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« Affamer financièrement » Pologne et Hongrie, le véritable but des discussions sur l’État de droit

Temps de lecture : 2 minutes

Union européenne – Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Pour ceux qui auraient encore des doutes sur l’objectif poursuivi par les partisans de l’introduction de la condition du respect de l’État de droit et des « valeurs européennes » dans le prochain budget pour 2021-27 et dans le plan de relance anti-Covid, une vice-présidente du Parlement européen vient d’énoncer les choses très clairement. C’était le 30 septembre, et donc le jour de la publication par la Commission européenne de son « rapport sur le respect de l’État de droit par les 27 »,  à l’antenne de la radio Deutschland Funk. L’Allemande Katarina Barley, du SPD (Parti social-démocrate d’Allemagne), qui occupe un poste de vice-présidente du Parlement européen, a déclaré que ce mécanisme est nécessaire parce qu’il faut « affamer financièrement » Viktor Orbán et faire de même avec la Pologne.

Face à l’émotion suscitée par ces propos, alors que les Polonais se souviennent encore de la politique allemande d’élimination de la population juive et de réduction de la population polonaise par la faim (entre autres méthodes) pendant la seconde Guerre mondiale, la radio Deutschland Funka a démenti l’utilisation du terme « affamer » à l’égard de la Pologne, présentant même ses excuses pour une mauvaise transcription dont elle se serait rendue coupable. Mais les Polonais qui ont écouté l’entretien ont bien entendu ce terme. C’est le cas par exemple du vice-ministre polonais des Affaires étrangères Paweł Jabłoński qui a écrit le 2 octobre sur son compte Twitter : « J’ai écouté tranquillement (autant que faire se peut) l’entretien de la vice-présidente du Parlement européen Katarina Barley. Ce n’est malheureusement pas un bobard. Elle dit clairement qu’il faut « affamer » Viktor Orbán et qu’il faut traiter la Pologne de la même manière. C’est exactement de cela qu’il s’agit, pas d’« État de droit » mais d’argent. »

Outre l’incongruité des propos de l’Allemande en question, qui se présente sur son compte Twitter comme « féministe » et « sociale-démocrate », on ne peut qu’être étonnés de sa bourde. Alors que la Pologne et la Hongrie affirment qu’elles bloqueront l’adoption définitive du budget et du plan de relance si le Parlement européen et certains pays de l’UE s’entêtent à vouloir y introduire un mécanisme qui permettra à la Commission et à une majorité de pays d’exercer un chantage aux fonds européens sur les pays qui refuseront de se conformer à l’idéologie dominante ou dont les intérêts divergeront de ceux de la majorité, était-ce bien avisé d’aller déjà se vanter à voix haute de vouloir « affamer financièrement » la Pologne et la Hongrie au moyen de ce mécanisme ?