Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

L’essentiel de l’actualité du 14 au 20 février dans le V4

Temps de lecture : 9 minutes

V4

La CJUE approuve le mécanisme de conditionnalité relatif à l’État de droit 
Comme il fallait s’y attendre, la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) a rejeté ce mercredi 16 février « les recours formés par la Hongrie et la Pologne contre le mécanisme de conditionnalité qui subordonne le bénéfice de financements issus du budget de l’Union au respect par les États membres des principes de l’État de droit ». Tandis que les libéraux et la gauche s’en réjouissent, les milieux conservateurs protestent et réfléchissent aux conséquences à en tirer quant à l’avenir de l’UE.

Hongrie

La Hongrie est prête à évacuer les Hongrois de Subcarpatie
Alors que le conflit russo-ukrainien était marqué cette semaine par les ballets diplomatiques des dirigeants occidentaux qui se sont succédés tant à Kiev qu’à Moscou, la Hongrie se prépare à pouvoir accueillir des réfugiés en provenance d’Ukraine et notamment des Hongrois de Subcarpatie, une région où vivent 130 000 Hongrois de souche.

Péter Róna sera le candidat de l’opposition à la présidence de la République
L’opposition unie, dans le cadre de la campagne électorale en vue des élections législatives du 3 avril prochain, a décidé de présenter le juriste et économiste Péter Róna (79 ans) comme candidat à la succession de János Áder au poste de Président de la République, tandis que le Fidesz a déjà désigné Katalin Novák, vice-présidente du parti et ministre de la Famille. Péter Róna, dont la famille a émigré aux États-Unis en 1956, est diplômé de l’université britannique d’Oxford. Il a travaillé comme avocat aux États-Unis ainsi que comme cadre dans plusieurs banques, avant de revenir en Hongrie et de devenir professeur à l’université Eötvös Loránd de Budapest et conseiller du gouvernement de Ferenc Gyurcsány. Il est aussi membre du conseil de surveillance de la Banque Nationale de Hongrie.

Márki-Zay rassemble « les communistes et les fascistes »…
De passage à Fonyód, au sud du lac Balaton, ce samedi 12 février, le candidat de l’opposition hongroise au poste de Premier ministre pour les prochaines élections législatives, Péter Márki-Zay, a commis une nouvelle gaffe en affirmant que l’opposition unie représentait – entre autres – « les communistes et les fascistes » — une déclaration qui a une nouvelle fois ému jusque dans ses propres rangs, le candidat de l’opposition à Fonyód, Ádám Steinmetz (Jobbik) prenant lui-même ses distances vis-à-vis de M. Márki-Zay.

Vers une forte hausse des prix dans les restaurants et les hôtels
Selon un article publié ce lundi 14 février par Portfolio.hu, il faudrait s’attendre à des hausses de prix de 15% à 20% dans la restauration et de 30% à 50% dans l’hôtellerie – dans les établissements ayant survécu aux nombreuses fermetures dues aux mesures sanitaires sans précédent pendant l’épidémie de coronavirus. Faisant face à la hausse des salaires, des coûts des matières premières et, non des moindres, du prix de l’énergie, les restaurants ont aussi été confrontés, comme l’explique András Gendur, co-président de l’Association hongroise des hôtels et restaurants, au fait que « les entreprises ont annulé la quasi-totalité de leurs événements de fin d’année, entraînant une perte de revenus importante pour le secteur ». Or, d’habitude, ces événements permettaient de constituer une réserve financière pour survivre aux deux mois de faible chiffre d’affaires que sont traditionnellement janvier et février. Cette année, les entreprises du secteur doivent faire face à ce creux hivernal avec nettement moins, voire pas de réserves. Un autre problème auquel la profession est confrontée est le manque de main d’œuvre faisant notamment suite aux licenciements du début de la crise du Covid. László Kovács, président de l’Association hongroise de la restauration, déclare ainsi : « Quiconque a commencé par des licenciements majeurs au début de l’année dernière a trouvé très difficile de réorganiser son équipe plus tard. Il y a un grand manque de main-d’oeuvre ». Selon András Gendur, on manque essentiellement de cuisiniers, mais aussi de serveurs.

Accueil des enfants dans les écoles, même en cas de grève
Confronté à la grogne des enseignants, le gouvernement hongrois a publié ce 11 février un décret réglementant le fonctionnement des écoles en cas de grève, lequel sera en vigueur jusqu’à la fin des mesures sanitaires anti-covid. En vertu de ce décret, « la garde des enfants doit être assurée chaque jour ouvrable, dans leur propre classe » même en cas de grève.

Adoption du rapport Cseh par le Parlement européen
L’eurodéputée hongroise Katalin Cseh (Momentum) et le maire de Budapest, Gergely Karácsony (Párbeszéd), ont annoncé ce mardi 15 février que le Parlement européen venait d’adopter le rapport initiée par la députée hongroise, approuvant ainsi le fait que, désormais, les villes et les régions pourront directement demander un financement européen, et ce, sans intervention de l’État : « Le rapport Cseh, qui vient d’être adopté, reprend ce sur quoi la capitale [Budapest, ndlr.] fait pression sur Bruxelles depuis des années, à savoir permettre aux villes de solliciter directement des fonds européens et faire en sorte qu’une partie des fonds destinés à la reprise après le coronavirus aillent directement aux villes. Cela permettrait aux villes qui ont été saignées à blanc par le Fidesz, dont Budapest, de recevoir des fonds importants ». L’opposition estime en effet que les collectivités locales gérées par le Fidesz sont privilégiées par rapport à celles dirigées par des opposants au gouvernement de Viktor Orbán.

Visite du président brésilien Jair Bolsonaro à Budapest
Après s’être rendu la veille au Kremlin pour y rencontrer le président russe Vladimir Poutine, le président brésilien Jair Bolsonaro a effectué, ce jeudi 17 février, une visite officielle à Budapest – une première pour un chef d’État brésilien – au cours de laquelle il s’est entretenu avec son homologue hongrois János Áder ainsi qu’avec le Premier ministre Viktor Orbán.

Pologne

Mateusz Morawiecki défend l’Ordre polonais
Face aux nombreuses critiques contre l’ « Ordre polonais », dont les ratés ont coûté son poste au ministre des Finances Tadeusz Kościński, le Premier ministre Mateusz Morawiecki est monté au créneau pour défendre ce New Deal à la polonaise dans le cadre d’un entretien publié cette semaine par l’hebdomadaire Sieci : « C’est le plus grand changement fiscal en 30 ans […] c’est un changement qui introduit véritablement un système fiscal dans lequel les plus riches supportent équitablement et proportionnellement des coûts similaires à ceux des personnes à faible revenu […] environ 1,5 million de contribuables [y perdent, mais] près de 18 millions […] y gagneront. Et au final, nous y gagnerons tous, car grâce à la mise en place de la prime santé, nous pourrons dépenser 7% de notre PIB pour la protection santé ».

Accord polono-américain pour la construction de mini-réacteurs nucléaires 
Le vice-Premier ministre polonais Jacek Sasin s’est rendu aux États-Unis le dimanche 13 février à la tête d’une délégation pour participer, le lendemain, à la signature d’un accord entre la société polonaise KGHM et l’entreprise américaine NuScale Power, portant sur la construction de mini-réacteurs nucléaires en Pologne.

Vers la levée de certaines mesures sanitaires
Le ministre polonais de la Santé, Adam Niedzielski, a annoncé ce jeudi 17 février la levée prochaine de certaines restrictions sanitaires actuellement en vigueur en Pologne. À son avis, « une certaine perspective de sortir de la situation commence ».

Forte surmortalité en Pologne et en Slovaquie au mois de décembre 2021
Selon des chiffres publiés ce mercredi 16 février par l’office européen de statistiques Eurostat, la surmortalité dans l’Union européenne en 2021 a été de +6 % en juillet, +9 % en août, +13 % en septembre, +18 % en octobre et +26 % en novembre et de +23% en décembre (par rapport à la moyenne du même mois pour 2016-2019). Dans le détail, ces chiffres sont sensiblement différents selon les pays, ainsi la Suède a connu la plus faible surmortalité (+4 % en décembre), suivie par l’Italie et la Finlande (+ 5 %), tandis que la Pologne et la Slovaquie voisine ont enregistré une surmortalité très importante (respectivement + 68,9 % et +59,2 % au mois de décembre).

Grogne des fonctionnaires du fisc contre l’Ordre polonais
La mise en œuvre de l’Ordre polonais n’en finit pas de provoquer des remous, et la colère monte parmi les fonctionnaires du fisc. Dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre, Mateusz Morawiecki, le syndicat Związkowa Alternatywa (Alternative syndicale) exige « une intervention immédiate » de sa part, car selon eux, « l’administration fiscale […] se dirige vers un effondrement et l’absence d’action décisive de la part du gouvernement conduira à une catastrophe et causera des manifestations massives des fonctionnaires [du fisc…] Nous sommes au bord de l’épuisement mental et physique. Nous nous sentons épuisés et stressés. Non seulement notre frustration grandit, mais aussi une colère sans précédent […] Le gouvernement nous a imposé des obligations que nous ne sommes pas en mesure de remplir professionnellement en raison de l’ambiguïté et de l’évolutivité constante de la réglementation ».

Morawiecki réitère la solidarité occidentale avec une « Ukraine libre et souveraine »
Dans une vidéo en anglais diffusée ce vendredi 18 février sur instagram, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a clairement pris position au sujet de la crise russo-ukrainienne : « Il y a un peu plus de 30 ans, les nations d’Europe centrale ont retrouvé leur liberté et, avec elle, l’espoir d’un avenir meilleur. La fin du communisme devait annoncer une nouvelle ère de l’histoire – la paix et la prospérité pour tous. […] Selon les rapports, une armée russe forte de 150 000 hommes se tient aux frontières de notre ami et voisin – l’Ukraine. […] Il s’agit d’une menace de guerre, comme le monde n’en a pas connu depuis des décennies. […] Nous devons témoigner du fait que nous sommes unis et que nous ne permettrons pas que la souveraineté d’une nation européenne soit sapée. […] Une Europe sûre a besoin d’une Ukraine souveraine, et […] une Ukraine libre et souveraine a besoin de la solidarité de l’Occident. […] quelles que soient les mesures prises par Vladimir Poutine dans les prochains jours, notre solidarité avec l’Ukraine doit rester ferme. La Russie doit savoir que nous ne fermerons pas les yeux sur son agression. Chaque atteinte à la souveraineté de l’Ukraine fera l’objet de sanctions occidentales très sévères ».

La Russie accuse les Polonais de torpiller le lancement de Nord Stream 2
Les autorités russes s’inquiètent manifestement de la participation de la société polonaise PGNiG au processus d’approbation du gazoduc Nord Stream 2. Ainsi le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré ce lundi 14 février : « La Pologne continue d’essayer de torpiller le lancement du projet Nord Stream 2 et de saper la réputation de Gazprom en tant que fournisseur fiable de gaz naturel à l’Europe. […] La compagnie énergétique polonaise PGNiG, qui a été autorisée à participer à la procédure de certification de Nord Stream 2 en septembre 2021, tente d’empêcher le régulateur allemand de délivrer les autorisations nécessaires au lancement du gazoduc ». On rappellera que la compagnie polonaise PGNiG ne prolongera pas son contrat avec Gazprom qui expire en décembre 2022 et s’approvisionnera dorénavant en gaz norvégien passant par le Danemark via le nouveau gazoduc Baltic Pipe, tout en achetant également du GNL aux États-Unis et au Qatar.

Slovaquie 

Levée des mesures sanitaires à partir de fin février
Le Premier ministre slovaque Eduard Heger (OL’aNO) a annoncé ce mercredi 16 février que la plupart des mesures sanitaires anti-covid seront abrogées à partir du 28 février, et les mesures restantes à la fin du mois de mars : « Après [la fin mars], nous prévoyons de revenir à la vie telle que nous la connaissions avant la pandémie ».

Tchéquie 

Le Sénat refuse la prolongation de la loi pandémique 
Ce jeudi 10 février, le Sénat tchèque a rejeté l’amendement à la loi pandémique prévoyant d’en prolonger les mesures jusqu’au mois de novembre et contre lequel une forte mobilisation avait eu lieu dans l’ensemble du pays.

Pour Václav Klaus, la Tchéquie doit rester neutre dans le conflit russo-ukrainien
Alors que de nombreux dirigeants européens prennent fait et cause pour l’Ukraine dans le conflit qui l’oppose à Moscou, l’ancien président tchèque Václav Klaus a exhorté, dans une lettre ouverte, le Premier ministre Petr Fiala de plutôt jouer les bons offices, soulignant – un peu comme le fait régulièrement le président tchèque en exercice, Miloš Zeman – que les « craintes [de la Russie] sont légitimes et doivent être prises au sérieux ».

Des listes noires d’établissements « trop » zélés en matière de mesures sanitaires
Retour de bâton pour certains établissements tchèques s’étant montrés un peu trop serviles pour appliquer les mesures sanitaires. C’est ainsi que des groupes militant contre les restrictions sanitaires anti-covid diffusent désormais sur internet des listes noires d’établissements « collaborateurs » (restaurants, salles de sports, théâtres, etc.) qu’ils appellent à boycotter – même après la levée des mesures. Pour le moment, les entreprises concernées expliquent ne pas s’inquiéter de ce mouvement.

Loi pandémique : obstruction du SPD à la Chambre des députés
Après son rejet par le Sénat, l’amendement relatif à la prolongation de la loi pandémique est de retour, en deuxième lecture, devant la Chambre des députés. Dans le but de retarder le débat sur cette question, le président du parti populiste Liberté et Démocratie directe (SPD), Tomio Okamura, a prononcé un discours de six heures, ce mardi 15 février, qu’il a même poursuivi le lendemain en raison d’une interruption de séance. Dans son intervention, M. Okamura a notamment exigé un débat sur le gel des salaires des politiciens, sur l’augmentation des prestations pour les personnes handicapées et sur des réductions d’impôts. Il a également accusé le gouvernement d’arrogance, ce dernier refusant de faire face à la hausse des prix, notamment des denrées alimentaires : « La seule chose que vous faites est d’envoyer des douaniers contre les citoyens qui sont allés faire leurs courses en Pologne où les prix sont moins chers ».

Ukraine

62 % des Ukrainiens veulent adhérer à l’OTAN, 68 % à l’UE
Selon un sondage de l’institut Rating Group publié ce vendredi 18 février, 62 % des Ukrainiens se déclarent favorables à la l’adhésion de leur pays à l’OTAN (contre 55 % au mois de décembre 2021), tandis que 30 % y sont opposés (35% en décembre 2021). Dans le même temps, 68% des Ukrainiens souhaitent que leur pays adhèrent à l’Union européenne, alors que 28 % n’y sont pas favorables. Au niveau des disparités régionales, l’idée d’adhérer à l’Union européenne est plus populaire au centre et à l’ouest du pays, tandis que l’est est fortement opposé à une adhésion à l’OTAN.