Hongrie/Union européenne – Lors de la réunion du Comité des représentants permanents (COREPER) de ce lundi 12 décembre, les représentants hongrois se sont finalement mis d’accord avec leurs homologues européens au sujet des quatre questions restées en suspens lors de la réunion des ministres des Finances du 6 décembre, à savoir : l’impôt minimum mondial de 15% pour les multinationales, un programme d’aide de 18 milliards d’euros pour l’Ukraine, l’approbation du plan de relance national de la Hongrie et le gel de certains fonds européens dus à la Hongrie dans le cadre de la politique de cohésion.
La Hongrie a ainsi pu obtenir un compromis que Viktor Orbán a qualifié de « bon résultat » tout en remerciant la délégation de négociation hongroise pour son travail : la Hongrie ne serait pas contrainte de participer à des emprunts conjoints pour financer cette aide à l’Ukraine, tandis que l’impôt minimal tiendra compte de la taxe professionnelle locale et que le montant des fonds gelés a été réduit de 10 %.
Suite à cela, le ministre en charge du cabinet du Premier ministre, Gergely Gulyás, et le ministre du développement régional, Tibor Navracsics, ont donné une conférence de presse au matin du 13 décembre, lors de laquelle ils ont annoncé une augmentation de 21 % des salaires des enseignants :
« Dès que l’argent de l’UE sera disponible, il y aura une augmentation de salaire pour les enseignants ».
Ce faisant, M. Gulyás a souligné au passage que les négociations « se sont terminées par la victoire de l’Europe, de l’Union européenne », dont la Hongrie « fait partie ».
Du côté des habituels adversaires de Viktor Orbán et de la Hongrie à Bruxelles, l’eurodéputé vert allemand Daniel Freund encaisse le choc : « Grâce au cas de la Hongrie, nous savons maintenant exactement quelles institutions européennes se soucient de l’État de droit. Le Parlement européen est à 100 %. La Commission européenne à 65 %. Le Conseil à 55 % ».
Sa collègue française Gwendoline Delbos-Corfield s’est réjouie en demi-teinte : « Les États membres de l’UE ont finalement accepté de réduire de 55 % le budget de cohésion de la Hongrie. Il s’agit d’une étape clé après des semaines de chantage politique de la part du Fidesz. Travaillons avec la Commission européenne et le Conseil européen pour faire avancer la procédure de l’article 7 et mettre fin à la régression de la Hongrie sur l’État de droit. »