Pologne – Pour être examinée par la Diète polonaise sous forme de projet de loi, une initiative citoyenne doit recueillir au moins 100 000 signatures. Depuis le 18 août, la Fondation Vie et Famille (Fundacja Życie i Rodzina) collecte des signatures pour son projet de loi « Stop LGBT » dont le but est d’interdire dans l’espace public les manifestations qui prétendent remettre en cause la nature du mariage inscrite dans la Constitution polonaise. Celle-ci stipule en effet, à son article 18, que «le mariage en tant qu’union d’une femme et d’un homme, la famille, la maternité et la parentalité sont protégés et soutenus par la République de Pologne ».
« Il ne suffit plus de se plaindre que le lobby homosexuel va toujours plus loin. Faisons-lui barrage activement ! Nous voulons une Pologne libre de l’idéologie LGBT », peut-on lire à propos du lancement de la collecte de signatures. Sur le site dédié à la pétition, les organisateurs de l’initiative lancent l’appel « Arrêtons la propagande homosexuelle dans nos rues » et présentent cela comme un vote anniversaire pour les cent ans de la victoire contre les Bolcheviques. Cette initiative citoyenne fait suite à la campagne agressive de manifestations ouvertement christianophobes / cathophobes du lobby LGBT en 2019 en Pologne. Une campagne haineuse qui a fortement contribué à pousser de nombreuses collectivités locales, couvrant le tiers environ du territoire polonais, à se proclamer libres d’idéologie LGBT ou à adopter une charte des droits de la famille.
Les explications données par les organisateurs de l’initiative « Stop LGBT » ne laissent aucun doute sur le fait qu’ils entendent combattre une idéologie et non pas une catégorie de gens en fonction de leur orientation sexuelle. Le polonais n’ayant pas d’articles (comme les autres langues slaves), des journalistes manipulateurs pourront traduire cela par « Stop aux LGBT », une traduction mensongère déjà relayée sur certains comptes Twitter.
L’épiscopat polonais semble divisé sur cette initiative. Pour collecter des signatures au sortir des messes dominicales, les organisateurs doivent avoir l’autorisation du curé. La conférence épiscopale a informé les diocèses de cette initiative dans une lettre envoyée début septembre, mais sans prendre position. Les archevêques de Varsovie et de Poznań ont de leur côté interdit aux curés de leur diocèse de faciliter la collecte des signatures sur le terrain de leur paroisse.