Pologne – La situation sanitaire relative à la pandémie de coronavirus s’étant sensiblement améliorée en Pologne ces dernières semaines, le ministre polonais de la Santé, Adam Niedzielski, a annoncé le 2 juin une série d’allégements des restrictions sanitaires en vigueur dans le pays à partir du 6 juin. Or, tandis qu’on allégeait les dispositions concernant les limites du nombre de participants aux réunions familiales et événements de masse, le nombre autorisé de fidèles dans les lieux de culte demeure inchangé… Une inégalité de traitement que les évêques polonais ne sont pas disposés à laisser passer sans réagir, et c’est pourquoi ils ont adressé une lettre en ce sens au premier ministre Mateusz Morawiecki.
« Restriction de la liberté religieuse »
Dans cette lettre ouverte, le président de la Conférence épiscopale polonaise, l’archevêque de Poznań, Mgr Stanisław Gądecki, rappelle au premier ministre que « dès le début de la pandémie – compte tenu de la santé et de la vie des Polonais – l’Église a abordé les restrictions sanitaires imposées avec compréhension, accordant des dispenses [de messe] aux fidèles et les encourageant à se conformer à toutes les recommandations sanitaires […]
Aujourd’hui, face à une situation épidémique diamétralement différente et nettement meilleure, j’exprime ma ferme opposition à la poursuite de la restriction – si drastique – du droit des fidèles de professer et de pratiquer publiquement leur foi. »
Pour l’archevêque qui s’exprimait au nom de la conférence des évêques, le maintien de la limite actuelle du nombre de fidèles dans les églises peut être perçu non seulement comme une discrimination, mais aussi comme une « restriction de la liberté religieuse ».
Et le prélat d’expliquer les problèmes concrets qui se posent régulièrement dans presque toutes les paroisses : « Par exemple, lors d’événements spéciaux tels que les réceptions de première communion ou les mariages, 150 personnes sont autorisées (sans compter les personnes vaccinées).
Cependant, les mêmes personnes ne peuvent pas participer à la cérémonie liturgique qui les précède dans les églises, car dans la grande majorité des cas, leur surface est plus petite que la surface exigée, soit 2000 m2 ».
« Droit constitutionnel à la liberté religieuse »
Enfin, Mgr. Gądecki demande également un allégement des mesures concernant les églises :
« Il semble que réduire au minimum nécessaire les restrictions concernant les églises et autres lieux de culte qui répondraient aux exigences de sécurité sanitaire serait un signe de respect du droit constitutionnel à la liberté religieuse,
qui était visible jusqu’à aujourd’hui dans les actions des autorités polonaises en rapport avec la pandémie ».