à la police, la justice, le fisc, mais aussi d’autres agences nationales ;
- KNBSZ, Katonai Nemzetbiztonsági Szolgálat, Service militaire de sécurité nationale, renseignement militaire ; en charge du contre-terrorisme, du contre-espionnage, et de la collecte de données pour protéger le pays de menaces extérieures ;
- TIBEK, Terrorelhárítási Információs és Bűnügyi Elemző Központ, Centre d’analyse du crime et des informations liées au terrorisme, organisation civile ; cellule de renseignement sur le crime organisé et le terrorisme, en charge d’apporter des éléments aux décideurs.
« protéger les emplois du peuple hongrois… »
« Nous protégerons les intérêts hongrois, l’économie hongroise; nous créerons une nouvelle croissance à grande échelle dans l’économie hongroise et nous protégerons les emplois du peuple hongrois », a notamment déclaré M Szijjártó qui, le 9 décembre dernier devant les députés, avait déjà annoncé, sans plus de détails, la création de deux centres spécialisés. Il s’agit de défendre les intérêts économiques hongrois, notamment en termes d’investissements dans le cadre d’une concurrence internationale devenue plus féroce – nouvel ordre mondial oblige – une évolution que la présente crise du coronavirus a encore contribué à accentuer.
Dans le contexte de l’épidémie de coronavirus, le rôle des services secrets s’est révélé crucial pour un certain nombre d’acteurs. L’explosion des attaques cybernétiques – notamment contre des hôpitaux – , l’action de terrain début 2020 pour récupérer du matériel médical au dépens des autres pays, ou encore l’espionnage industriel et technologique dans la course aux vaccins sont autant de domaines où l’emploi de services d’État spécialisés est une nécessité. Une course dans laquelle la Hongrie, à son échelle, entend bien participer plus activement désormais.