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En 2025, la Russie s’est lancée dans une entreprise ambitieuse et innovante pour résoudre deux des problèmes les plus épineux du secteur nucléaire : l’optimisation de l’usage du combustible et la gestion des déchets radioactifs. Avec le réacteur VVER-S, le géant russe Rosatom espère non seulement améliorer l’efficacité énergétique mais aussi réduire considérablement les déchets nucléaires. Cette initiative s’inscrit dans une perspective où la course technologique et économique dans le domaine du nucléaire est plus intense que jamais, avec des enjeux colossaux en termes de développement durable et de compétitivité internationale.
Le VVER-S, une nouvelle réponse russe au double problème du nucléaire
L’Institut de Physique et d’Ingénierie de l’énergie A.I. Leypunsky en Russie a récemment débuté une série de tests sur le réacteur VVER-S. Ce réacteur, qui utilise le combustible MOX (mixed oxide), est une innovation majeure dans le domaine de la technologie nucléaire. Situé sur le site de test BFS-1, ce projet vise à explorer les propriétés neutroniques du réacteur afin de maximiser son efficacité.
Le VVER-S présente une caractéristique unique : il produit son propre combustible. Contrairement aux réacteurs conventionnels, qui utilisent de l’acide borique pour réguler les réactions nucléaires, le VVER-S emploie le contrôle spectral. Cette approche permet d’ajuster le rapport entre l’eau et l’uranium, transformant ainsi l’uranium-238 en plutonium, utilisable comme combustible. Cela réduit la dépendance aux combustibles neufs et optimise chaque gramme de matière fissile.
Combiné à l’utilisation du MOX, constitué de dioxyde de plutonium et d’uranium appauvri, le VVER-S valorise des déchets qui seraient autrement inutilisés. Rosatom estime que l’utilisation de ce combustible pourrait réduire de moitié la consommation d’uranium naturel, générant des économies substantielles.
Le marché mondial du combustible nucléaire pèse 9,2 milliards d’euros par an
Le marché du combustible nucléaire est un secteur économique de grande envergure, estimé à environ 9,2 milliards d’euros par an. Cette industrie repose sur la consommation annuelle de 62 000 tonnes d’uranium naturel par plus de 410 réacteurs nucléaires opérationnels à travers le monde. En 2025, ces réacteurs produisent environ 2 900 TWh d’électricité, contribuant significativement au mix énergétique global.
Les principaux acteurs de ce marché sont Framatome, Westinghouse, TVEL et Orano, qui investissent dans des combustibles avancés tels que les ATF (Accident Tolerant Fuels). La demande en combustible nucléaire est particulièrement forte en Asie, où des pays comme la Chine intensifient leurs investissements dans de nouvelles capacités nucléaires.
Le développement des petits réacteurs modulaires (SMR) est également un facteur de croissance pour le marché. Ces innovations pourraient transformer la manière dont l’énergie nucléaire est produite et distribuée, augmentant l’efficacité et réduisant l’impact environnemental.
Les projets de réacteurs nucléaires de 4e génération dans le monde
Malgré les avancées du VVER-S, la technologie nucléaire continue d’évoluer avec l’émergence des réacteurs de génération IV. Ces systèmes promettent une sûreté accrue, une réduction des déchets, une meilleure utilisation des ressources naturelles et une diminution des risques de prolifération.
Parmi les concepts développés figurent le réacteur à très haute température, le réacteur à eau supercritique, et le réacteur à sels fondus, entre autres. Ces réacteurs sont en cours de développement dans plusieurs pays, avec des projets pilotes déjà opérationnels en Russie et en Chine.
La France, avec des entreprises comme Framatome, continue de jouer un rôle clé dans l’innovation nucléaire, même si certains projets, comme Astrid, ont connu des retards ou des annulations. Les États-Unis et le Canada investissent également dans la recherche sur les SMR, qui pourraient devenir la norme dans les décennies à venir.
Framatome, le géant français qui travaille également sur de nouveaux combustibles
Framatome, un acteur majeur de l’industrie nucléaire mondiale, s’engage également dans le développement de nouveaux combustibles pour améliorer la performance et la sécurité des centrales. En 2023, l’entreprise a mis au point un combustible monolithique U-Mo à haute densité pour le réacteur de recherche FRM II.
Framatome s’efforce d’optimiser les cycles de combustion pour les réacteurs à eau pressurisée, passant de 18 à 24 mois, et participe au programme ATF. Ce programme vise à produire des combustibles plus résistants aux accidents, avec une commercialisation prévue d’ici 2025.
Leur dernier combustible a été validé pour le parc américain, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles opportunités sur le premier marché mondial. Ces innovations placent Framatome en tête de la compétition internationale dans le domaine des combustibles nucléaires.
Alors que la technologie nucléaire continue de progresser, des questions demeurent quant à l’impact environnemental à long terme et à la sécurité des nouvelles générations de réacteurs. L’engagement des grandes puissances dans la recherche et le développement sera-t-il suffisant pour répondre aux défis énergétiques mondiaux et garantir un avenir durable pour le nucléaire?
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Wow, 9.2 billion euros! Is this the future of nuclear power? 💶💡
The VVER-S reactor sounds impressive, but how safe is it really?
Framatome is doing a great job innovating with accident-tolerant fuels. Keep it up!
Isn’t it risky to depend so much on nuclear energy? 🤔
Merci pour cet article très complet et informatif!
Why are we still focusing on nuclear when renewables are the future? 🌍
La Russie et la France en tête de la course nucléaire, qui l’aurait cru? 🏁
What happens if a VVER-S reactor fails? Are there backup systems in place?
Si l’uranium est si cher, pourquoi ne pas utiliser autre chose?
The article mentions small modular reactors. Are they the game-changer we need?