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En mai 2025, un tournant décisif pourrait bien se profiler pour l’industrie des semi-conducteurs en France. Trois grandes entreprises, Thales, Radiall et FoxConn, ont annoncé leur intention de collaborer pour établir une unité d’assemblage et de test externalisé de semi-conducteurs. Ce projet ambitieux marque une étape importante pour la France, qui cherche à renforcer sa position dans un secteur stratégique. Alors que le marché mondial des semi-conducteurs continue de croître à un rythme effréné, cette initiative pourrait permettre à la France de récupérer une partie de sa souveraineté technologique.
Une alliance stratégique pour une industrie en mutation
La collaboration entre Thales, Radiall et FoxConn n’est pas le fruit du hasard. Chacune de ces entreprises apporte des compétences spécifiques qui enrichissent le projet. Thales, un acteur majeur dans le domaine de la défense et de l’aérospatial, offre son expertise en matière de composants critiques et de sécurité. Radiall, spécialiste des connecteurs à haute fiabilité, contribue par sa connaissance des contraintes mécaniques et thermiques. Enfin, FoxConn, géant mondial de l’assemblage électronique, apporte son savoir-faire en production de masse, notamment acquis auprès d’Apple.
Cette synergie pourrait être la clé pour faire de cette nouvelle unité un leader en Europe. En s’appuyant sur les forces complémentaires de ces entreprises, le projet vise à produire annuellement plus de 100 millions de composants SiP d’ici 2031. Cette approche collaborative est une réponse directe aux besoins croissants en matière de miniaturisation et de performance des technologies avancées, telles que l’intelligence artificielle et l’Internet des objets.
Le marché des semi-conducteurs : une opportunité en or
Le secteur des semi-conducteurs connaît une croissance fulgurante. En 2024, le marché mondial a généré environ 559 milliards d’euros, avec des prévisions atteignant jusqu’à 660 milliards d’euros en 2025. Cette hausse est largement stimulée par la demande accrue pour les technologies avancées telles que l’IA et le cloud computing. Les mémoires et les nœuds avancés sont notamment des segments en pleine expansion, avec des prévisions de croissance respectives de 24 % et 13 à 17 % en 2025.
La France, bien que présente dans ce secteur avec 115 entreprises, a vu sa dépendance aux importations augmenter depuis les années 2000. La nouvelle unité d’assemblage pourrait inverser cette tendance. En renforçant son industrie des semi-conducteurs, la France pourrait non seulement réduire sa dépendance, mais aussi regagner sa place parmi les leaders mondiaux. Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer la souveraineté technologique de l’Europe face à l’hégémonie asiatique et américaine.
Un projet en phase avec le Chips Act européen
L’initiative conjointe de Thales, Radiall et FoxConn s’aligne parfaitement avec le « Chips Act » européen. Ce cadre législatif a pour ambition de doubler la part de marché mondiale de l’UE dans les semi-conducteurs d’ici 2030. En réduisant la dépendance vis-à-vis de l’Asie, ce projet vise à assurer une plus grande résilience face aux crises internationales, telles que la pandémie de Covid-19 et les tensions sino-américaines.
Avec un investissement initial de plus de 250 millions d’euros, cette unité d’assemblage pourrait devenir un pilier central de l’industrie européenne des semi-conducteurs. En attirant d’autres partenaires industriels, elle pourrait également servir de catalyseur pour la relocalisation de toute une filière. Ainsi, la France et l’Europe pourraient se positionner de manière plus compétitive sur la scène mondiale, tout en sécurisant leur approvisionnement en technologies critiques.
Les défis à relever pour un projet d’envergure
Bien que prometteur, le projet d’implantation de l’unité d’assemblage en France comporte son lot de défis. À ce jour, le choix du site de l’usine n’a pas encore été officialisé. Plusieurs régions françaises sont en lice et semblent prêtes à offrir des incitations économiques pour accueillir cette infrastructure de pointe. Cependant, les détails concernant le calendrier des travaux et le nombre d’emplois créés restent flous.
Ce contexte d’incertitude souligne l’importance cruciale d’une planification rigoureuse et d’une coordination efficace entre les partenaires. La France doit s’assurer que ce projet ne se limite pas à un simple effet d’annonce, mais qu’il se concrétise rapidement pour tirer pleinement parti des opportunités qu’il offre. Quels sont les leviers que le gouvernement français pourrait actionner pour garantir le succès de cette initiative industrielle majeure ?
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Wow, Thales, Radiall et FoxConn ensemble ? C’est comme si les Avengers se réunissaient pour sauver l’industrie des semi-conducteurs ! 🦸♂️🦸♀️
Est-ce que l’usine pourrait être implantée en Bretagne ? On a déjà de bonnes crêpes, alors pourquoi pas des semi-conducteurs ? 😉
Merci pour cet article très instructif. J’attends avec impatience de voir comment ce projet se développera. 🇫🇷
Un projet ambitieux, mais n’est-ce pas un peu optimiste de penser qu’on peut rivaliser avec l’Asie si rapidement ? 🤔
Enfin, la France prend une initiative pour réduire sa dépendance à l’importation. Bravo ! 👏
Je trouve ça génial qu’on essaie de renforcer la souveraineté technologique de l’Europe. C’était temps !