Hongrie – La seconde clôture à la frontière sud de la Hongrie est terminée. La Hongrie est désormais dotée de la frontière la plus surveillée d’Europe, dont l’efficacité est incontestable.
Le long des 155 km de la frontière avec la Serbie, la barrière anti-migrants a été renforcée d’une seconde clôture, de systèmes de détection de mouvement et de caméras thermiques, et une route goudronnée sillonne entre les deux clôtures.
Il aura fallu environ 15 millions d’euros pour ériger cette deuxième barrière. Le coût de la mobilisation des soldats et des policiers à la frontière n’est pas établi pour le moment. Mais les résultats sont là : depuis le 28 mars, personne n’a pu passer illégalement la frontière.
Si toutefois quelqu’un réussissait à passer, peu de chance qu’il continue sa route. Tout clandestin intercepté en Hongrie est reconduit aux points de passage de la frontière sud, côté serbe. Ils sont fichés et n’auront plus la possibilité de déposer une demande d’asile.
Mieux vaut prévenir que guérir
Ce pourrait être le mot d’ordre du gouvernement, qui en construisant cette barrière renforcée a exhaussé la demande pressante du maire László Toroczkai, vice-président du parti populiste de droite Jobbik, et maire d’une commune frontalière de la Serbie qui s’était fait connaître mondialement avec sa vidéo visant à décourager les migrants de passer par chez lui.
« J’ai demandé la barrière en 2014. Dès son érection en 2015, les résultats se sont fait sentir de façon très probante, » a déclaré l’édile hongrois à notre journal. « La double barrière était nécessaire, tout comme l’est la forte présence policière sur le terrain, car aucune barrière ne dissuade totalement ceux qui veulent passer. Ce lundi, la police vient de découvrir un tunnel d’un kilomètre de long réalisé par les passeurs… »
Le gouvernement maintient que la barrière était d’autant plus nécessaire que la vague d’immigration de 2015 ne serait que la première d’une potentielle longue série. Les menaces récurrentes d’Erdogan à l’encontre de l’Union européenne, notamment, et les millions d’Africains en attente, particulièrement en Lybie, poussent le gouvernement hongrois à estimer que la pression qui va se faire sur sa frontière sud n’est que temporairement basse, et les autorités hongroises sont désormais sur le pied de guerre permanent pour faire face aux vagues migratoires annoncées.
Une vision partagée par László Toroczkai, qui a commenté lors de notre appel téléphonique que « cette barrière et les moyens d’endiguer l’immigration massive ne seront pas juste nécessaires encore dans les années à venir, mais aussi dans les siècles à venir ».