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L’essentiel de l’actualité du 15 au 21 novembre en Europe centrale

Temps de lecture : 9 minutes

V4

  • En marge d’un sommet européen ce mardi 16 novembre à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de hongrois, tchèque et slovaque ont assuré la Pologne de leur solidarité dans le cadre de la présente crise migratoire à la frontière polono-biélorusse et offert une aide directe à leur allié du Groupe de Visegrád. Évoquant l’aide que son pays avait lui-même obtenu de ses alliés du V4 dans une situation semblable en 2015, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a déclaré : « Sur la base […] de cette amitié et de cette fraternité, nous sommes à la disposition de nos amis polonais ». 

Hongrie

  • Comme le ministre en chef au sein du Cabinet du premier ministre, Gergely Gulyás, l’a annoncé le jeudi 18 novembre, le port du masque est redevenu obligatoire dans les lieux clos en Hongrie à partir de ce samedi 20 novembre en raison de la forte augmentation des cas constatés de Covid dans le pays.
  • Ce jeudi 18 novembre, le président russe Vladimir Poutine a décerné l’Ordre de l’amitié au ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce extérieur, Péter Szijjártó, pour sa contribution significative au développement des relations bilatérales entre la Russie et la Hongrie.
  • Une centaine d’intellectuels hongrois ont lancé un appel en faveur d’un véritable dialogue au sujet de la gestion de l’épidémie, estimant que nombre des mesures restrictives prises dans ce cadre depuis dix-huit mois étaient disproportionnées. 
  • Par un arrêt de ce 16 novembre, la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) a estimé que la loi dite « Stop Soros » – adoptée en 2018 et visant à contrer l’influence et les activités des organisations non-gouvernementales (ONG) favorables à l’immigration de masse et incontrôlée, serait contraire au droit de l’Union européenne.
  • Réunis en congrès le 14 novembre à la foire de Budapest, les délégués du Fidesz ont réélu Viktor Orbán à la tête du parti à une écrasante majorité. Très combattif à l’approche des législatives du printemps 2022, le premier ministre hongrois a rappelé les fondamentaux : « Nous n’abandonnerons pas le droit à la protection des frontières et insisterons sur le fait que le mariage nécessite un homme et une femme ».
  • S’exprimant à la radio au matin de ce samedi 20 novembre, le premier ministre hongrois a déclaré, au sujet de la vaccination contre le covid, que les gens avaient le choix et qu’ils pouvaient aller prendre leur dose de vaccin ou risquer de mourir du Covid : « Selon les virologues, nous sommes jusqu’au cou dans la quatrième vague. Les mesures en place ne protègent pas contre l’infection, elles ne font que ralentir la propagation du virus. La seule chose qui vous protégera, c’est la vaccination ». 

Pologne

  • La situation était encore très tendue cette semaine à la frontière polono-biélorusse, et notamment en Podlachie (nord-est du pays), où plusieurs milliers de migrants illégaux essaient toujours de passer en Pologne, tandis que le nombre de militaires polonais déployés en soutien aux policiers et gardes-frontières atteint désormais quinze mille hommes.
  • Ce faisant, la Commission européenne a indiqué ce mercredi 17 novembre avoir débloqué 700 000 euros d’aide humanitaire (nourriture, kits d’hygiène, couvertures etc.) destinée aux milliers de migrants illégaux proche-orientaux massés à la frontière polonaise sur le territoire biélorusse. Le commissaire européen à la gestion des crises, Janez Lenarčič, a déclaré à ce sujet : « L’Union européenne soutient ses partenaires humanitaires pour aider à alléger les souffrances des personnes bloquées à la frontière et dans d’autres parties de la Biélorussie. Elle a appelé à un accès continu des organisations humanitaires des deux côtés [de la frontière…] afin de […] fournir une assistance d’urgence » aux migrants. 
  • Le premier ministre irakien, Mustafa al-Kadhimi, et le premier ministre du gouvernement régional kurde, Masrour Barzani, ont promis au premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, ce vendredi 19 novembre, de suspendre tous les vols vers la Biélorussie et d’organiser le rapatriement de leurs ressortissants se trouvant actuellement dans ce pays. 
  • Une fois n’est pas coutume, le ministre fédéral allemand de l’Intérieur, Horst Seehofer (CSU) a exprimé, ce jeudi 18 novembre, le soutien formel du gouvernement allemand à la Pologne dans le cadre de la présente crise migratoire à la frontière polono-biélorusse. « Nous sommes entièrement du côté de la Pologne. Ce que fait la Pologne est juste […] les Polonais agissent ici au nom de l’ensemble de l’Union européenne […] Cela sert aussi les Allemands. C’est pourquoi je dis merci. Vous le faites de manière équilibrée, mais vous avez un cap clair… » a-t-il notamment déclaré suite à un entretien avec son homologue polonais, Mariusz Kamiński, à Varsovie. Par ailleurs, M. Seehofer a qualifié de fausses nouvelles les informations selon lesquelles l’Allemagne créerait un couloir humanitaire depuis la Biélorussie pour faire venir en Allemagne les migrants agglutinés à la frontière orientale de la Pologne. De son côté, le ministre fédéral allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas (SPD) a tenu des propos similaires à ceux de M. Seehofer. 
  • Dans le cadre du Nouvel Ordre polonais, le président Andrzej Duda a ratifié, ce mardi 16 novembre, la réforme de l’impôt sur le revenu. Entre autres modifications, les revenus inférieurs à 30 000 zlotys seront désormais exonérés d’impôts tandis que le deuxième seuil fiscal passera de 85 528 à 120 000 zlotys. Selon la chancellerie présidentielle, il s’agit, par cette réforme, « de créer un système fiscal convivial et équitable permettant à la Pologne d’occuper une position dominante dans la course aux investissements résultant du processus de changement des chaînes d’approvisionnement mondiales ». Cette réforme, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2022, fait cependant l’objet de vives critiques de la part des petits entrepreneurs.
  • Ce mardi 16 novembre, le maréchal de la Diète, Elżbieta Witek (PiS) a exclu des débats trois députés du groupe populiste et libertarien Konfederacja en raison de leur refus de porter un masque. Interrogé à ce sujet par Do Rzeczy, l’un de ces trois parlementaires, Konrad Berkowicz, a notamment déclaré : « Cela vaut la peine d’expulser des membres de l’opposition sous un prétexte illégal ? Cela n’en vaut pas la peine, bien sûr. […] Notre exclusion des sessions de la Diète était un symbole et un message important qui a permis de faire connaître le fait que le gouvernement n’avait pas le droit d’ordonner aux députés et aux autres citoyens de porter des masques faciaux. […] Le maréchal Witek enfreint la loi et viole la liberté d’exercer le mandat du député. […] J’espère […] que le Maréchal reprendra ses esprits et cessera de dépasser ses compétences ».
  • Le maire de Varsovie, Rafał Trzaskowski, l’archevêque de Varsovie, Kazimierz Nycz, le grand rabbin de Pologne, Michael Schudrich, ainsi que les représentants d’autres confessions ont publié, ce jeudi 18 novembre, un appel commun en faveur de l’aide humanitaire aux « migrants et réfugiés » amassés depuis plusieurs semaines à la frontière polono-biélorusse, qu’ils qualifient de « nécessiteux » : « Nous regardons tous avec tristesse et inquiétude vers l’Est, où, à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, des migrants et des réfugiés, y compris des femmes, des enfants et des personnes âgées, connaissent la douleur, la faim et le froid. […] Leurs espoirs de trouver un foyer ont été mis à rude épreuve […] Une situation compliquée et multiforme ne doit pas occulter le plus important – un homme qui a besoin d’aide ici et maintenant […] C’est pourquoi nous – les représentants des églises et des communautés religieuses de Varsovie, ainsi que le maire de la capitale […], voulons aujourd’hui, avec toutes les personnes de bonne volonté, croyants et non-croyants, […] faire preuve de compassion et de solidarité envers les migrants et les réfugiés dans le besoin ».
  • Un prêtre catholique de 35 ans, Maksymilian Świerżewski, agressé le 11 novembre dernier dans un parc de la ville de Siedlce (Mazowie), est décédé quelques heures plus tard à l’hôpital malgré les efforts des médecins. Cette agression survient alors que certains milieux entretiennent un climat christianophobe dans le pays.
  • Le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, s’est rendu en Pologne cette semaine pour une visite de deux jours, où il a notamment rencontré le ministre de la Justice, Zbigniew Ziobro et déclaré : « La principale préoccupation dans le cas de la Pologne concerne l’indépendance de la justice. Nous voulons que la situation s’améliore, nous ne voulons pas qu’elle régresse […] Les réformes en Pologne ont un impact négatif sur l’indépendance du pouvoir judiciaire […] La Cour de justice a la compétence exclusive pour interpréter le droit de l’UE et nous demandons à tous les États membres de se conformer à la décision de la Cour », a-t-il déclaré suite à leur entretien. 

Slovaquie

  • La mésentente au sein de la coalition gouvernementale slovaque pourrait avoir des conséquences financières graves pour le pays. En effet, les partis au pouvoir à Bratislava n’arrive pas à s’entendre un certain nombre de réformes prévues par le plan de relance européen, impliquant notamment les hôpitaux, les tribunaux, les universités et les parcs nationaux. Si ces réformes n’étaient pas adoptées d’ici le mois d’avril prochain, la Slovaquie ne recevrait pas les 800 millions d’euros du plan. Bratislava a envisagé d’attribuer cette enveloppe financière à d’autres questions, mais Bruxelles a répondu par la négative, comme l’a indiqué, ce mardi 16 novembre, Céline Gauer, responsable de la Task Force Recovery & Resilience au sein de la Commission européenne.
  • Suivant le pas des autorités autrichiennes, le gouvernement slovaque a décidé d’un reconfinement des non vaccinés à partir du 22 novembre

Tchéquie 

  • Dans un communiqué publié ce 14 novembre, le Parti démocratique civique (Občanská demokratická strana, ODS) du futur premier ministre, Petr Fiala, a invité le gouvernement intérimaire, dirigé par Andrej Babiš (ANO), à apporter un soutien sans faille à la Pologne voisine dans le cadre de la crise migratoire à la frontière polono-biélorusse : « La pression exercée par le régime biélorusse […] sur les frontières de l’Union européenne, notamment celles de la Pologne, de la Lituanie et de la Lettonie, atteint ces jours-ci son paroxysme. Les gardes-frontières polonais […] sont confrontés à un abus sans précédent à travers la vague migratoire artificielle organisée par les services de sécurité biélorusses avec l’aide tacite de la […] Russie. […] Avant les élections législatives, le gouvernement Babiš avait décidé d’envoyer 50 policiers en Hongrie pour protéger la frontière extérieure de l’espace Schengen, alors que rien de dramatique ne s’était produit […] Aujourd’hui, alors que la Pologne et l’Union européenne sont confrontées à des violations mortelles du droit international, Andrej Babiš se tait et fait comme si de rien n’était. […] Nous demandons donc au gouvernement tchèque d’envoyer des policiers tchèques de manière similaire […] C’est aussi notre frontière ! Dans le même temps, nous demandons que le gouvernement tchèque soutienne toute action entreprise par les institutions européennes ou la communauté internationale contre le régime biélorusse… » De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Jakub Kulhanek, a expliqué, après une conversation avec son homologue polonais Zbigniew Rau, que Prague était prêt à accorder son aide à Varsovie en cas de besoin
  • La Tchéquie renforce également ses mesures anti-covid, s’alignant sur celles en vigueur en Bavière voisine. À partir de ce lundi 22 novembre, seules les personnes vaccinées ou guéries depuis moins de six mois seront autorisées à entrer dans les restaurants, théâtres etc. De plus, les personnes vaccinées devront également disposer d’un test PCR négatif.
  • Par ailleurs, le ministre tchèque de l’Éducation, Robert Plaga, a fait savoir, ce vendredi 19 novembre, qu’à partir de ce lundi 22 novembre, l’ensemble des élèves du primaire et du secondaire seront désormais testés au Covid-19 une fois par semaine, et ce jusqu’au mois de février. 
  • Le sénateur tchèque Mikuláš Bek (STAN), qui devrait être le prochain ministre des Affaires européennes dans le gouvernement de Petr Fiala (ODS), a déclaré ce vendredi 19 novembre qu’il souhaitait un relâchement des liens entre les pays du V4 : « Les quatre de Visegrád sont surestimés […] D’après mon expérience au Sénat, mes collègues polonais et hongrois ont toujours demandé notre aide pour défendre leur lutte idéologique avec Bruxelles. Nous avons un dialogue plus utile avec les Autrichiens ou les Allemands ». 

Lettonie 

  • Le parlement letton (Saeima) a adopté le 12 novembre – en urgence – une loi sanitaire en vertu de laquelle « à partir du 15 novembre, un député n’aura le droit de participer aux travaux de la Saeima que s’il a présenté un certificat Covid-19 […] confirmant [qu’il soit vacciné ou guéri] ». De plus, « le paiement d’un salaire mensuel et d’une indemnité sera suspendu pour [tout] député de la Saeima qui n’aur[ait] pas le droit de participer aux travaux du parlement » du fait de cette mesure qui s’applique également au niveau régional.
  • Après la Lituanie et la Pologne, la Lettonie vient de décider à son tour la construction d’un mur de protection le long de sa frontière avec la Biélorussie. 

Autriche 

  • L’enquête pour corruption contre l’ancien chancelier autrichien Sebastian Kurz (ÖVP) – président du groupe parlementaire de son parti depuis sa démission – poursuit son cours, tandis que ses amis politiques essaient tant bien que mal de disculper leur leader. C’est ainsi que l’avocat de M. Kurz a fait rédiger un rapport d’expert tendant à prouver que les allégations du parquet anti-corruption à son encontre seraient basées sur des « spéculations et suppositions », le parquet ayant « travaillé de manière extraordinairement bâclée »… Ce mardi 16 novembre, l’Université de Vienne a pris ses distances vis-à-vis du professeur de droit ayant rédigé ledit rapport.
  • Après avoir décrété un reconfinement des personnes non vaccinées à partir du 15 novembre dans l’ensemble du pays, le chancelier autrichien Alexander Schallenberg (ÖVP) a annoncé ce vendredi 19 novembre un renforcement dramatique de ces mesures, à savoir un confinement total – comme au printemps 2020 – du lundi 22 novembre jusqu’au dimanche 12 décembre inclus, les non-vaccinés restant confinés au-delà de cette date. Par ailleurs, M. Schallenberg et le ministre de la Santé, Wolfgang Mückstein (Verts), ont annoncé que la vaccination contre le Covid-19 serait obligatoire à partir du 1er février sous peine d’amende (dont le montant n’est pas encore connu) pour l’ensemble de la population – sans préciser à partir de quel âge. Cette vaccination obligatoire interviendra a priori plus de deux mois avant l’arrivée – attendue par beaucoup de personnes non vaccinées – des vaccins à virus inactivé Valneva et Novavax basés sur une technologie classique éprouvée depuis des décennies. Dans le cadre de sa conférence de presse, M. Schallenberg a notamment ouvertement déploré que l’opposition soit trop forte dans le pays : « Nous avons trop de forces politiques dans ce pays qui s’opposent avec véhémence, massivement et publiquement [à la vaccination] ». Le Parti national-libéral autrichien (FPÖ) et son président, Herbert Kickl, ont dénoncé cette décision avec la plus forte véhémence, M. Kickl déclarant que « l’Autriche [était] désormais une dictature ! ». Une manifestation de protestation contre cette mise en cause sans précédents des libertés individuelles dans une démocratie, organisée par le FPÖ, a rassemblé entre 50 000 (selon le quotidien Österreich) et 100 000 personnes (selon les organisateurs) ce samedi 20 novembre dans le centre de la capitale autrichienne (place des Héros, boulevard, quartier des Musées, opéra).