Hongrie – Gouvernement hongrois, médias conservateurs : jour de censure en Europe centrale sur les réseaux sociaux.
La censure sur les réseaux dits sociaux n’est certes pas une nouveauté, et il serait bien long d’en établir une liste quotidienne, mais elle vient de franchir une nouvelle petite étape ce 30 septembre 2020.
Dans la matinée, le compte Twitter d’un site d’informations du gouvernement hongrois, About Hungary, a été suspendu. Il a été rétabli plus tard dans la journée.
Selon Zoltán Kovács, secrétaire d’État à la communication internationale du gouvernement hongrois, ni la suspension ni le rétablissement du compte de About Hungary n’ont été motivées par Twitter. En revanche, le compte Twitter de Hungarian Insider, une publication gérée par l’ambassade de Hongrie à Washington, n’a pas été rétabli.
Alors que Twitter avait déjà par le passé plus ou moins censuré des publications du président américain Trump, la censure d’un organe gouvernemental ou étatique hongrois est en revanche une nouveauté.
Le même jour, c’est le compte Twitter de nos confrères anglophones de Remix News qui a été censuré. Remix News est un média conservateur qui existe depuis plusieurs années et dont il serait bien difficile de dire en quoi son contenu est objectivement susceptible d’enfreindre les règles de Twitter.
Jusqu’alors, la censure sur les réseaux sociaux ou en Europe centrale concernait essentiellement les nationalistes radicaux. C’est ainsi que la page Facebook de la Marche de l’Indépendance polonaise (Marsz Niepodległości) avait été suspendue il y a quelques années, avant d’être rétablie suite à l’implication de parlementaires polonais.
En Hongrie, la censure a frappé László Toroczkai en mai 2019 en pleine campagne européenne (durant laquelle il était candidat tête de liste) avec la suppression de sa page qui avait plus de 200 000 abonnés. Désormais, la seule publication du nom ou du visage de László Toroczkai par un compte privé Facebook peut faire l’objet d’une censure.
Toroczkai a depuis entamé contre Facebook une procédure judiciaire. Cette dernière suit son cours, non sans difficultés, puisque la justice hongroise vient de se faire signaler un refus de traiter les requêtes qui ne seraient pas formulées en langue anglaise.