Hongrie – Suite au divorce entre le Fidesz et le Parti populaire européen (PPE) intervenu début mars après plusieurs années de différends, les spéculations vont bon train pour savoir à quel groupe le parti de Viktor Orbán sera affilié dans l’avenir, ses plus proches alliés, le PiS polonais et la Lega italienne appartenant l’un aux Conservateurs et réformistes européens (62 députés au Parlement européen) et l’autre au groupe Identité et démocratie (75 députés).
Pas d’alliance envisagée entre le Fidesz, le RN et l’AfD
Plusieurs possibilités sont envisagées, dont – vraisemblablement la plus probable – l’adhésion aux Conservateurs et réformistes européens (CRE), la fusion des groupes CRE et ID, voire la création d’un nouveau groupe autour du Fidesz, du PiS et de la Lega. Une chose semble sûre pour le moment, et ses dirigeants l’ont rappelé plusieurs fois ces dernières semaines, le Fidesz ne fera pas cause commune avec le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen ou l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) au Parlement européen.
Katalin Novák – ministre de la Famille et vice-présidente du Fidesz chargée des relations européennes – l’expliquait dans un entretien publié le 17 avril par le quotidien hongrois Magyar Nemzet :
« Tandis que bien des partis voudraient coopérer avec le Fidesz, quant à nous, nous ne demandons qu’à faire alliance avec des groupes politiques prêts à s’engager pour les valeurs de la droite traditionnelle ».
Cohabitation avec le FPÖ et l’AfD au Conseil de l’Europe
La question se posait aussi accessoirement pour l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, et elle vient d’être tranchée : le Fidesz a rejoint le Groupe des conservateurs européens (GCE) dont font partie le FPÖ autrichien, le Vlaams Belang flamand, le SPD tchèque, l’AfD allemande et la Lega italienne – tous membres du groupe Identité et démocratie au Parlement européen – mais aussi le PiS polonais et les Conservateurs britanniques.
« Pas de relation bilatérale avec l’AfD »
Cette adhésion au groupe conservateur au Conseil de l’Europe, associée aux déclarations d’hier de Katalin Novák rappelant que
le Fidesz n’a « pas de relation bilatérale avec l’AfD, [que ses] partenaires en Allemagne sont […] la CDU et la CSU [et que le Fidesz n’a] pas l’intention de changer cela »,
semble indiquer une prochaine adhésion du parti de Viktor Orbán aux groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE) au Parlement européen, Katalin Novák ayant encore une fois clairement exclu de collaborer avec l’AfD au parlement européen.