Tchéquie – Ce vendredi 12 février, les députés du parlement tchèque avaient refusé – du fait de l’opposition des communistes – de prolonger l’état d’urgence sanitaire, comme le gouvernement d’Andrej Babiš le demandait et nous annoncions logiquement la levée de celui-ci pour hier soir 14 février à minuit. Cette levée de l’état d’urgence n’a finalement pas eu lieu, car le gouvernement tchèque – à la demande des gouverneurs des 14 régions du pays – a proclamé un nouvel état d’urgence dès le 15 février.
Une décision contraire à la constitution ?
Ce rétablissement par la petite porte pose tout d’abord un problème juridique et constitutionnel. Ainsi, le président du sénat tchèque, Miloš Vystrčil (ODS), affirme-t-il que ce rétablissement de l’état d’urgence contre la volonté expressément exprimée du parlement est anticonstitutionnel, même si les gouverneurs des quatorze provinces le demandent unanimement. « Si la Chambre des députés annule l’état d’urgence ou vote contre sa prolongation, le gouvernement ne peut pas décider immédiatement de déclarer un nouvel état d’urgence. Dans un tel cas, le gouvernement nierait effectivement le rôle de la Chambre des députés, » a ainsi expliqué M. Vystrčil.
Demande unanime des gouverneurs des quatorze provinces
En pratique, comme le rappelle le vice-premier ministre Jan Hamáček (ČSSD), la fin de l’état d’urgence aurait eu pour conséquence immédiate « l’assouplissement de toutes les réglementations, le départ des soldats des foyers pour personnes âgées et le départ des aides des hôpitaux ». Même son de cloche, sans surprise, du côté du premier ministre Andrej Babiš qui se déclare « vraiment heureux que le bon sens ait gagné […] Je tiens à remercier les gouverneurs, qui comprennent qu’il est de la plus haute importance pour nous de faire le maximum pour protéger la vie de nos citoyens ».