Pologne, Varsovie – L’ancien président polonais et fondateur de l’organisation « Solidarność« , Lech Wałęsa, a déclaré aujourd’hui qu’il pourrait poursuivre en justice l’Institut de la Mémoire Nationale (IPN), suite aux accusations de la part de l’institut affirmant que Lech Wałęsa a été un informateur rétribué durant l’ère communiste.
Wałęsa nie ces allégations et déclare que ces documents sont des faux. La semaine dernière, l’IPN (Instytut Pamięci Narodowej), l’institut polonais spécialisé dans la recherche légale et historique, et plus particulièrement sur la période récente de l’histoire du pays, a publié des documents récemment saisis dans la demeure d’un ancien dignitaire communiste. Selon l’IPN, ces documents montrent que Lech Wałęsa a été payé comme informateur du précédent régime, bien que lesdits documents aient été publiés sans expertise poussée au préalable.
Wałęsa a déclaré à la presse qu’il désirait voir le dossier incriminant et qu’il porterait probablement l’affaire devant la justice, où il prouverait que ce sont des faux. En 2000, une cour spéciale l’avait blanchi de tout soupçon de collaboration. Cependant, Wałęsa avait admis avoir signé des documents de la police politique dans les années 70, sans pour autant spécifier la nature de ces documents.
En 2011, l’Institut a déclaré qu’au début des années 1980, les autorités communistes ont tenté d’empêcher Lech Wałęsa de recevoir le prix Nobel de la paix en fabriquant de faux documents incriminants. Malgré cela, Wałęsa a reçu le prix pour avoir fondé et mené le mouvement polonais de Solidarność.
Les représentants de l’institut ont récemment fouillé la demeure de l’ancien dirigeant communiste, le général Wojciech Jaruzelski. L’ancien chef d’État avait déclaré la loi martiale en 1981 et a fait arrêter Lech Wałęsa, afin de faire chuter Solidarność. Le mouvement a cependant duré et a fini par expulser le communisme du pays en 1989.
Manifestations de sympathie et récupération politique
Quelques manifestations ont eu lieu à travers le pays suite à cette affaire, en particulier à Varsovie il y a quelques jours. Hier, dimanche 28 février, quelques milliers de Polonais ont manifesté à Gdańsk, la ville historique du mouvement Solidarność, où il a démarré en 1980. Avec des drapeaux polonais, les manifestants ont exprimé leur soutien inconditionnel à l’ancien président de la république de Pologne qu’ils voient toujours comme un héros national, et l’opposition a lancé des accusations à l’égard de l’actuel gouvernement PiS, qu’elle accuse d’être responsable des allégations de l’IPN. L’opposition libérale poursuit ainsi son action d’agitation sociale à travers cette nouvelle affaire, pour contrer le PiS.