Article paru dans le Magyar Nemzet le 3 mars 2021.
« Nous ne pouvions pas permettre que les eurodéputés du Fidesz soient empêchés de faire efficacement leur travail » – a déclaré, répondant aux questions de Magyar Nemzet, Katalin Novák, vice-présidente du Fidesz responsable des questions de politique extérieure, commentant la décision de son parti de quitter le groupe parlementaire du Parti Populaire Européen (PPE), justifiée par Viktor Orbán en s’appuyant sur le fait que l’amendement aux statuts du PPE récemment adopté prive les électeurs hongrois de leurs droits démocratiques. « C’est anti-démocratique, injuste et inacceptable » – a écrit le Premier ministre à Manfred Weber, dans la lettre adressée à ce dernier qui a rendu la rupture officielle. – « Il s’est avéré que nous n’avons pas notre place dans ce parti où le pugilat politique est plus important que la lutte contre l’épidémie » – a déclaré à Magyar Nemzet Tamás Deutsch, eurodéputé du Fidesz. Pour Judit Varga, ministre de la Justice, la mission de Weber aurait dû être de sauver l’unité du groupe parlementaire, pas de la péricliter.
– « Dans la vie de millions de citoyens européens, il n’y a rien de plus important que la lutte contre l’épidémie. Dans toute l’Europe, les décisionnaires consacrent toute leur énergie à protéger la vie des citoyens, leur santé, et à relancer l’économie dès que possible. Or, dans une situation pareille, la grande majorité du groupe parlementaire PPE dirigé par Manfred Weber, depuis des mois, ne se préoccupe que de trouver le moyen de réprimander, d’acculer, de suspendre les eurodéputés du Fidesz » – a déclaré Tamás Deutsch à Magyar Nemzet, qui a recueilli ses réactions après la décision de quitter le groupe parlementaire du PPE, prise mercredi par le plus grand des deux partis de gouvernement hongrois.
Comme il l’a rappelé, en plein milieu de la campagne de fake news du printemps dernier, les députés de la coalition Fidesz–KDNP avaient déjà publiquement fait état de leur volonté de se consacrer tout entiers à la protection de la santé des gens. – « Dès cette période, nous avons refusé de perdre du temps avec ces attaques mesquines. Telle est à nouveau notre attitude à présent, et nous l’avons fait savoir au groupe parlementaire. » – explique Tamás Deutsch, qui considère aussi que l’amendement aux statuts du groupe adopté aujourd’hui – taillé sur mesure contre le Fidesz – est en contradiction flagrante avec les principes de l’état de droit. – « Alors même que nous autres, on nous prodigue chaque semaine des leçons d’état de droit au Parlement européen. Il est intéressant de constater que, cette fois-ci, les grands coryphées du mantra de l’état de droit au sein du PPE n’ont tenu aucun compte de l’interdiction d’appliquer rétroactivement les règles du droit. » – a-t-il ajouté, considérant qu’en votant pour ce nouveau règlement procédural, les eurodéputés de la coalition gouvernementale hongroise auraient pratiquement conféré à leurs presque deux millions d’électeurs la qualité de citoyens de second rang au sein de l’Union. – « Or nous ne comptons pas nous rendre complices d’une telle manœuvre. Nous n’acceptons plus cette situation indigne ! – a souligné Tamás Deutsch.
Nous lui avons aussi demandé quels étaient désormais les projets du Fidesz au Parlement européen (PE). – « Il s’est avéré que nous n’avons pas notre place dans ce parti où le pugilat politique est plus important que la lutte contre l’épidémie. Par contre, je ne veux pas me lancer dans des spéculations. Nous allons trouver l’endroit d’où il sera possible de défendre avec le plus d’efficacité et de succès les intérêts nationaux hongrois. Quant à savoir exactement quelle formation européenne correspond à cet endroit, c’est une question que nous ne réglerons pas dans le courant de la journée. »
György Hölvényi, eurodéputé du KDNP, reste dans le groupe parlementaire PPE – particularisme à propos duquel Tamás Deutsch a relevé une contradiction supplémentaire : « toutes les décisions gouvernementales hongroises critiquées par le PPE en évoquant les principes de l’état de droit ont été adoptées d’un plein et entier accord par le Fidesz et le KDNP. – Néanmoins, le KDNP faisait déjà partie du parti précurseur du PPE » – rappelle Deutsch, avant de résumer en quelques mots son point de vue sur la question du PPE : « Goodbye, auf Wiedersehen, portez-vous bien ! »
« Nous ne pouvions pas permettre que les eurodéputés du Fidesz soient empêchés de faire efficacement leur travail » – a déclaré, répondant aux questions de Magyar Nemzet, Katalin Novák, vice-présidente du Fidesz responsable des questions de politique extérieure, commentant la décision de son parti de quitter le groupe parlementaire du PPE, justifiée par Viktor Orbán en s’appuyant sur le fait que l’amendement aux statuts du PPE récemment adopté prive les électeurs hongrois de leurs droits démocratiques. « C’est anti-démocratique, injuste et inacceptable » – a écrit le Premier ministre à Manfred Weber, dans la lettre adressée à ce dernier qui a rendu la rupture officielle.
« Dans l’Union européenne, chaque jour, des milliers de gens meurent. Malgré cela, le groupe parlementaire du PPE ne trouve rien de mieux à faire que de s’efforcer de limiter la marge de manœuvre des eurodéputés du Fidesz. Après l’adoption aujourd’hui de cet amendement aux statuts du PPE, nous avons décidé de mettre un point final à ces disputes, en quittant le groupe des députés du PPE » – a déclaré, dans un texte rendu public hier sur Facebook, Katalin Novák, vice-présidente du Fidesz responsable des questions de politique extérieure, qui a aussi partagé la lettre adressée par le Premier ministre Viktor Orbán à Manfred Weber, par laquelle le premier a informé le second de la décision du Fidesz.
Justifiant cette décision, il écrit : « La modification du règlement interne du groupe parlementaire du PPE constitue de toute évidence une action hostile à l’encontre de nos électeurs et du Fidesz. Limiter nos eurodéputés dans l’exercice de leur mandat électif revient à priver les électeurs hongrois de leurs droits démocratiques. C’est anti-démocratique, injuste et inacceptable. »
S’exprimant à propos de la décision de quitter le PPE, Katalin Novák a déclaré à Magyar Nemzet : « Le Fidesz a décidé que ses eurodéputés quitteraient le groupe parlementaire du PPE dans le cas où ce dernier tenterait de les limiter dans l’exercice de leurs droits parlementaires. Nous ne pouvions pas permettre que les représentants démocratiquement élus du Fidesz soient empêchés de faire efficacement leur travail. »
Elle affirme qu’en pleine troisième vague, quand tous se consacrent jour et nuit à sauver des vies humaines, le groupe parlementaire a pris l’initiative d’un amendement aux statuts préparé subrepticement par une commission, de telle sorte que les dirigeants de la plupart des partis-membres, dans leurs pays, ne savaient même pas ce qui se préparait. – « Tout cela a eu lieu dans la bulle de Bruxelles, par la décision, non pas de la direction des partis-membres, mais des eurodéputés présents à Bruxelles » – a relevé Katalin Novák, pour qui les statuts dans leur forme originale convenaient très bien à tout le monde depuis de longues années. – « La seule nouveauté, c’est qu’ils ont privé de leurs droits nos députés, élus par 1,8 millions de hongrois, que nous ne pouvons pas laisser tomber – affirme la vice-présidente du Fidesz.
Pour Katalin Novák, le groupe parlementaire du PPE sort perdant de ces événements, sensiblement affaibli par la sécession du parti qui, de tous ses partis-membres, dispose du plus fort soutien électoral proportionnellement à la population du pays. – « De leur point de vue, il est peut-être confortable pour l’instant de se débarrasser d’un membre qui parlait trop sincèrement, sur un ton trop critique. En effet, nos députés n’ont jamais tu leur désaccord lorsqu’ils assistaient à l’adoption de compromis violant nos principes au nom d’intérêts politiciens. » – affirme la vice-présidente du Fidesz, citant la question migratoire comme exemple le plus clair. – « Dans ce domaine comme dans d’autres, nous autres, nous avons toujours défendu avec détermination le point de vue exprimé par les Hongrois. »
Judit Varga a elle aussi commenté la décision de quitter le PPE. Dans un texte mis en ligne sur Facebook, la ministre de la Justice, qui a aussi la charge des Affaires européennes, déclare : « La mission de monsieur Weber aurait dû être de sauver l’unité du groupe parlementaire, pas de la péricliter ! » Elle a expliqué que les divergences de vue d’entre le Fidesz et le PPE ne datent pas d’hier : « Il y a belle lurette que nous savons que Manfred Weber n’a aucune intention de diriger le groupe parlementaire du PPE dans l’esprit des valeurs chrétiennes-conservatrices. Il n’a laissé aucun doute sur ce point lorsqu’il a déclaré que la souveraineté nationale n’existe plus » – rappelle entre autres la ministre, qui écrit aussi que : « Nous autres, nous pensions qu’être européen n’empêche pas de conserver sa culture millénaire et son identité nationale, tout en coopérant avec les autres pays européens. »
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Traduit du hongrois par le Visegrád Post