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L’essentiel de l’actualité du 29 novembre au 5 décembre en Europe centrale

Temps de lecture : 5 minutes

V4

  • Des représentants des ministères des Finances, du Travail et de l’Agriculture de Serbie, d’Albanie et de Macédoine du Nord se sont réunis dernièrement à Niš (sud de la Serbie) afin de préparer la prochaine mise en place d’une zone de libre-échange sur le modèle de l’espace Schengen.
  • Le président français Emmanuel Macron, dont le pays s’apprête à prendre la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne le 1er janvier 2022, a déclaré ce mercredi 1er décembre vouloir s’investir en faveur d’une justice indépendante et impartiale, des pouvoirs non corrompus et des médias libres et pluralistes, autant de valeurs qui seraient, selon lui, actuellement contestées dans plusieurs États membres de l’UE.
  • Ce jeudi 2 décembre, l’avocat général de la CJUE, Manuel Campos Sánchez-Bordona, a publié ses recommandations vis-à-vis des recours de la Hongrie et de la Pologne contre le régime de conditionnalité lié à l’État de droit adopté le 16 décembre 2020 par l’Union européenne. M. Campos a appelé les juges à rejeter ces recours.
  • Les présidents des pays du Groupe de Visegrád (V4) se sont réunis ce lundi 29 novembre à Budapest pour apporter une nouvelle fois leur soutien à la Pologne dans le cadre de la crise migratoire à la frontière avec la Biélorussie, ainsi que pour lancer un appel commun en faveur de la vaccination contre le Covid, leurs points de vue divergents cependant sensiblement sur la question de la vaccination obligatoire telle qu’annoncée en Autriche et en Allemagne malgré une opposition massive des populations.

Hongrie

  • Selon un article publié le 24 novembre par le site d’information Zaol, un certain nombre de Hongrois vivant en Autriche – même depuis de nombreuses années – envisageraient désormais très sérieusement de rentrer au pays en raison de la vaccination obligatoire qui devrait être instituée à partir du 1er février 2022 en Autriche.
  • Dans un entretien publié le 1er décembre par le quotidien genevois Le Temps, le candidat de l’opposition aux fonctions de premier ministre, Péter Marki-Zay, explique vouloir mettre fin à la « kleptocratie hypocrite » actuelle, car, selon lui, « La seule constante d’Orbán, c’est la corruption ».
  • M. Marki-Zay a par ailleurs été reçu ce jeudi 2 décembre par le président du Parti populaire européen (PPE), l’ancien premier ministre polonais Donald Tusk. Les deux hommes ont notamment évoqué la future adhésion au PPE du mouvement de M. Marki-Zay, La Hongrie de tous (Mindenki Magyarországa Mozgalom, MMM), et exprimer le souhait que l’opposition gagne les prochaines législatives hongroises. « Nous parlons une langue commune », a notamment déclaré M. Tusk à cette occasion, tandis que M. Marki-Zay expliquait qu’il était clair « qu’Orbán représente les intérêts de Poutine ».
  • Le gouvernement hongrois a rendu publiques les questions qui seront posées lors du référendum sur la protection de l’enfance.

Pologne

  • Abordant les conflits actuels opposant la Pologne – comme la Hongrie – aux institutions européennes, le ministre polonais de la Justice, Zbigniew Ziobro, a déclaré dans un interview à l’hebdomaire Sieci citée le 29 novembre par Do Rzeczy : « Nous sommes menacés du statut d’un protectorat, c’est-à-dire d’un État qui a formellement ses propres autorités et organes administratifs, mais qui dépend dans les affaires importantes d’un voisin plus fort. Ce rôle est écrit pour nous par l’UE […] Nos partenaires de l’UE ne prétendent même pas écouter les arguments de fond. Il s’agit du changement de pouvoir en Pologne – du renversement du gouvernement, car Bruxelles et Berlin n’aiment pas les élections démocratiques des Polonais. C’est à cela que servent les pressions, les menaces et le chantage économique […] L’objectif est de limiter la souveraineté de la Pologne ».
  • Selon une information parue le 24 novembre dans Politico, le ministère polonais de la Santé a proposé de répertorier – pour raisons médicales – l’ensemble des grossesses portées à la connaissance d’un médecin en Pologne dans le système d’information médicale, une base de données centralisée au niveau national. L’opposition pro-avortement veut y voir un fichage destiné à déterminer le cas échéant si une femme a avorté, dans la mesure où, en Pologne, l’avortement n’est plus autorisé qu’en cas de viol, d’inceste et lorsque la vie d’une mère est en danger. Le décès fin septembre d’une femme enceinte dans un hôpital de Pszczyna (Silésie) a déjà fortement été exploité par les partisans de l’avortement pour tenter de discréditer la loi en vigueur. De son côté, le ministère de la Santé met en exergue que « l’utilisation d’informations sur la grossesse est nécessaire pour vérifier des services supplémentaires, tels que la gratuité des médicaments ou le droit à un accès prioritaire aux services de santé ».
  • Selon les derniers chiffres publiés par l’Office polonais de statistiques (GUS), l’inflation a atteint 7,7% sur une année au mois de novembre, soit plus que les 7,4% qui étaient précédemment prévus. Cette forte inflation, la plus importante depuis l’an 2000, est essentiellement due aux hausses de prix ayant touché les produits énergétiques et les denrées alimentaires.
  • Selon un rapport publié par l’ONG Grup Granica sur la base de témoignages de personnes travaillant dans la zone frontalière avec la Biélorussie, on assisterait à une augmentation systématique de la violence depuis le début de la crise migratoire provoquée par le gouvernement biélorusse. Les auteurs dudit rapport appellent le gouvernement polonais à prendre des mesures immédiates pour mettre fin à cette crise humanitaire.
  • Le 14 novembre dernier, au dernier jour desdites « Journées de la Tolérance » organisées à Łódź  par des militants homosexuels, un office « religieux » œcuménique adapté aux « personnes LGBT » a été organisé. Y ont participé notamment un prêtre protestant, Roman Pracki, et le Père Slawomir Sosnowski, recteur du Séminaire théologique supérieur catholique de la ville.

Tchéquie 

  • À l’occasion du Sommet des chefs d’État du V4 ce lundi 29 novembre à Budapest, le président tchèque Miloš Zeman, qui y participait en vidéoconférence pour cause de quarantaine, a appelé les pays de Visegrád à suivre l’exemple autrichien et à rendre également obligatoire la vaccination contre le Covid : « Nous devrions penser à la vaccination obligatoire comme l’Autriche l’a fait car cela semble être le seul moyen de mettre fin à la crise du Covid », a-t-il notamment déclaré. Tandis que le premier ministre sortant, Andrej Babiš, s’est lui-aussi prononcé en faveur de la vaccination obligatoire, le futur gouvernement dirigé par Petr Fiala (ODS) s’y est déclaré opposé pour le moment.
  • Faisant suite aux dernières élections législatives des 8 et 9 octobre et à l’accord de gouvernement entre les coalitions SPOLU et PirSTAN, le président tchèque Miloš Zeman a nommé le président de l’ODS, Petr Fiala, comme nouveau premier ministre de la République tchèque, le dimanche 28 novembre au château de Lány.
  • Le premier ministre sortant, Andrej Babiš (ANO), et son successeur Petr Fiala (ODS) ont décidé ce mercredi 1er décembre de soutenir ensemble l’initiative « Vaccinons un million de personnes avec une dose de rappel en une semaine et aidons nos ambulanciers ».

Autriche 

  • Quelques semaines après sa démission de la Chancellerie, le 11 octobre dernier, sous la pression d’une enquête pour corruption et détournements de fonds publics, Sebastian Kurz a démissionné ce jeudi 2 de toutes ses fonctions et annoncé son retrait de la vie politique. Cette annonce a provoqué un remaniement gouvernemental au sein de l’équipe de l’ÖVP (démocrates-chrétiens). Le nouveau chancelier, Alexander Schallenberg, qui avait remplacé M. Kurz au pied levé, a également démissionné pour redevenir ministre des Affaires étrangères, tandis que le ministre de l’Intérieur, Karl Nehammer, – une personnalité très décriée par l’opposition nationale-conservatrice – a été désigné comme nouveau président de l’ÖVP et comme nouveau chancelier. Dans la foulée, le ministre des Finances, Gernot Blümel, ainsi que le ministre de l’Éducation, Heinz Fassmann, ont également démissionné de leurs fonctions respectives.
  • Ce remaniement ministériel intervient à un moment où la tension grandit fortement dans le pays suite à l’annonce de l’instauration de la vaccination obligatoire contre le Covid pour le 1er février prochain, ce qui entraînerait, a priori, la vaccination de deux millions de personnes contre leur gré avec un vaccin dans lequel elles n’ont pas confiance. Des manifestations de protestation de grande ampleur contre cette mesure ont eu lieu le 28 novembre, le 1er décembre et ce samedi 4 décembre dans de nombreuses villes à travers l’Autriche. Certains ténors de l’opposition, dont le président du FPÖ, Herbert Kickl, appellent à des élections législatives anticipées.