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L’essentiel de l’actualité du 18 au 24 octobre dans le V4

Temps de lecture : 10 minutes

V4

  • Selon une information publiée ce dimanche 17 octobre par le site Express, le Premier ministre britannique Boris Johnson aurait l’intention d’organiser un sommet entre le Royaume-Uni et les quatre pays du Groupe de Visegrád (V4) au début de l’année 2022, dans la mesure où les relations franco-britanniques ont tendance à se détériorer ces derniers temps.
  • Prenant le contre-pied de l’attitude des institutions européennes (Commission, Parlement et CJUE), la chancelière allemande Angela Merkel – qui expédie les affaires courantes jusqu’à la constitution du gouvernement de son très vraisemblable successeur Olaf Scholz (SPD) – leur conseille la prudence quant à leurs relations avec la Hongrie et la Pologne, préconisant de faire usage du dialogue plutôt que de sanctions. « Je pense que le moment est venu de discuter en profondeur avec le gouvernement polonais sur la façon dont nous pouvons surmonter ces difficultés. Nous avons de sérieux problèmes, mais je conseille que nous les résolvions par la négociation pour trouver des compromis », a-t-elle ainsi déclaré le vendredi 15 octobre suite à un entretien avec son homologue belge Alexander de Croo à Bruxelles.
  • Le directeur du Centre hongrois pour les droits fondamentaux, Miklós Szánthó, a annoncé ce mercredi 20 octobre la création d’une organisation internationale, l’Alliance pour le bien commun (Alliance for the Common Good, ACG), regroupant des laboratoires d’idées hongrois, polonais, tchèques, slovaques et italiens, et dont le but est de « se battre pour l’Europe » au niveau européen. « L’objectif principal de la nouvelle organisation […] est que les forces chrétiennes-conservatrices sauvent l’Europe, le seul moyen d’assurer la survie de la civilisation […] Il est clair et perceptible en Europe que l’idée de Dieu, de famille et de patrie est attaquée de manière globale, et que les forces souverainistes et traditionalistes s’opposent aux forces mondialistes, tandis que l’Europe nie le passé dont viennent sa prospérité et sa richesse », a expliqué M. Szánthó.

Hongrie

  • Comme le rapportait le site Magyar Jelen le 17 octobre, le gouvernement a entrepris de mettre en place de nouvelles restrictions sanitaires au vu de ladite 4ème vague de la pandémie se répandant dans le pays. Ainsi, les règles de quarantaine seront durcies dans les écoles et concerneront désormais aussi les personnes vaccinées (élèves et enseignants).
  • La compagnie pétrolière hongroise MOL a inauguré ce mardi 19 octobre un nouveau réservoir de 15 000 mètres cubes sur son site de Csurgó (comitat de Somogy – au sud-ouest du pays), un investissement de 9 milliards de forints (25 millions d’euros) destinés notamment à réduire l’impact de ses activités sur l’environnement de la région. En effet, grâce à ce réservoir, le pétrole sera désormais acheminé à la raffinerie de Százhalombatta (comitat de Pest) via un oléoduc remplaçant pas moins de 15 000 transports par camions-citernes par an, évitant ainsi l’émission de 7000 tonnes de CO2, souligne l’entreprise.
  • Le doyen de la Faculté des sciences de l’université Loránd Eötvös de Budapest, Imre Kacskovics, a déclaré ce jeudi 21 octobre sur InfoRádió que le médicament anti-covid hongrois était déjà en cours d’expérimentation animale et que des essais cliniques pourraient commencer au début de 2023 : « Nous avons pu identifier des molécules qui sont nouvelles, dans le sens où nous pensons qu’elles sont brevetables, et nous avons pu montrer cet été que ces molécules, ces principes actifs, empêchent le virus d’infecter les cellules ». Selon cet immunologiste, ce futur médicament pourra aussi être utilisé à des fins de prévention.
  • Le porte-parole du Premier ministre hongrois, Bertalan Havasi, a annoncé ce vendredi 22 octobre que la candidate du Rassemblement National (RN) aux prochaines élections présidentielles françaises, Marine Le Pen, se rendra à Budapest ce mardi 26 octobre pour y rencontrer Viktor Orbán et Katalin Novák.
  • À l’occasion de la fête nationale du 23 octobre, qui commémore l’insurrection de 1956, le Fidesz a organisé à Budapest une marche suivie d’un discours de Viktor Orbán, réunissant plusieurs centaines de milliers de personnes. Les partis de l’opposition progressiste ont quant à eux échoué à rassembler plus de 4000 personnes, tandis que le parti nationaliste Mi Hazánk a réuni quelque 2000 personnes.
Viktor Orbán s’adressant à la foule le 23 octobre 2021. Photo : Visegrád Post / Ferenc Almássy

Pologne

  • Les démarches du maire de Varsovie, Rafał Trzaskowski (PO) pour faire interdire la traditionnelle Marche de l’Indépendance du 11 novembre n’ont finalement pas été couronnées de succès. Le bureau du procureur du district de Varsovie vient de conclure ce 15 octobre : « Il est impossible de considérer le comportement des participants à la Marche de l’Indépendance autrement que comme une présentation de leurs propres points de vue, une expression d’opinions politiques sceptiques vis-à-vis de la politique migratoire menée en Pologne et en Europe, ou une expression d’opposition à l’idéologie communiste. Il convient de souligner que l’expression d’opinions entre dans le champ d’application du principe constitutionnel énoncé à l’art. 54 de la Constitution de la République de Pologne et, pour cette raison, elle ne peut être considérée comme remplissant les critères d’un acte interdit en vertu de l’art. 256 § 1 du Code pénal ».
  • Les allégations répétées de l’opposition de gauche polonaise entretiennent la rumeur selon laquelle le gouvernement de Mateusz Morawiecki préparerait la sortie de la Pologne de l’Union européenne (Polexit), ce que tant le gouvernement que le PiS démentent tout aussi régulièrement. Selon un récent sondage réalisé par SW Research et publié par Rzeczpospolita, 42,6% des Polonais souhaiteraient qu’un référendum soit organisé sur cette question, tandis que 36,9% y sont opposés et que 20,5% déclarent ne pas avoir d’opinion à ce sujet. Toujours selon la même enquête, 64,4% des Polonais souhaitent rester dans l’Union européenne, tandis que seulement 14,8% se déclarent en faveur du Polexit, une option donc minoritaire, au moins pour le moment. On notera au passage que les 25-34 ans y sont légèrement plus favorables (19%) que les autres classes d’âge.
  • La Banque Nationale de Pologne (Narodowy Bank Polski) a présenté le 17 octobre le prototype du nouveau billet de 20 zlotys devant être mis en circulation à partir du 9 novembre à l’intention des collectionneurs. Ce nouveau billet sera à l’effigie de Lech Kaczyński, ancien président polonais de 2005 à 2010 – mort tragiquement lors de la catastrophe de Smolensk – et frère jumeau du président du PiS Jarosław Kaczyński, et portera également la devise Warto być Polakiem (Cela vaut la peine d’être Polonais).
  • Les instances européennes critiquant le fait que certains juges de la Cour suprême polonaise soient nommés par le président sur proposition d’un conseil de la magistrature dont les membres ont été désigné par le parlement – ce qui mettrait en cause l’indépendance de ladite cour –, le ministre polonais de la Justice, Zbigniew Ziobro (Solidarna Polska), a évoqué, sur Twitter ce lundi 18 octobre, le fait qu’en Allemagne également « les hommes politiques jouent un rôle décisif dans la nomination des juges de l’équivalent de la Cour suprême » et annoncé vouloir soumettre « une demande au Conseil des ministres [afin] d’engager une procédure judiciaire [et] de poursuivre l’Allemagne devant la CJUE pour avoir violé les traités de l’UE en politisant le système judiciaire ». « L’état de droit est un pilier sur lequel l’Union européenne est fondée […] Cependant, pour que tout cela fonctionne, nous avons besoin de l’égalité de tous les États en termes d’état de droit », a-t-il notamment déclaré ce même jour, cité par Wirtualna Polska.
  • Le député polonais Janusz Kowalski (Solidarna Polska), cité ce jeudi 21 octobre par Do Rzeczy, a très vivement critiqué la nouvelle résolution du Parlement européen condamnant l’arrêt du Tribunal constitutionnel polonais concernant la supériorité du droit national sur le droit de l’Union européenne : « Dans une résolution absurde du Parlement européen, les eurocrates attaquent l’organe constitutionnel du pouvoir judiciaire – la Cour constitutionnelle. […] Qu’ils adoptent leurs résolutions. Nous faisons notre travail ! » Même son de cloche de la part de son collègue Witold Waszczykowski (PiS), ancien ministre des Affaires étrangères pour qui « c’est un document qui doit conduire à la stigmatisation du gouvernement polonais, à créer une mauvaise atmosphère autour de la Pologne et du gouvernement polonais […] Le but […] de telles résolutions, c’est de faire baisser nos notes par les agences de notation, et de faire que les investisseurs ne voudront pas investir, que nos prêts deviendront plus chers ». Do Rzeczy a également publié la liste des eurodéputés polonais ayant soutenu la résolution contre leur propre pays.
  • Dans un entretien publié ce jeudi 21 octobre par Gazeta Wyborcza, le président du groupe PPE au Parlement européen, Manfred Weber, s’en est à nouveau pris au gouvernement et au Premier ministre polonais : « Nous sommes amis, nous voulons la coopération et le partenariat avec la Pologne. […] Mais il faut dire clairement que bien que nous soyons amis de la Pologne, nous serons déterminés. […] Maintenant, le différend a atteint un nouveau niveau. Il s’agit de l’indépendance de la justice. […] ce n’est qu’en Pologne que le Tribunal constitutionnel a remis en cause les dispositions du traité européen et attaqué l’ordre juridique européen. […] Dans la situation actuelle, la Commission ne peut pas activer les paiements de la Pologne au titre du Fonds de reconstruction. La condition des paiements est l’exécution de l’arrêt de la CJUE et la suspension de la chambre disciplinaire de la Cour suprême. Mais il y a aussi des questions qui doivent être clarifiées au niveau politique. […] Un État qui enfreint l’état de droit, ne respecte pas l’indépendance de la justice, se place en dehors de l’Union européenne. Une seule personne se réjouit de la conduite de la Pologne : Vladimir Poutine ».
  • Le président du Parlement européen, le socialiste italien David Sassoli, a annoncé ce mercredi 20 octobre avoir donné instruction pour intenter une action juridique contre la Commission européenne devant la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) pour non-application du règlement sur le mécanisme de conditionnalité : « Les États membres de l’UE qui violent l’état de droit ne devraient pas recevoir de financement de l’UE. […] L’Union européenne est une communauté construite sur les principes de la démocratie et de l’état de droit. […] S’ils sont menacés dans un État membre, l’UE doit agir pour les protéger », a-t-il notamment déclaré.
  • Un homme de 31 ans a été arrêté ce mercredi 20 octobre en Pologne pour avoir abattu une croix située au bord d’une route dans la ville de Zielona Góra (voïvodie de Lubusz – ouest du pays) à l’aide d’une scie électrique. Une vidéo de la scène avait été diffusée sur les réseaux sociaux.
  • Le ministre allemand de l’Intérieur, Horst Seehofer (CSU), a indiqué ce mercredi 20 octobre que l’Allemagne – sur décision de la chancelière Angela Merkel –, malgré la demande expresse des syndicats de policiers et de son homologue polonais Mariusz Kamiński, ne renforcera pas la protection de sa frontière avec la Pologne pour empêcher l’entrée en Allemagne de migrants en provenance de Biélorussie. Cette non-mesure contribue notamment à augmenter la pression migratoire sur la frontière polono-biélorusse, les migrants proche-orientaux massés du côté biélorusse désirant se rendre en Allemagne, soulignent les autorités polonaises.
  • Selon le dernier rapport d’Eurostat, la Pologne a délivré 600 000 permis de séjour pour l’année 2020, soit 26% du nombre total d’autorisations de séjour accordées dans l’Union européenne pour cette période. La Pologne est ainsi le pays membres de l’UE ayant accueilli le plus d’immigrés légaux, devant l’Allemagne (313 000, soit 14%) et l’Espagne (312 000, soit 14%). On notera cependant au passage que 81,7% des permis de séjour délivrés par Varsovie ont été accordés à des Ukrainiens.
  • Selon un rapport publié fin septembre par l’Office polonais de statistiques, le PIB polonais a augmenté de 38% depuis 2010, tandis que le PIB de l’Union européenne n’avait augmenté que de 15% sur la même période. Dans le même temps, le PIB/hab. polonais est passé de 62% à 72% de la moyenne de l’UE.
  • En marge du Conseil européen à Bruxelles, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a rencontré Marine Le Pen, candidate du Rassemblement National (RN) aux prochaines élections présidentielles françaises.
  • Selon un sondage réalisé par l’institut Social Changes évoqué ce vendredi 22 octobre par Do Rzeczy, 78% des Polonais approuvent la décision de la Cour constitutionnelle polonaise de rappeler que le droit européen ne prime sur le droit national polonais que dans les domaines où la Pologne a expressément délégué sa souveraineté à l’Union européenne. Seulement 10% des personnes interrogées étaient d’avis contraire. On notera que non seulement 96% des électeurs du PiS soutiennent la souveraineté polonaise, mais aussi 82% des électeurs de la Plateforme civique (PO) et 86% de ceux de Polska 2050.
  • Le syndicat polonais Solidarność organisait ce vendredi 22 octobre une manifestation devant la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) à Luxembourg pour protester contre la décision de condamner la Pologne à une astreinte de 500 000 euros par jour pour non-application de l’ordonnance provisoire exigeant la fermeture de la mine à ciel ouvert de Turów en attente d’un jugement définitif. Le leader du syndicat Solidarność, Piotr Duda, a notamment appelé à « résister à ces idiots qui aujourd’hui suppriment des milliers d’emplois […] et veulent priver des millions de Polonais d’électricité », qualifiant également de « lâches » et de « traîtres » les eurodéputés polonais ayant approuvé la veille une résolution contre leur propre pays.
  • Selon une information publiée ce vendredi 22 octobre par The Guardian, plus de 34 000 Polonaises auraient avorté à l’étranger depuis l’interdiction de l’avortement eugénique (motivé par un diagnostic d’anomalie ou de maladie grave et incurable de l’enfant à naître) par la Cour constitutionnelle en Pologne. L’avortement reste autorisé en cas de viol, inceste et risques vitaux pour la future mère. L’association Abortion Without Borders (Avortement sans frontières, AWB) évoque même des chiffres allant de 80 à 200.000 par an avant l’interdiction des avortements eugéniques, qui sont de vieux chiffres ressortant régulièrement sans que l’on sache vraiment sur quoi ils se fondent. Cette association – dont l’objet est clairement défini par son nom – organise le voyage et le séjour de Polonaises désireuses d’avorter en Allemagne, en Espagne, en Grande-Bretagne et en République tchèque sans être inquiétée par les autorités polonaises. Une autre organisation, Women Help Women, expédie quant à elle des pilules abortives par la poste. Sur les chiffres avancés par le Guardian, les ONG pro-avortement citées par le journal font en fait état de plus de 1000 Polonaises qui auraient voyagé à l’étranger pour s’y faire avorter et plus de 18.000 à qui des pilules abortives auraient été envoyées.
  • Le projet de loi d’initiative populaire « Stop LGBT », soutenu par 140 000 signataires, sera examiné les 28 et 29 octobre par les députés polonais.

Tchéquie 

  • Le port du masque de nouveau obligatoire dans les lieux clos. À compter de début novembre, les tests PCR non motivés par des raisons médicales ne seront plus remboursés par les assurances santé et le passe Covid sera exigé pour les restaurants et bars.
  • Le ministre tchèque des Finances, Alena Schillerová, a annoncé ce lundi 18 octobre, lors d’une conférence de presse, que sur décision du gouvernement, son ministère allait renoncer à percevoir la TVA sur l’énergie pendant les mois de novembre et décembre, en raison de la flambée des prix dans ce domaine. Cette exonération – rendue possible par une disposition du code fiscal tchèque – devrait coûter environ un milliard de couronnes (39 millions d’euros) au budget de l’État et pourrait être prolongée en janvier au moyen d’un amendement à la loi sur la TVA.

Slovaquie

  • Le porte-parole du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a prévenu la Slovaquie et la Tchéquie que la Chine devra prendre des mesures si les deux pays maintiennent l’invitation du ministre des Affaires étrangères de Taïwan.
  • Le ministre des Affaires étrangères Ivan Korčok a estimé que la Slovaquie faisant entendre sa voix au sein du V4 n’est pas du goût de tout le monde. Selon le ministre, il n’est pas dans l’intérêt de la Slovaquie de faire passer le V4 avant l’UE ni que le V4 devienne une sorte de pôle anti-Bruxelles, bien qu’il reconnaisse que l’UE est loin de fonctionner parfaitement.