Tchéquie – Décidément le poste de ministre tchèque de la Santé n’est pas un emploi stable. Petr Arenberger, qui avait prêté serment le 7 avril dernier devant le président Zeman, est le quatrième à démissionner depuis le début de l’épidémie de coronavirus il y a un peu plus d’un an. Son successeur sera Adam Vojtěch qui, lui, était déjà en charge de ce ministère au début de la crise sanitaire.
Omissions fâcheuses dans sa déclaration de patrimoine
C’est lundi soir que Petr Arenberger – par ailleurs directeur de l’hôpital universitaire de Vinohrady (Prague) – a appelé le premier ministre tchèque Andrej Babiš, qui se trouvait alors à Bruxelles pour le sommet européen consacré à la Biélorussie et à l’affaire Protassevitch – pour lui annoncer sa décision de quitter le gouvernement en raison essentiellement de la pression médiatique suite à la révélation de certaines omissions fâcheuses dans sa déclaration de patrimoine :
« Je ne pense pas qu’il soit nécessaire que ma famille, mes amis, mes collègues et mes patients soient exposés à cette pression désagréable croissante pendant mon travail pour la santé publique. […] Je suis convaincu que le changement à ce stade n’affectera pas la poursuite de la résolution réussie de la pandémie ou les étapes stratégiques du ministère ».
Retour d’Adam Vojtěch comme ministre de la Santé
Comme Andrej Babiš l’a d’ores et déjà annoncé, Petr Arenberger sera remplacé comme ministre de la Santé par Adam Vojtěch qui occupait déjà ce poste l’an dernier. Il avait démissionné le 21 septembre 2020, suite à des critiques virulentes de sa gestion de la crise sanitaire et notamment en raison de la forte augmentation du nombre d’infections, pour être remplacé par l’épidémiologiste Roman Prymula, jusqu’alors à la tête du comité central de crise du gouvernement tchèque (ústřední krizový štáb). Ce dernier avait dû à son tour démissionner le 28 octobre 2020, soit un peu plus d’un mois plus tard, pour s’être rendu – en plein confinement – dans un restaurant – qui aurait dû être fermé – pour y rencontrer le président du groupe parlementaire du parti gouvernemental ANO, Jaroslav Faltýnek. Son successeur avait été Jan Blatny, limogé par le président Zeman le 7 avril dernier pour s’être opposé à l’idée de faire l’acquisition – sans homologation préalable de l’Agence européenne des médicaments – du vaccin russe Spoutnik V qui, entre-temps, a été écartée pour raisons politiques à cause de la crise diplomatique tchéco-russe.
Adam Vojtěch enthousiaste de reprendre le flambeau
L’ancien et désormais nouveau ministre tchèque de la Santé ne cache pas sa joie de revenir à son poste, comme il l’a communiqué sur son compte Facebook: « Lorsque j’ai quitté le ministère de la Santé l’année dernière en septembre, je ne m’attendais certainement pas à revenir ici dans quelques mois. J’ai accepté l’offre du premier ministre parce que je me soucie de cette question et j’ai une certaine responsabilité à ce sujet. Je vais le faire avec beaucoup d’humilité et de respect, comme je l’ai fait il y a trois ans.
Après des mois d’instabilité, je veux calmer la situation au sein du ministère et concentrer à nouveau l’attention sur le programme factuel. Nous avons de nombreuses tâches devant nous. Nous devons gérer la pandémie. La priorité est de clore la période du coronavirus et de préparer soigneusement le retour de nos concitoyens des vacances et des enfants à l’école en automne. […] Nous devons revenir à l’époque pré-coronavirus. Il y a des milliers de patients parmi nous qui attendent leurs opérations. La tâche clé sera de rattraper les soins reportés ».