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Domination turque en Autriche

Temps de lecture : 11 minutes

Suggéré par un de nos lecteurs, nous avons repris ce billet d’un blog d’investigation autrichien portant sur les réseaux islamiques et culturels turcs en Autriche.
Article d’origine sur XLarge Magazin.


Autriche –  Le député du Parti Vert Autrichien Peter Pilz est célèbre pour ses interpellations médiatiques qui font écho au journalisme de divulgation. Récemment, il est apparu de nouveau avec de grandes nouvelles dans les médias. Selon M. Pilz, les associations dirigées par l’ATIB, l’Union islamique turque d’Autriche, sont financées par la Turquie, et l’ATIB, selon lui, espionnerait les Turcs vivant en Autriche. Il semble cependant que les découvertes de Pilz soient arrivées un peu tard, car toutes les «nouvelles» qu’il a présentées étaient déjà connues depuis de nombreuses années et ne sont en réalité que la pointe d’un iceberg.

L’ATIB (Avusturya Türkiye İslam Birliği), établie en tant qu’association autrichienne, n’est pas, comme les médias le prétendent habituellement avec retenue, « proche de la Turquie ». L’ATIB, comme le DITIB (Diyanet İşleri Türk İslam Birliği) en Allemagne, est une section à part entière de l’autorité religieuse turque Diyanet (Diyanet İşleri Başkanlığı), dirigée par l’homme politique membre de l’AKP Mehmet Görmez.

Peu savent en Europe ce qui se passe en Turquie, et c’est particulièrement vrai pour les Autrichiens. L’Union européenne a accordé à la Turquie une «aide à la démocratisation» de 9 à 12 milliards d’euros (selon la source). Selon l’UE, l’accent devait être mis sur «la démocratie, la société civile et l’état de droit». Mais le président Recep Tayyip Erdoğan a su comment utiliser cette bénédiction monétaire à sa façon. Les fonds ont été partiellement utilisés pour acheter de nouvelles armes pour sa campagne contre les Kurdes. Par ailleurs, Erdoğan a organisé une prétendue tentative de coup d’État afin d’éliminer ses opposants politiques. Des dizaines de milliers de fonctionnaires ont été licenciés et une grande partie d’entre eux a disparu derrière les barreaux.

Inspiré par la bienveillance silencieuse de l’Union européenne (et par de nouveaux engagements financiers), Erdoğan a entamé les prochaines étapes. Les médias critiques du gouvernement ont été fermés ou interdits, des journalistes mis en prison. L’opposition au parlement a été presque complètement éliminée, et des rangs entiers de politiciens de l’opposition ont été arrêtés. Recep Tayyip Erdoğan, par l’intermédiaire du parlement dominé par son propre parti AKP, a joui d’un changement de constitution qui lui a accordé de facto une présidence autocratique. Son ennemi juré en exil aux États-Unis, Fetullah Gülen, a servi de prétexte pour qu’Erdoğan ordonne aux autorités turques de traquer les critiques et agir contre ceux qui les émettent.

Une branche importante de l’AKP est l’autorité de Diyanet. Diyanet s’efforce non seulement à ce que la Turquie autrefois laïque soit désormais partisane de l’Islam radical, mais contrôle aussi les colonies turques en Europe par le biais de ses départements étrangers tels que l’ATIB et le DITIB. Diyanet dispose d’un budget annuel d’environ 5 milliards d’euros (NDLR : après vérification des sources officielles de l’État turc, le budget officiel alloué à Diyanet pour 2017 est de 1,746 milliard d’euros). Tous les principaux officiers des départements étrangers sont des officiels turcs réguliers, payés par l’État turc via Diyanet et soumis aux ordres de Diyanet.

La Turquie utilise le caractère obséquieux et bienveillant des Européens. Les départements étrangers de Diyanet sont constitués en associations. Leur tâche est de recueillir des données personnelles des Turcs vivant à l’étranger, ainsi que de les contrôler et de les endoctriner. Celui qui n’est pas membre d’une association turque est particulièrement suspect. Les autorités turques envoient aux associations des imams afin d’attirer l’attention de leurs membres sur les demandes et les ordres de l’AKP.

Revenons à l’ATIB, dont le président a toujours été fonctionnaire de l’ambassade turque en Autriche. Cela est connu depuis longtemps avant les « révélations » de Pilz. À l’heure actuelle, l’ATIB est dirigée par le conseiller d’ambassade Fatih Mehmet Karadas. L’ATIB reçoit ses instructions par l’intermédiaire de l’ambassade de Turquie et directement du dirigeant de Diyanet. Personne ne s’est jusque là posé la question de savoir pourquoi et comment une autorité étrangère peut opérer en Autriche à travers une association, pas même par Peter Pilz. Et le successeur de Karadas qui approche de la fin de son mandat, occupera certainement la même position.

Les «bons» Turcs (du point de vue de l’AKP) reçoivent de nouveau leur passeport turc après que la citoyenneté autrichienne leur a été accordée. C’est pour s’assurer qu’ils n’ont pas besoin d’un visa pour la Turquie et qu’ils peuvent voter en Turquie. Il y a au moins 90.000 Turcs avec double nationalité (ce qui est illégale en Autriche). Les autorités autrichiennes disent lapidairement que les chiffres ne sont pas disponibles, et l’interdiction de la double citoyenneté est habituellement contournée de diverses façons, car le potentiel électoral des nouveaux arrivants permet aux autorités de tranquillement détourner le regard.

L’ATIB a mis en place quelques centaines d’associations-filles et en crée de plus en plus. Les Turcs sont fortement invités à se joindre à une association turque. Il leur est clairement dit qu’en ne le faisant pas, ils sont exposés à des inconvénients et risquent aussi une restriction de leur liberté religieuse. En Autriche, ce genre de choses sont traitées à huis clos et ensuite résolues par le biais du clientélisme.

La communauté religieuse islamique en Autriche (IGGÖ) était un point faible. Elle n’avait jamais été reconnue comme une société religieuse, mais elle se présentait comme telle et revendiquait la représentation exclusive des musulmans en Autriche. Le Secrétaire Permanent aux cultes (Ministerialrat) Oliver Henhapel, qui a pour habitude de gérer les affaires religieuses à sa discrétion, a écrit une nouvelle Loi sur l’Islam (Islamgesetz) en 2011. Ses co-auteurs ont été Fuat Sanac et Mouddar Khouja. La loi a ensuite été vendue au public en prétendant qu’elle arrêterait les influences étrangères sur les groupes religieux en Autriche, faisant surtout référence à l’ATIB. Mais bien sûr cela ne fonctionna pas, Diyanet étant trop puissant.

Les ministres autrichiens Josef Ostermayer et Sebastian Kurz se sont montré être dépourvus d’avis, ont refusé d’accepter des recommandations et ont succombé au charme turc. Sebastian Kurz a même demandé au chef de Diyanet Mehmet Görmez – c’est-à-dire un représentant du gouvernement turc – s’il était d’accord avec la loi (autrichienne) et s’il avait le souhait d’en changer quelque chose. Görmez instruisit le ministre autrichien de ce que l’Autriche avait à faire, et fit une généreuse donation. Les médias turcs ont parlé de plus de 15 millions d’euros, dont une prime spéciale pour le ministère autrichien en charge des cultes.

Les imams, en tant que protagonistes importants de l’AKP, ne sont plus dirigés directement depuis la Turquie, mais sont affectés par un département centralisateur de Diyanet situé en Belgique. Ces imams restent des fonctionnaires turcs à la solde de la Turquie. Le Secrétaire Permanent Henhapel a déclaré que, tant que les associations de la mosquée paient leurs imams de leur propre poche, cela serait conforme à l’obligation d’autofinancement définie par la loi sur l’islam. Il est évidemment conscient que ces associations reçoivent leur argent de la Turquie.

L’IGGÖ avait été reconnu par le Secrétaire Permanent Oliver Henhapel comme une société religieuse immédiatement après l’entrée en vigueur de la Loi sur l’Islam en 2015, afin de préserver l’apparence de la légalité. Bien que l’IGGÖ ne remplisse aucune des conditions préalables imposées aux autres sociétés religieuses, cet obstacle a été élégamment contourné par la Loi sur l’Islam en arguant simplement que l’IGGÖ était déjà une société religieuse auparavant.

L’étape suivante de l’accord de Diyanet avec l’Autriche a également été respectée comme prévu. Le responsable de l’ATIB, Ibrahim Olgun, un fonctionnaire turc, tout comme ses collègues de la direction de l’ATIB, est devenu le président de l’IGGÖ. L’élection d’Olgun a été un cas classique de fraude, mais même ce problème a été contourné lorsque le Ministerialrat Henhapel a déclaré l’élection valide sans autre examen. Il fut suffisant d’avoir les bonnes personnes au bon endroit et d’utiliser la bonne méthode.

Les membres actifs de l’IGGÖ – qui avaient déjà été approuvés par M. Henhapel en 2009 – ne peuvent être que des associations autrichiennes. Les musulmans individuels ne sont pas voulu en tant que membres et par conséquent n’ont pas été autorisés à voter. Une société religieuse composée uniquement d’associations? C’est unique. La nouvelle loi autrichienne sur l’Islam permet d’éviter cela. Selon son 8e paragraphe, ces organisations devraient être dirigées en tant que communautés religieuses (Kultusgemeinden), avec certaines conditions préalables. Les associations qui sont établies en tant que communautés religieuses dotées de leur personnalité juridique devront ainsi être dissoutes.

Les communautés religieuses doivent être approuvées par l’État. Cependant, depuis 1912, aucune communauté religieuse islamique n’a été approuvée, sauf une exception notable. L’approbation d’une communauté religieuse à Vienne, datée du 2 mai 1979, avait été annulée par la Cour constitutionnelle avec effet au 31 août 1988 pour des raisons formelles. L’autorité responsable a eu la chance que la Cour constitutionnelle n’ait pas été en mesure d’examiner les faits, puisque la communauté religieuse en question, approuvée en mai 1979, n’a été constituée qu’en novembre 1980 avec un conseil qui ne respectait pas la loi.

L’ATIB est-elle membre de l’IGGÖ bien que ce ne soit pas une communauté religieuse ? Et comment se fait-il que l’ATIB puisse revendiquer la présidence de l’IGGÖ? Qui a réellement élu Olgun s’il n’y a pas de communautés religieuses ? Pourquoi l’ATIB est-elle autorisée à exploiter des mosquées sans être une communauté religieuse ? Les associations n’ont pas ce privilège. Mais il n’y a pratiquement aucun risque que les mosquées « privées » de l’ATIB soient fermées…

Un autre acteur important de la colonie turque en Autriche est le mouvement Millî Görüş, une Fédération islamique organisée en tant qu’association. Millî Görüş est un parti nationaliste et antisémite en Turquie, officiellement sous le nom de Saadet Partisi, qui est associé à l’AKP d’Erdoğan. Erdoğan a grandi avec Millî Görüş, d’où ses vues fondamentalistes islamiques. En Autriche, le représentant de Millî Görüş, Fuat Sanaç, a suivi l’enseignement d’Anas Schakfeh, qui était un frère musulman de Syrie, et qui a été à la tête de l’IGGÖ, avant qu’il ait dû laisser le terrain à Olgun, le représentant de Diyanet.

La façon dont Millî Görüş (mais aussi l’ATIB)extorque les Turcs vivant en Autriche est décrite dans un rapport de Linz qui remonte à 2004. Apparemment, ce rapport a également échappé à l’attention de Pilz. Les Turcs vivant à l’étranger ne sont pas seulement considérés comme un troupeau de moutons bons à voter par Erdoğan, mais aussi comme du bétail à traire. Il ressort du rapport de Linz que 3 millions d’euros qui ont été donnés à la mosquée locale ont disparu – à l’instar des 3 millions d’euros consacrés à l’origine au cimetière islamique de Vienne. En conséquence, les constructeurs de mosquées bosniaques ont dû récolter encore 1,5 million d’euros et ont reçu des subventions supplémentaires de la province et de l’administration municipale. Ils ne sont pas non plus une communauté religieuse, mais une association non religieuse. L’ATIB pourrait également se préparer à remplacer le chef de Millî Görüş en Haute-Autriche.

Les Loups Gris, c’est-à-dire le parti turc MHP (Milliyetçi Hareket Partisi), sont un autre pilier du régime d’Erdoğan et directement liés à la colonie turque d’Autriche. Ils dirigent des mosquées et fournissent des enseignants religieux. Tout cela avec la permission de l’autorité religieuse de l’Autriche. Il est vrai qu’il y a de fréquentes manifestations contre les ultranationalistes Loups Gris, mais personne n’était jusqu’alors troublé par le fait que des représentants des Loups Gris assument la direction de l’IGGÖ, coopèrent étroitement avec l’ATIB et, comme l’ATIB, reçoivent leurs ordres de Turquie.

Lorsque Peter Pilz a critiqué le fait que l’ATIB soit financée par la Turquie, cela faisait plus de 20 ans que l’ATIB était financée via l’ambassade de Turquie à Vienne par Diyanet, l’autorité religieuse turque d’État à laquelle l’ATIB est directement affiliée. Non seulement les imams turcs sont payés de cette façon, mais toute l’organisation est ainsi financée. L’AKP gère deux associations économiques importantes en Autriche, Tümsiad et Müsiad (pour les PME), qui sont entièrement contrôlées par l’AKP, et il n’est pas surprenant que Tümsiad soit situé au siège de l’ATIB.

Le chancelier fédéral autrichien Christian Kern et sa « main gauche » Muna Duzdar (secrétaire d’État à la chancellerie fédérale) ont immédiatement accepté d’enquêter sur le financement allégué de l’ATIB venant de l’étranger. Cela pourrait toutefois s’avérer difficile : Kern et Duzdar ne sont pas compétents pour mener cette enquête. La responsabilité des associations incombe au ministère de l’Intérieur. Un audit financier est également susceptible d’être difficile. L’ATIB gère les transactions par l’intermédiaire de la banque turque VakifBank, située dans le même bâtiment. Comment le chancelier fédéral va-t-il examiner le flux d’argent qui transite dans l’ambassade d’un autre État ?

De plus, le financement des imams et des allocations pour leurs activités est géré par l’IGGÖ dont les finances n’ont jamais été vérifiées par le passé. Sinon, certaines choses très indésirables auraient été mises au jour, comme la fondation privée d’Anas Shakfeh qui a fait des dons réguliers au Hamas, etc. Il est fort probable que même Peter Pilz ne voulait pas se brûler les doigts en creusant les connexions de l’IGGÖ et de l’ATIB.

Parce que l’ATIB et Millî Görüş forment un important bassin d’électeurs pour le SPÖ, personne ne penserait sérieusement que le chancelier Kern pourrait donner des instructions à son ministre de l’Intérieur pour examiner les activités d’une autorité étrangère conformément à la loi autrichienne des associations. Ou demander à son ministre de l’éducation d’examiner les nominations d’enseignants islamistes radicaux par l’IGGÖ. Ce n’est certainement pas une nouvelle pour Peter Pilz, puisqu’il n’est pas en politique depuis hier. Il est assez frappant que l’IGGÖ, malgré sa responsabilité directe, ait été soigneusement exclu de toute enquête contre les prédicateurs de haine en Autriche.

Finissons avec les activités d’espionnage. Toutes les autorités turques de l’État d’Erdoğan sont chargées de contrôler et de surveiller les Turcs dans leur zone de responsabilité. Cela est particulièrement vrai pour Diyanet avec son réseau réparti dans toute l’Europe, indissociablement lié au service de renseignement turc MIT. À l’heure actuelle, toute personne indésirable peut être facilement mise hors d’état de nuire en étant accusé de proximité avec Gülen. Dans un système autoritaire, aucune preuve n’est nécessaire. Si l’Autriche et les autres pays de l’UE étaient réellement opposés à ce genre de politique de la part de la Turquie, ils devraient interdire toute activité de Diyanet en Europe. Le feront-ils ?

Peter Pilz, avec ses décennies d’expérience dans la sphère totalitaire marxiste, connaît sûrement la réponse à la question.

L’ATIB a répondu à Peter Pilz avec la déclaration suivante : «Nous ne tolérons aucune ingérence de l’étranger, ce qui est aussi ce que nos membres attendent. L’ingérence étrangère n’est ni tolérée ni couverte par nos statuts». En disant cela, l’ATIB ne ment pas. Il n’y a pas d’ingérence étrangère dans les affaires de l’ATIB, étant donné que l’ATIB est un service d’une autorité étrangère et reçoit donc ses ordres de l’étranger. Mais bien sûr, ce fait n’a pas été mentionné dans leur déclaration…


Le Visegrád Post a demandé à Christian Zeitz, directeur scientifique de l’Institut viennois pour l’économie politique appliquée, connu en tant que critique de la loi autrichienne sur l’Islam, de commenter cet article :

« Le gouvernement autrichien a récemment beaucoup parlé de sujets à controverse comme l’interdiction du voile ou de la burqa, l’interdiction des campagnes de distribution du Coran dans la rue et la prétendue neutralité de l’État vis-à-vis de toutes les communautés religieuses. L’annonce d’interdictions pertinentes et la présentation des propositions législatives a suffi à convaincre l’opinion publique que le gouvernement agit suffisamment contre la radicalisation et la politisation du milieu islamique en Autriche, assèche les racines du terrorisme et favorise l’intégration des musulmans en Autriche. En d’autres termes, le gouvernement et la population peuvent continuer à dormir tranquille. Mais aucune des mesures qui ont été annoncées n’auront l’effet escompté quand il s’agira de leur mise en œuvre pratique.

En Autriche, cette pratique en matière d’Islam et de ses institutions a une longue et riche tradition. La «nouvelle» Loi sur l’Islam de 2015, son histoire et sa mise en œuvre jusqu’ici ont été et sont le point culminant de l’incapacité du gouvernement et des autorités à traiter avec l’Islam de manière à arrêter, ou du moins ralentir la pratique de l’abus systématique de la liberté religieuse dans le but d’une islamisation ciblée de notre pays. Les partisans de la nouvelle Loi sur l’Islam, prétextant son utilité en tant qu’instrument de l’État de droit pour combattre la tendance à la formation de sociétés parallèles et la mise en place (partielle) de la charia au sein de la société autrichienne, ont notamment demandé les éléments suivants : l’obligation légale de divulguer les principes de foi de la communauté religieuse islamique, l’interdiction du financement de la communauté religieuse islamique ou des organisations religieuses et des mosquées par des institutions étrangères et l’interdiction de l’exercice collectif de la foi dans des associations (mosquées) incontrôlables.

Cependant, déjà au cours du processus législatif qui a amené la Loi sur l’Islam, il est vite devenu évident que ces éléments ont été formulés de telle manière (consciemment ou par «accident» juridique) que leur mise en œuvre était vouée à l’échec. Tous les critiques, y compris le Wiener Akademikerbund (Association des Académiciens de Vienne) que je préside, ont prévenu en temps utile et ont prédit que cette loi mal conçue ne ferait que renforcer et solidifier la position de l’Islam en Autriche.

L’article «Domination turque en Autriche», publié ici en traduction française, décrit les conséquences de cet échec prévisible de l’État constitutionnel tant sur le plan qualitatif qu’informatif. Il se concentre sur les activités des institutions turques ATIB, Millî Görüş et MHP (Loups Gris), qui sont toutes cadencées et contrôlées financièrement par l’autorité religieuse turque Diyanet. Basé sur d’excellentes recherches, l’article montre que la Turquie instrumentalise la liberté de religion en Autriche, non seulement pour favoriser l’islamisation, mais aussi pour la poursuite d’une politique de pouvoir néo-ottoman. L’article mentionne également que, outre l’influence turque, il existe également une forte influence arabe sur les affaires islamiques en Autriche. Cela a été représenté notamment par Anas Shakfeh, prédécesseur de l’actuel président de la communauté religieuse islamique en Autriche (IGGÖ), Ibrahim Olgun, et continué à être assuré par des représentants tels que Monsieur et Madame Baghayati et Omar Alrawi qui opère avec un mandat socialiste (SPÖ). En outre, la croissance sauvage du nombre de mosquées en Autriche (actuellement environ 480) offre de nombreuses possibilités de poursuivre les intérêts spécifiques de toutes les régions du monde possible – du Pakistan à la Tchétchénie – par le biais de la foi islamique.

Ainsi, la communauté religieuse islamique en Autriche (IGGÖ) n’est ni plus ni moins qu’une sorte de groupe holding, sous les larges ailes duquel le projet d’islamisation dans notre pays peut être avancé sans aucune attribution de responsabilité et ni nécessité de rendre des comptes. L’article «Domination turque en Autriche» fait le point sur l’action importante et très efficace des «acteurs» turcs qui utilisent leur propre stratégie. Il doit être lu attentivement par tous les décideurs, en particulier ceux en Autriche, qui veulent traiter de cette question. »