Hongrie
- En marge du sommet européen de Bruxelles, le premier ministre hongrois Viktor Orbán a répété que la loi anti-pédophiles hongroise ne concernait pas l’homosexualité de manière générale, rappelant que sous le régime communiste, auquel il s’est opposé dans sa jeunesse, « l’homosexualité était punie et je me suis battu pour la liberté et les droits » des homosexuels. « Donc, je défends les droits des homosexuels, mais cette loi ne concerne pas cela […] C’est une loi visant à protéger les enfants et les parents […] la loi visant à protéger le droit des parents à décider de l’éducation sexuelle de leurs enfants […] Et le travail de l’État est de créer les conditions pour que les parents puissent exercer ces droits ».
- Selon un sondage réalisé par l’institut Nézőpont et publié ce lundi 28 par le magazine Mandiner, 50% des Hongrois souhaitent que Viktor Orbán reste premier ministre après les prochaines élections législatives, contre 18% qui souhaiteraient que le gouvernement hongrois soit dirigé par l’actuel maire de Budapest, Gergely Karácsony, ces chiffres demeurant stables depuis plusieurs semaines malgré une campagne intensive du maire de la capitale, qui aspire à devenir le candidat unique de l’opposition.
- Suite à l’adoption de la loi anti-pédophiles hongroise, qui n’en finit pas de secouer les milieux bruxellois, les députés du groupe libéral Renew Europe (Renouveler l’Europe) ont adressé une lettre à la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, lui enjoignant de ne pas approuver le plan de relance pour la Hongrie, qui, selon les chiffres adoptés par la Commission, aurait droit à 8,1 milliards d’euros d’aide non remboursable et à 7,1 milliards d’euros de prêts.
- Dans une lettre adressée au directeur de affaires gouvernementales du Centre Simon Wiesenthal de Los Angeles, dont le Jerusalem Post faisait état le dimanche 27 juin, le ministre hongrois des Affaires étrangères Péter Szijjártó a annoncé que la Hongrie ne participerait pas à la Conférence mondiale sur le racisme, qui se tiendra à Durban en Afrique du Sud, un rendez-vous donnant généralement lieu à des manifestations antisémites : « Le gouvernement hongrois a une politique de tolérance zéro contre l’antisémitisme et s’est pleinement engagé à garantir la sécurité du peuple juif, position que nous défendons de manière constante dans les forums internationaux […] Dans cet esprit, la Hongrie ne soutient pas le processus de Durban ».
- Ce mardi 29 juin, le premier ministre hongrois Viktor Orbán a reçu la visite de son homologue slovaque Eduard Heger au Couvent des carmélites dans le quartier du Château de Buda, une rencontre qui a été l’occasion de souligner les excellentes relations entre Budapest et Bratislava.
- Le premier ministre hongrois Viktor Orbán et le ministre des Affaires étrangères Péter Szijjártó ont reçu ce 29 juin la présidente du parlement azerbaïdjanais, Sahiba Gafarova. M. Szijjártó a souligné à cette occasion le rôle important que l’Azerbaïdjan sera amené à jouer dans un proche avenir dans l’approvisionnement énergétique de l’Europe.
- Dans une lettre envoyée à ses étudiants, l’Université Loránd Eötvös de Budapest leur annonce qu’il leur sera nécessaire d’être vaccinés contre le Covid afin de pouvoir assister aux cours en présentiel à partir de la rentrée de septembre : « Chers étudiants ! La Faculté des sciences sociales de l’Université Loránd Eötvös essaiera de reprendre autant que possible l’enseignement en présentiel au semestre d’automne de l’année universitaire 2021/22. Cela nécessite que nos étudiants soient protégés contre le Covid-19. Je demande donc que le vaccin Covid-19 soit effectué dans les plus brefs délais si cela n’a pas déjà été fait ». « La sécurité des étudiants et du personnel étant une préoccupation majeure pour l’Université Loránd Eötvös, l’Organe de coordination opérationnelle épidémiologique (JOKT) recommande vivement à tous les professeurs et étudiants de s’inscrire à la vaccination. […] Le manque de protection vaccinale à lui seul ne donnera pas droit aux étudiants à un programme d’études exceptionnel qui offre la possibilité de suivre un enseignement à distance, et aux employés universitaires de travailler à domicile ». En d’autres termes, les professeurs non vaccinés ne pourraient plus exercer leur profession, tandis que les étudiants non vaccinés ne pourraient pas poursuivre leurs études.
Pologne
- L’adoption par le parlement polonais, le jeudi 24 juin, d’une loi restreignant les demandes de restitution de propriété issues de spoliation ayant eu lieu pendant la Seconde Guerre mondiale a contribué à relancer la polémique entre la Pologne et Israël à ce sujet. Ainsi, l’ambassade d’Israël à Varsovie a assez rapidement réagi : « La modification actuellement en cours du projet de loi empêchera essentiellement la restitution des biens juifs ou la demande d’indemnisation financière par les survivants de l’Holocauste, leurs descendants et la communauté juive pour laquelle la Pologne a été le foyer pendant des siècles. C’est incompréhensible […] Cette loi immorale va saper les relations entre nos pays ». Une polémique non fondée pour Krzysztof Bosak (Konfederacja) qui rappelle qu’en « cas d’absence d’héritiers d’un citoyen polonais particulier, la propriété revient à l’État et non à vous [Israël, ndlr.] » car « l’ordre social [polonais] est construit sur la loi individuelle de la propriété, et non sur la loi ethnique », tandis que le vice-ministre polonais de la Justice Sebastian Kaleta, a replacé les choses dans leur contexte dans le cadre d’un entretien avec le magazine conservateur wPolityce : « Le projet de loi vise à réduire la période de dépôt des demandes de dédommagement. […] Pour des millions de Polonais, cela éliminera le temps d’incertitude éternelle quant à savoir si un héritier ou un conservateur [fera] des demandes sur leur maison, sur leur école ou sur leur terrain », estimant qu’ « Israël mène une politique qui vise à forcer la Pologne à payer pour les biens des citoyens polonais qui n’ont pas laissé de descendants et sont morts à cause de l’Holocauste », ce dont la Pologne n’est en aucun cas responsable. À cette occasion, le président du Congrès juif mondial (WJC), Ronald Lauder, a déclaré : « Le moment est venu pour la communauté juive internationale de réévaluer sa relation avec un gouvernement qui se comporte avec une insensibilité inimaginable et suit les pires traditions de l’histoire polonaise au lieu des traditions les meilleures et les plus édifiantes […] Cet acte scandaleux et totalement injustifié du Parlement polonais remet en cause mon propre engagement et l’avenir des relations américano-polonaises », ainsi que les relations entre la Pologne et les organisations juives internationales », tandis que l’Organisation mondiale pour la restauration juive (WJRO) estimait que : « Cela rendrait pratiquement impossible pour les survivants de l’Holocauste et leurs familles de retourner [chez eux] ou de recevoir une compensation pour les biens illégalement confisqués pendant l’Holocauste et le communisme ». Le président de cette dernière organisation, Gideon Taylor, a ajouté : « Les demandeurs juifs attendent depuis des décennies que justice soit rendue pour leurs biens confisqués ou nationalisés pendant l’Holocauste ou par le gouvernement communiste. La proposition actuelle, si elle est adoptée, nuirait davantage aux survivants de l’Holocauste polonais, qui ont déjà beaucoup souffert ». De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid (du parti centriste Yesh Atid), a déclaré : « Ce projet de loi est « terriblement injuste et honteux, violant les droits des survivants de l’Holocauste, de leurs héritiers et des membres des communautés juives qui existent en Pologne depuis des centaines d’années […] C’est un geste inacceptable, cette loi « immorale » nuit gravement aux relations entre nos pays ».
- La loi anti-pédophiles hongroise ne suscite pas seulement des critiques parmi ses partenaires européens ; elle fait aussi des émules. Ainsi, le ministre polonais de l’Éducation Przemyslaw Czarnek a déclaré souhaiter l’adoption d’une loi semblable en Pologne : « Cette loi déclare que les cours scolaires portant sur des questions de sexualité ne doivent pas promouvoir le changement de sexe ou l’homosexualité […] Nous devrions copier ces règlements en Pologne dans leur intégralité ! […] Tout en respectant les droits des personnes ayant une orientation sexuelle différente … il faut toujours se souvenir de la valeur la plus importante, qui doit être le meilleur intérêt de l’enfant dans toute société ».
- Ce mardi 29 juin, la Cour européenne des Droits de l’Homme a condamné la Pologne pour avoir violé l’article 6 de la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l’Homme en mettant fin en 2017 aux fonction des juges Alina Bojara et Mariusz Broda auprès du tribunal de district de Kielce (voïvodie de Sainte Croix, dans le sud du pays). Le ministère polonais de la Justice a réagi par un communiqué indiquant que « l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme, qui remet en cause la décision de révoquer les vice-présidents du tribunal d’arrondissement de Kielce, rendu en janvier 2018 conformément au droit polonais, n’a aucune substance et n’est pas fondée sur le droit et les conventions internationales, mais constitue l’expression d’une politisation inacceptable de la Cour ».
- Face aux échecs successifs au Sénat des candidats proposés par le Sejm pour le poste vacant de médiateur, le président du groupe parlementaire du PiS, Ryszard Terlecki, a proposé ce vendredi 2 juillet de soutenir la candidature de Marcin Wiącek, proche de l’opposition, une démarche approuvée par Jarosław Gowin (Porozumienie) qui avait soutenu auparavant la candidature de M. Wiącek.
- Dans un entretien publié ce jeudi 1er juillet par le magazine wPolityce, le député européen Ryszard Legutko (PiS) a vivement critiqué l’attitude du chargé d’affaires américain Bix Aliu : « Depuis quelque temps déjà, nous pouvons observer les ambassadeurs des pays d’Europe occidentale et des États-Unis se comporter de manière répréhensible en Pologne. Le comportement du chargé d’affaires de l’ambassade américaine confirme les pires stéréotypes anti-américains, tels que l’arrogance, le mépris total pour la sensibilité du pays dans lequel vous vous trouvez et le non-respect des règles » et rappelle au passage que « la Pologne est un pays où le nombre d’incidents liés à l’agression contre des homosexuels est l’un des plus bas d’Europe – il y a eu 16 cas de ce type [en 2019], par rapport à près de 600 aux Pays-Bas ou près de 200 en Allemagne ».
- Une réunion du conseil national de la Plateforme civique (PO) a eu lieu ce samedi 3 juillet à Varsovie avec la participation de l’ancien premier ministre Donald Tusk. Selon les rumeurs persistantes depuis plusieurs semaines, cette réunion pourrait augurer du retour prochain de Donald Tusk à la tête du PO, une perspective qui semblerait ne pas convenir au maire de Varsovie, Rafał Trzaskowski, candidat malheureux du PO aux dernières élections présidentielles, lequel brigue également la direction d’un parti qui bat de l’aile depuis qu’il est dirigé par Borys Budka. M. Trzaskowski envisagerait même de quitter la PO en cas de défaite face à Donald Tusk. Néanmoins, ce retour de Donald Tusk à la tête du PO n’est pas du goût des Polonais. Selon un sondage réalisé par Kantar les 24 et 25 juin pour le compte de TVN, 60% des Polonais n’y seraient pas favorables, tandis que seulement 26% seraient pour.
- Un tribunal de Katowice (Haute-Silésie, sud de la Pologne) a relaxé des tenanciers de restaurants ayant exercé leurs activités au mépris des restrictions sanitaires leur enjoignant de fermer leurs établissements. « Le tribunal a entièrement souscrit à [notre] argument selon lequel l’interdiction d’exercer une activité commerciale introduite par le règlement est contraire à la constitution », a expliqué l’un des restaurateurs concernés.
- Le délégué à la vaccination du gouvernement polonais, Michał Dworczyk, a déclaré ce vendredi 2 juillet que plus d’un million de personnes se sont inscrites en moins de deux jours à la loterie associée au programme de vaccination anti-covid permettant de gagner des lots de 200 zlotys (44 euros) à 300 000 zlotys (66 000 euros) ainsi que des voitures.
Slovaquie
- Ce lundi 27 juin, l’ingénieur slovaque Stefan Klein, professeur d’université, a effectué un premier vol expérimental de sa voiture volante AirCar, parcourant en 25 minutes les 80 km séparant Nitra de Bratislava, soit à une vitesse moyenne de 170 km/h. « Avec le vol d’aujourd’hui, nous voulions démontrer les capacités de ce prototype expérimental ainsi que prouver que l’idée derrière ce moyen de transport est réaliste », a-t-il expliqué à la presse.
- Les autorités slovaques viennent d’introduire une loterie pour inciter les gens à se faire vacciner contre le covid. Selon ce concept, un gain hebdomadaire de deux millions d’euros serait attribué par tirage au sort parmi les vaccinés de chaque semaine. De plus, une prime serait également donnée aux personnes persuadant un proche de se faire vacciner.
Tchéquie
- Interrogé par la chaîne de télévision américaine CNN au sujet de la loi anti-pédophiles hongroise, le président tchèque Miloš Zeman a répondu de manière directe et sans mâcher ses mots : « Viktor Orbán a déclaré qu’il n’était pas contre l’homosexualité, mais qu’il était également opposé à la manipulation de l’éveil sexuel non seulement par les parents mais aussi par les enfants. Je ne vois aucune raison d’être en désaccord avec lui […] Quand quelqu’un subit une intervention chirurgicale inaltérable, il commet essentiellement le péché d’automutilation. Toute chirurgie est un risque, et ces personnes transgenres me dégoûtent ».
- Suite à la tornade ayant dévasté plusieurs localités du sud-est de la Moravie le jeudi 24 juin, faisant trois morts et plusieurs centaines de blessés, la Tchéquie a reçu immédiatement une aide d’urgence de la part de ses voisins slovaques, autrichiens et polonais. « Nos pompiers aideront à éliminer les conséquences catastrophiques de la tornade […] Dans ces moments-là, nous sommes toujours disponibles pour nos voisins », a ainsi déclaré le porte-parole du gouvernement polonais, Piotr Müller, tandis que le premier ministre tchèque Andrej Babiš a sollicité une aide du Fonds de solidarité de l’Union européenne (FSUE) : « J’ai demandé au président du Conseil européen et au président de la Commission européenne l’aide des fonds spéciaux de l’Union européenne pour les municipalités touchées dans le sud de la Moravie ».
- Le ministre tchèque des Affaires étrangères Jakub Kulhánek a annoncé ce mardi 29 juin l’ouverture à Prague d’un bureau de représentation officielle de l’opposition biélorusse qui entretient des représentations similaires à Vilnius et Varsovie : « L’opposition biélorusse reçoit et continuera de recevoir un soutien clair de la République tchèque », a ainsi expliqué M. Kulhánek.
- Le vice-ministre tchèque des Affaires étrangères, Martin Smolek, a remis ce mardi 29 juin une note officielle à l’ambassadeur de Russie, Aleksandr Zmeyevsky, de la part de son gouvernement, l’informant de ce que la République tchèque exige des réparations à hauteur de 650 millions de couronnes (environ 26 millions d’euros) de la part de la Fédération de Russie en dédommagement de l’attentat de Vrbětice, que les autorités tchèques considèrent comme ayant été commis par des agents des services secrets russes. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a fermement rejeté cette exigence de la République tchèque qu’elle a qualifiée de « chantage ». « Habituellement, ceux qui se comportent de la sorte et sans tribunal ni preuve, mais demandent de l’argent à l’aide de menaces et d’insultes, sont appelés des maîtres chanteurs », a-t-elle déclaré.