Union européenne – La Cour de Justice de l’Union européenne a rejeté les recours de la Hongrie et de la Slovaquie portant sur le mécanisme de relocalisation des migrants par quotas que l’Union européenne cherche à imposer à tous les États membres.
L’autorité judiciaire supérieure de l’UE, la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) a décrété que l’UE était en droit d’imposer les quotas de migrants à ses États Membres.
Le mécanisme de redistribution des migrants (clandestins et demandeurs d’asiles) avait été décidé en septembre 2015 par la majorité des dirigeants européens pour se répartir l’arrivée massive d’immigrants durant l’été 2015. 8 pays avaient voté contre, dont la Hongrie et la Slovaquie.
En mai, la Hongrie et la Slovaquie avaient attaqué en justice le mécanisme de redistribution. Le bloc du groupe de Visegrád (Pologne, Tchéquie, Slovaquie, Hongrie) a monté un front commun au sein de l’Union européenne pour refuser l’imposition par Bruxelles de migrants non-désirés par les gouvernements.
Ce mercredi 6 septembre, la CJUE a fait savoir par un communiqué qu’elle « rejette les actions menées par la Slovaquie et la Hongrie contre le mécanisme de relocalisation de demandeurs d’asiles ». « Le mécanisme contribue à permettre à la Grèce et à l’Italie de faire face à la crise migratoire de 2015 et est proportionné », a ajouté l’institution judiciaire.
Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a déclaré lors d’une conférence de presse commune avec le ministre de la Justice hongrois László Trócsányi que le gouvernement hongrois considérait « le décret émis par la CJUE dans le dossier des quotas de migrants de scandaleux et d’irresponsable ».
« La vraie bataille ne fait que commencer, et la Hongrie fera usage de toutes les opportunités légales pour s’assurer que personne ne puisse être implanté en Hongrie contre le désir du peuple hongrois », a déclaré M. Szijjártó, qui a ensuite rajouté que la décision de la CJUE met en danger le futur et la sécurité de l’Europe, et va dans le sens inverse des intérêts des nations européennes. Selon le ministre hongrois, la Cour a rendu un verdict politique, allant jusqu’à dire que « la politique a violé la loi européenne ».
« En contradiction avec les traités fondateurs, le décret confirme le pouvoir de la Commission européenne sur les États membres. Cela est inacceptable, et nous devons tout faire pour protéger le pays, » a déclaré le ministre des Affaires étrangères Péter Szijjártó.
Après avoir appelé l’UE a tourner la page des quotas, qui « appartiennent au passé », du fait qu’il s’agit d’une réponse inadéquate et ratée à l’immigration illégale, le ministre hongrois a rappelé les chiffres de cet échec : à trois semaines de la date butoir du 26 septembre, seuls 25% du nombre de migrants devant être relocalisés l’ont été.
Toutefois, M. Szijjártó a insisté : « la Hongrie continue de remplir ses obligations vis-à-vis de Schengen », notamment par la sécurisation des frontières extérieures de l’espace. « Pour le moment, la Hongrie a pris en charge seule tout les coûts et dépenses, et fait preuve de solidarité envers les pays des Balkans de l’Ouest, qui eux aussi défendent leurs frontières ». Le chef de la diplomatie hongroise a ensuite ajouté « qu’en revanche, la Commission européenne ne finance pas la protection frontalière, mais seulement l’admission de clandestins ». En conclusion de sa déclaration, le ministres des Affaires étrangères hongrois a déclaré que sur cette question, la Hongrie compte sur la solidarité de ses alliés du groupe de Visegrád.