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L’essentiel de l’actualité du 2 au 8 août dans le V4

Temps de lecture : 9 minutes

Hongrie

  • Selon un article paru ce 30 juillet dans le magazine Növekedés, une société privée de mercenaires serait en train d’être créée en Hongrie à l’aide de capitaux provenant de Dubaï. Le fondateur de cette entreprise, qui sera enregistrée aux Émirats, Richárd Bagjos, lui-même un ancien officier hongrois spécialiste des questions militaires explique rechercher « des experts en dynamitage, des informaticiens, des ambulanciers paramédicaux et même des opérateurs radar et des interprètes, pas seulement des gardes armés ». Il espère pouvoir recruter jusqu’à 20 000 soldats dans plusieurs pays. Ceux-ci pourraient alors être déployés partout dans le monde et notamment en Afghanistan, en Iran ou en Irak.
  • La Direction nationale hongroise des Infrastructures a lancé le 13 juillet dernier un appel d’offres visant au prolonge de l’autoroute M2 entre Vác (à 50 km au nord de Budapest) et la frontière slovaque.
  • L’animateur américain Tucker Carlson, de la chaîne américaine Fox News, a annoncé ce mardi 3 août que ses émissions Tucker Carlson Tonight et Tucker Carlson Originals seraient diffusées cette semaine depuis Budapest. Le journaliste américain en a profité pour rencontrer le premier ministre Viktor Orbán… une rencontre qui suscité l’ire des libéraux outre Atlantique, l’un d’entre eux allant jusqu’à expliquer que « La Hongrie d’Orbán est la seule puissance de l’Axe, qui a combattu avec les nazis, qui est actuellement gouverné comme un État néo-fasciste enraciné dans le nationalisme du sang et du sol »…
  • La société pharmaceutique indienne Bharat Biotech, produisant le vaccin anti-covid Covaxin, a annoncé ce jeudi 5 août sur son compte Twitter que ce vaccin avait obtenu un certificat de « bonne pratique » de la part de l’Institut national hongrois de pharmacie (Országos Gyógyszerészeti Intézet). De leur côté, les autorités sanitaires hongroises n’ont pas communiqué sur la question, ce qui laisse a priori présager que le Covaxin ne sera vraisemblablement pas homologué en Hongrie.
  • József Szájer, ancien président de la délégation du Fidesz au Parlement européen qui avait démissionné le 29 novembre 2020 suite à sa participation à une soirée contrevenant aux restrictions sanitaires en vigueur à Bruxelles, a annoncé ce vendredi 6 août : « Mon avocat en Belgique m’a informé aujourd’hui que […] mon affaire du 27 novembre 2020 concernant la violation de l’interdiction de réunion et la possession de drogue a été instruite par les autorités et classée sans conséquences juridiques, qu’aucune procédure formelle n’a été engagée et qu’aucune demande de suspension d’immunité n’a été faite. J’ai reçu une amende de 250 euros pour avoir violé les restrictions [sanitaires] ».
  • Les fonds européens relatifs au plan de relance hongrois étant actuellement bloqués par Bruxelles, le gouvernement hongrois a décidé ce jeudi 5 août de préfinancer les projets concernés de manière à ce qu’ils puissent néanmoins démarrer sans retard.

Pologne

  • Ce 31 juillet, le ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et probable futur chancelier allemand, Armin Laschet, a pris part aux cérémonies marquant le 77ème anniversaire de l’insurrection de Varsovie.
  • Toujours le 31 juillet à Varsovie, les Clubs Gazeta Polska ont organisé une manifestation devant le siège du Tribunal constitutionnel polonais afin de soutenir cette institution polonaise dans sa résistance contre la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE).
  • Évoquant indirectement ces tensions entre la Pologne et l’Union européenne, le premier ministre slovène Janez Janša a rappelé ce jeudi 5 août dans un entretien avec PAP, que l’UE n’a pas le droit d’imposer ses vues à un État membre.
  • L’athlète Kristina Timanovskaya participant aux Jeux Olympiques de Tokyo, que les autorités biélorusses voulaient renvoyer à Minsk après un différent l’ayant opposée à ses entraîneurs et qui avait demandé de l’aide à la police japonaise à l’aéroport de Tokyo, a obtenu l’asile en Pologne, qui lui a accordée un visa humanitaire, et où elle est arrivée le 4 août après une courte escale à Vienne (Autriche). Son mari, qui a précipitamment quitté la Biélorussie pour l’Ukraine à la nouvelle des ennuis de son épouse s’est aussi rendu en Pologne où il a également obtenu l’asile. Évoquant cette nouvelle affaire impliquant la Biélorussie – voisine de la Pologne –, le vice-ministre polonais des Affaires étrangères, Marcin Przydacz, a déclaré : « Kristina Timanovskaya a atterri en toute sécurité à Varsovie. Elle tient à remercier les services diplomatiques et consulaires impliqués pour avoir planifié et mené à bien son voyage. La Pologne montre une fois de plus sa solidarité et son soutien ». 
  • Ce samedi 31 juillet, le ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et probable futur chancelier allemand, Armin Laschet, s’est rendu à Varsovie pour rendre hommage aux victimes civiles de l’insurrection de Varsovie. Dans le cadre de cette visite, M. Laschet a également rencontré le président Andrzej Duda et le Premier ministre Mateusz Morawiecki et accordé un entretien au quotidien Rzeczpospolita dans le cadre duquel il a notamment exclu que l’Allemagne revienne sur la question des réparations : « L’Allemagne est consciente de [sa] responsabilité historique [mais] les réparations ont été définitivement réglées d’un commun accord. L’instrumentalisation politique constante de ces questions n’aide guère. De plus, à mon avis, il ne suffit pas de se concentrer sur la reconstruction du Palais de Saxe » tout en prenant position en faveur des institutions européennes dans leur bras de fer contre la souveraineté polonaise : « Une grande réalisation de l’Union européenne est la communauté de droit dans laquelle les États membres s’engagent à respecter le droit commun européen. Le respect du droit commun européen est le fondement d’un continent uni […] Par conséquent, de mon point de vue, il est approprié que l’Europe utilise toutes les mesures juridiques prévues dans les traités pour garantir que le droit européen soit respecté partout ».
  • Le torchon brûle à nouveau entre les partenaires de la coalition gouvernementale polonaise. En effet, ce mercredi 4 août, le porte-parole du gouvernement, Piotr Müller, a annoncé que le Premier ministre, Mateusz Morawiecki, avait décidé de révoquer le sous-secrétaire d’État au ministère du Développement régional et du Tourisme, Anna Kornecka (Porozumienie) pour case de « rythme de travail définitivement insatisfaisant sur les projets clés du Nouvel ordre polonais […] La mise en œuvre de ces deux lois prend vraiment du retard, nous ne pouvons donc pas accepter de telles actions ». De son côté, Mme Kornecka persiste et signe : « Le plus important est de ne pas augmenter les impôts au moment économique le plus difficile de notre pays. C’est pourquoi nous protestons, donc nous annonçons que nous ne soutiendrons pas de telles solutions sous cette forme », évoquant même la possibilité pour Porozumienie de quitter la coalition de la Droite unie : « Si la situation l’exige et qu’il faut mettre fin à ce projet justement en protestant contre les hausses d’impôts, ce sera probablement la fin de notre participation à la droite unie ».
  • Un Polonais de 24 ans, Bartosz Horobowski, risque de passer au tribunal pour être entré dans une église en portant un bonnet. C’était le 25 décembre 2016 au sanctuaire de Maria Śnieżna dans le sud du pays. Des paroissiens offensés par le blasphème ont en effet porté plainte pour « offense au sentiment religieux », un délit passible de deux ans de prison. L’événement avait alors provoqué une bagarre impliquant le prêtre au cours de laquelle un plateau contenant des hosties a été renversé et les hosties furent alors piétinées. « Celui qui a frappé le prêtre savait qu’il tenait le plateau [d’hosties] et qu’il le lâcherait. Cela a offensé mes sentiments religieux », a déclaré l’un des paroissiens présents ce jour-là.
  • L’ambassadeur de Pologne en Israël, Marek Magierowski, a vigoureusement réagi à l’utilisation par le média public allemand Deutsche Welle de l’expression « ghettos polonais » pour parler des ghettos instaurés par les Allemands en Pologne occupée pendant la Seconde Guerre mondiale : « Des ghettos polonais ? Vous devez non seulement supprimer ce tweet, mais aussi vous excuser. Il s’agit tout bonnement d’un cas de négationnisme », a-t-il ainsi déclaré sur Twitter.
  • Suite au jugement de la Cour de justice de l’Union européenne du 15 juillet dernier, selon lequel « en raison du contexte général des réformes auxquelles la justice polonaise a été récemment soumise, qui s’inscrit dans le cadre de la mise en place de la chambre disciplinaire de la Cour suprême, et en raison de toutes les circonstances entourant la création de cette nouvelle chambre, cette chambre ne garantit pas pleinement l’indépendance et l’impartialité, et en particulier n’est pas protégé contre l’influence directe ou indirecte des autorités législatives et exécutives polonaises », le premier président de la Cour suprême, Małgorzata Manowska, a décidé ce jeudi 5 août de suspendre – provisoirement – les activités de ladite Chambre disciplinaire de la Cour suprême.
  • Le leader du mouvement Konfederacja (libéraux-conservateurs), Krzysztof Bosak, a déclaré ce jeudi 5 août son inquiétude quant aux hausses d’impôts qui toucheront les petits entrepreneurs avec la mise en œuvre du Nouvel Ordre polonais voulu par le PiS et dénoncé également une augmentation spectaculaire des charges administratives pour les entreprises concernées.
  • Le ministre polonais de la Défense Mariusz Błaszczak a annoncé le 28 juillet à Gdynia l’achat par la marine polonaise de trois nouvelles frégates polyvalentes de type Miecznik – un investissement de 10 milliards de zlotys (2,2 milliards d’euros). « Ce contrat […] renforcera les capacités de la marine et la coopération avec l’industrie polonaise. Tout cela est fait pour la sécurité de notre pays ! » a-t-il déclaré sur Twitter.
  • Le site d’information anglophone Remix rapporte ce jeudi 5 août que les présidents polonais et français, Andrzej Duda et Emmanuel Macron, se sont rencontrés il y a quelques jours en marge des Jeux olympiques de Tokyo pour évoquer « l’accord américano-allemand concernant Nord Stream 2 », mais « selon les informations de Dziennik Gazeta Prawna, les pourparlers portaient sur une réinitialisation des relations franco-polonaises ».
  • Le ministre polonais de la Justice Zbigniew Ziobro a déclaré dans un entretien publié ce jeudi 5 août par le quotidien Rzeczpospolita que, « les organes de l’UE appliqu[ai]ent des doubles standards à la Pologne », ce qu’il a qualifié de « mentalité coloniale » en reprenant à son compte l’expression « euroracisme » lancée par l’eurodéputé Jacek Saryusz-Wolski. Selon Zbigniew Ziobro, « la Pologne ne devrait respecter les jugements illégaux dans aucun domaine [car] les accepter dans le cas des tribunaux sera une incitation à agir de la même manière dans la sphère d’intérêts économiques importants, ainsi que dans des questions idéologiques, telles que l’introduction de la propagande LGBT dans les écoles […] les concessions à l’UE entraîner[ont] une escalade des exigences envers la Pologne […] il y a déjà des signes que ce mécanisme peut être une source de chantage à notre encontre […] si aujourd’hui nous acceptons le diktat illégal de la CJUE dans les affaires dans lesquelles le Tribunal n’a pas le droit d’intervenir, demain la CJUE rendra un verdict obligeant la Pologne, par exemple, à introduire les mariages homosexuels et à adopter des enfants par de tels couples […] l’agression de l’UE doit être combattue avec fermeté […] Les aspirations de Bruxelles et des plus grands pays européens visent à créer un État fédéral commun et à estomper les différences culturelles. C’est pourquoi les réfugiés sont introduits et l’idéologie et le genre LGBT sont promus. Deux pays font obstacle : la Pologne et la Hongrie », ajoutant également – sur une question expresse du journaliste – que la Pologne devait rester membre de l’Union européenne « mais pas à n’importe quel prix ».
  • Mgr. Stanisław Gądecki, archevêque de Poznań et président de la conférence épiscopale polonaise, a critiqué ce jeudi 5 août l’attitude du gouvernement face à l’Église pendant la présente épidémie de coronavirus : « L’État a suspendu unilatéralement toutes sortes de rassemblements, de sorte que les messes et les offices étaient pour la plupart inaccessibles aux fidèles. Rien de tel ne s’est produit dans les deux mille ans d’histoire de l’Église. Cela ne s’est pas produit non plus pendant les guerres, les bombardements ou en période de peste, qui a souvent affecté la population de notre pays. C’est ainsi que furent accomplis des actes qui, jusqu’alors, en vertu du droit canonique, n’avaient été accordés qu’à l’autorité ecclésiastique, et seulement pour les motifs les plus graves ».
  • À Katowice, des milliers de personnes ont défilé samedi dans une « grande marche de la liberté », protestant contre les mesures covidiennes liberticides du gouvernement polonais.

Slovaquie 

  • La loterie vaccinale, une mesure incitative à la vaccination approuvée début juillet par le Conseil national (parlement) slovaque, a débuté le 1er août. Le premier tirage du gros lot – de 100 000 euros ! – aura lieu le 15 août. Ceux-ci se succéderont ensuite toutes les semaines jusqu’à fin octobre. Peuvent participer au concours les personnes vivant de manière permanente en Slovaquie et étant pleinement vaccinées (généralement deux piqures, pour l’instant) contre le Covid. Cette loterie est une initiative du ministre des Finances et ancien Premier ministre Igor Matovič.

Tchéquie 

  • Évoquant la situation de la Lituanie confrontée à une crise migratoire manifestement provoquée par les autorités biélorusses, le ministre tchèque des Affaires étrangères, Jakub Kulhánek, a déclaré ce 4 août que la République tchèque accueillerait « 80 étudiants biélorusses persécutés » tout en plaidant pour « l’extension des sanctions » à l’encontre du régime d’Alexander Loukachenko, des « sanctions [qui] devraient viser autant que possible à affecter le régime, pas les Biélorusses ordinaires ».
  • Selon une enquête réalisée du 29 mai au 13 juin par le Centre de recherche sur l’opinion publique (Centrum pro výzkum veřejného mínění) publiée ce lundi 2 août, 58% des Tchèques déclarent pouvoir largement vivre de leurs revenus, tandis que 40% d’entre eux disent avoir des difficultés. Il s’agit des meilleurs résultats de cette enquête qui a lieu chaque année depuis vingt ans.
  • La Tchéquie manque à nouveau de main d’œuvre qualifiée et c’est actuellement le principal obstacle au développement de nombreuses entreprises du pays, où le taux de chômage (3,2%) est très faible – dans l’Union européenne, seule la Pologne a un taux encore moindre. Avant le Covid, la Tchéquie importait des centaines de milliers de travailleurs ukrainiens pour pallier à ce manque de main d’œuvre mais les restrictions covidiennes ont grandement mis à mal cette source.
  • Ce 3 août, le président tchèque Miloš Zeman a promulgué une loi accordant une indemnité aux femmes Roms ayant été victimes de stérilisations forcées – une pratique introduite sous le régime communiste tchécoslovaque… mais ayant perduré jusqu’en 2012.

Lituanie 

  • Confrontée depuis quelques temps déjà à une vague migratoire – sans précédents pour ce pays –, la Lituanie a décidé ce mercredi 4 août d’autoriser ses gardes-frontières à recourir à la force pour refouler les migrants vers la Biélorussie. « Les gardes-frontières lituaniens doivent empêcher tous les migrants de franchir la frontière par tous les moyens légaux […] Les personnes qui franchissent intentionnellement la frontière illégalement dans des endroits où cela est interdit doivent être considérées comme des criminels déterminés à enfreindre la loi », a ainsi déclaré le ministre lituanien de l’Intérieur, Agné Bilotaité. Les autorités lituaniennes, qui ont vu débarquer plus de 4000 migrants (essentiellement en provenance d’Irak) depuis le début de l’année, s’attendent à une aggravation de la situation en raison de l’augmentation du nombre des vols commerciaux entre Bagdad et Minsk. De son côté, le ministère biélorusse des Affaires étrangères a démenti ce mardi 3 août que les autorités de Minsk soient en quelque manière responsables de la présente crise migratoire.