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L’essentiel de l’actualité du 8 au 14 novembre dans le V4

Temps de lecture : 5 minutes

Hongrie

  • Dans un entretien publié ce mercredi 10 novembre dans le Financial Times, le candidat de l’opposition au poste de premier ministre pour les prochaines élections législatives hongroises, Péter Márki-Zay, promet un « changement de régime » en cas de victoire de sa coalition hétéroclite alliant la gauche, les libéraux et l’ancienne extrême-droite devenue centriste : « Nous parlons de changement de régime. […] Il ne s’agit pas d’une élection ordinaire. […] Orbán a perpétré un coup d’État. […] Il est allé à l’encontre de sa propre constitution. Il a déjà mis en place un système qui lui confère un pouvoir exclusif et qui le rend pratiquement irremplaçable et invincible. […] Lorsque vous êtes dans une quasi-dictature, la liberté est la question fondamentale, la plus importante de toutes », explique ainsi celui qui semble ne pas trouver de mots assez durs pour qualifier son adversaire plusieurs fois largement reconduit au pouvoir depuis onze années.
  • Gergely Gulyás a annoncé ce jeudi 11 novembre que le gouvernement hongrois avait décidé de plafonner le prix de l’essence et du diesel pendant au moins trois mois. 
  • Ce dimanche 14 novembre, le premier ministre Viktor Orbán a été réélu sas surprise à la tête du Fidesz, un parti qu’il dirige pour la dix-septième fois.

Pologne

  • Comme bien d’autres pays européens, la Pologne fait actuellement face à une nouvelle vague de la pandémie de coronavirus, ce qui se traduit par une augmentation des cas constatés et du nombre des hospitalisations relatives au covid. Néanmoins les autorités sanitaires polonaises n’envisagent pas – pour le moment du moins – de renforcements des mesures restrictives. « Il y a un an à cette époque de l’année, début novembre, le nombre d’hospitalisations frôlait les 20 000, maintenant nous en avons moins de 10 000. Ce constat parle de lui-même – la barrière naturelle obtenue grâce aux vaccinations, mais aussi aux infections, est une barrière qui fonctionne en pratique », a ainsi déclaré le ministre de la Santé, Adam Niedzielski, le 5 novembre. Même point de vue de la part du premier ministre Mateusz Morawiecki : « Nous envisageons divers types de mécanismes qui peuvent réduire l’intensité de la transmission du virus, mais nous n’envisageons pas de confinement » a-t-il indiqué le 6 novembre en évoquant également les mouvements de protestation contre les mesures sanitaires dans plusieurs pays d’Europe occidentale. 
  • Suite au décès d’une femme enceinte dans un hôpital de Pszczyna (Silésie) en raison de la réticence des médecins de cet établissement à pratiquer un avortement (autorisé dans ce cas par la loi) d’un fœtus mourant qui la mettait elle-même en danger – événement largement exploité depuis par les partisans d’une libéralisation de l’avortement –, le ministre de la Santé a annoncé l’envoi d’une circulaire aux médecins pour rappeler qu’en cas de danger pour la vie ou la santé physique de la femme enceinte, avorter son enfant est autorisé si cela est médicalement nécessaire.
  • Le ministère polonais de la Défense a fait état le 4 novembre d’un incident de plus à la frontière polono-biélorusse. En effet, alors que des gardes-frontières polonais avaient repéré un groupe de 250 migrants environ à proximité de la clôture frontalière, « les soldats biélorusses qui les gardaient ont menacé d’ouvrir le feu en direction [des] soldats [polonais] ». Les autorités polonaises voient dans cet incident, qui aurait pu avoir de graves conséquences, « un autre exemple de la participation des Biélorusses à la poussée des migrants vers la Pologne », d’autant plus qu’il fait suite à une violation du territoire polonais par des individus armés venant du territoire biélorusse.
  • Ce lundi 8 novembre, plusieurs centaines de migrants ont par ailleurs tenté de passer en force à travers la frontière polono-biélorusse, entreprenant de détruire la clôture provisoire de barbelés avec des pelles et des pinces-monseigneur.
  • Suite à ces événements, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a adressé un message de soutien à la Pologne, remerciant les autorités polonaises de défendre la frontière européenne et d’arrêter les migrants, tandis que la Diète polonaise tenait une séance plénière extraordinaire pour débattre de la situation. 
  • Ce jeudi 11 novembre, la traditionnelle Marche de l’Indépendance polonaise a finalement eu lieu comme chaque année à Varsovie malgré les tentatives du maire libéral de la capitale, Rafał Trzaskowski (PO), de la faire interdire. De fait, la manifestation a été officiellement organisée par l’Office des anciens combattants, ce qui lui donnait un caractère officiel. 

Slovaquie 

  • Encore une affaire mettant à jour les tensions sous-jacentes entre la Slovaquie et la Hongrie. La régie d’électricité de Slovaquie (Stredoslovenská energetika as, SSE) est actuellement détenue à 51% par le ministère slovaque de l’Économie et à 49% par la holding Energetický a průmyslový (EPH), des milliardaires tchèque et slovaque, Daniel Křetínský et Peter Tkáč. Or, Křetínský et Tkáč ont entrepris de vendre des actions SSE pour investir dans d’autres domaines, et la meilleure offre pour ces parts (1,2 milliards d’euros) est venue de la société nationale hongroise Magyar Villamos Művek Zrt (MVM), avant que le ministre slovaque Richard Sulík (SaS) n’y mette le holà : « Je n’aime pas que la Hongrie ait créé un fonds d’État destiné à racheter des terres arables slovaques ou à financer la rénovation d’églises. Je ne pense pas que ce soit approprié, et c’est pourquoi je suis heureux que le ministre des Affaires étrangères Ivan Korčok ait clairement dit que c’était trop. Je ne veux pas que la Hongrie possède des parts dans une entreprise d’État stratégiquement importante » a-t-il déclaré à cette occasion.
  • Ce mercredi 10 novembre, le Conseil national slovaque (parlement) a rejeté de justesse – à une voix près – un projet de « loi sur l’aide aux femmes enceintes » présenté par la députée Anna Záborská (Mouvement chrétien-démocrate, KDH) visant à allonger de 48 à 96 heures la « période de réflexion » prescrite pour les femmes souhaitant avorter, à interdire « la publicité pour les avortements » et à octroyer aux mères une aide financière unique de 3170 euros en cas de naissance d’un enfant handicapé. Ce projet de loi avait été vivement critiqué par Amnesty International qui y voyait des « des obstacles injustifiés et préjudiciables à l’avortement » mettant « en danger la santé et même la vie des femmes et des filles ».

Tchéquie 

Biélorussie 

  • Parallèlement aux tensions croissantes à la frontière polono-biélorusse, le régime du président Alexandre Loukachenko poursuit son rapprochement avec Moscou. C’est ainsi que le 4 novembre, le Conseil suprême de l’Union de la Russie et de la Biélorussie a donné son feu vert pour la mise en œuvre, d’ici 2023, de 28 programmes visant à intensifier l’intégration des deux États, dont une nouvelle doctrine militaire commune. Ce même jour – date anniversaire de l’expulsion des Polonais du Kremlin en 1612 –, les présidents russe et biélorusse, respectivement en duplex depuis Sébastopol (Crimée) et Minsk, ont également signé un « décret d’intégration » allant dans le même sens. De son côté, le député communiste russe Leonid Kalachnikov, président du Comité de la Douma d’État pour la Communauté des États indépendants, l’intégration eurasienne et les relations avec les compatriotes, évoquait déjà la « réunification de la Biélorussie et de la Russie », une union que d’autres anciennes républiques soviétiques seraient amenées à rejoindre tôt ou tard. 
  • À la demande expresse de l’Irak, la Biélorussie a décidé de fermer ses consulats de Bagdad et d’Erbil (Kurdistan irakien) qui, dans le cadre d’une procédure simplifiée, distribuaient des visas, notamment à certains des individus que l’on retrouve à essayer de forcer la frontière polonaise ces derniers temps. Le vice-ministre polonais des Affaires étrangères, Pawel Jablonski, a tenu à remercier son homologue irakien, Nazir al-Kairallah, pour sa diligence dans cette affaire.