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Il n’y aura pas de débat entre Péter Márki-Zay et Viktor Orbán

Temps de lecture : 2 minutes

Hongrie – Le candidat de l’opposition au poste de Premier ministre Péter Márki-Zay a défié le Premier ministre Viktor Orbán par le biais d’un débat préélectoral. Or, sans surprise, le Fidesz a rejeté cette proposition.

En effet, Viktor Orbán ne raffole pas de ce genre de face à face préélectoraux. Et pour cause, la dernière fois qu’il y a participé remonte à 2006. À l’époque, le chef du Fidesz faisait face au socialiste (MSZP) Ferenc Gyurcsány.

La plupart des analystes s’accordent sur le fait qu’Orbán fut alors surclassé par son concurrent, ce qui aura probablement eu une incidence sur les résultats des élections remportées ensuite par la gauche. Une situation similaire s’est produite en 2002, lorsque Orbán faisait face à un autre socialiste, Péter Medgyessy, et avec les mêmes conséquences.

Ce n’est que lors d’un débat en 1998 que l’actuel Premier ministre triompha et emmena les siens vers la victoire en prenant le dessus sur le Premier ministre de l’époque, Gyula Horn, avant que le Fidesz  ne prenne le pouvoir pour la première fois, Viktor Orbán devenant alors Premier ministre, âgé seulement de 35 ans.

Le directeur de la communication du Fidesz István Hollik a répondu à l’appel de Márka-Zay conformément à la ligne habituelle du parti à ce sujet, en pointant du doigt Márki-Zay comme étant l’homme de l’ancien Premier ministre et maintenant président du plus grand parti opposition – la Coalition démocratique (DK) – Ferenc Gyurcsány, arguant qu’un débat était donc dépourvu de sens.

En guise de réponse, Márki-Zay a déclaré que si cela était le cas, alors lui-même devrait plutôt débattre avec Vladimir Poutine ou Xi Jinping, faisant ainsi référence au chantage dont l’homme fort de Budapest serait prétendument victime par ceux qui sont qualifiés de despotes orientaux par l’opposition atlantiste.

Quoi qu’il en soit, la décision du Fidesz est compréhensible. En effet, la stratégie de la tour d’ivoire réussit décidément bien à Viktor Orbán. Le fait qu’il n’ait pas confronté ses rivaux politiques aux cours des 15 dernières années n’a pas empêché les véritables raz de marée oranges – la couleur du Fidesz – aux législatives de 2010, 2014 et enfin 2018, ayant permis au Fidesz de gouverner avec la majorité absolue pendant plus d’une décennie.

À deux mois du prochain scrutin, un quatrième triomphe consécutif du camp Orbán semble réaliste. L’opposition (dite) unie nourrit une forme de paranoïa concernant les futurs résultats, craignant une fraude électorale à grande échelle. Dans un récent entretien pour le journal HVG, Péter Márki-Zay se dit persuadé de la présence d’« agents du Fidesz » dans les rangs de l’opposition.

Si l’on ajoute à cela ses dernières sorties au sujet des Juifs et des homosexuels du Fidesz ainsi que les rumeurs plus ou moins loufoques ayant trait à la santé mentale du Premier ministre ou encore de la prétendue homosexualité de son fils, pas étonnant que Viktor Orbán laisse à la gauche le soin de creuser sa propre tombe plutôt que de se laisser entrainer dans celle-ci.