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L’essentiel de l’actualité du 6 au 12 juin dans le V4

Temps de lecture : 16 minutes

V4 et Europe centrale

La Maison de l’histoire européenne associe la Vierge noire de Częstochowa au mouvement LGBT…
Une trentaine de députés européens issus de huit États membres – dont la Hongrie et la Pologne – ont adressé une lettre au directeur de la Maison de l’histoire européenne (une institution du Parlement européen, située dans le bâtiment Eastman à Bruxelles), afin de demander le retrait d’une affiche représentant la Vierge noire de Częstochowa avec un halo arc-en-ciel – symbole du mouvement LGBT : « Utiliser une image vénérée par les catholiques pour les campagnes LGBTI+ viole le principe du respect des objets religieux. […] Nous sommes stupéfaits par le fait que cette affiche spécifique se trouve dans la Maison de l’histoire européenne. Nous exigeons le respect fondamental de notre religion et le retrait de l’image inappropriée de la Maison de l’histoire européenne ».

Visite officielle de deux jours de Katalin Novák à Prague
Après sa première visite en Pologne quelques jours après sa prestation de serment, et une deuxième visite effectuée en Allemagne, c’est vers Prague que la nouvelle présidente hongroise, Katalin Novák, s’est dirigée pour sa troisième visite officielle, marquant ainsi – sans grande surprise – l’importance pour la Hongrie de ses partenaires au sein du groupe de Visegrád, et la volonté de Budapest de rétablir une image de bonne entente – image mise à mal par une divergence sur la crise ukrainienne.

Varsovie a peu apprécié l’entremise hongroise en faveur du patriarche de Moscou
La guerre russo-ukrainienne n’en finit pas de semer la zizanie dans le couple polono-hongrois traditionnellement harmonieux. Ainsi, l’insistance hongroise à faire supprimer le nom du patriarche Cyrille de Moscou – considéré comme un homme lige de Vladimir Poutine et du Kremlin – de la liste des personnes visées par les sanctions de l’Union européenne a laissé un goût amer du côté de Varsovie. Et le président du PiS, Jarosław Kaczyński a déclaré à ce sujet : « Eh bien, pour ce Cyrille, il y avait un petit prix à payer pour l’unanimité de l’UE nécessaire dans de tels cas. Mais il y a effectivement un problème très grave avec la Hongrie en ce moment, que je ne veux pas prendre à la légère ». 

Les candidats du Modem et de la NUPES en tête des législatives françaises en Europe centrale
Pour les Français établis hors de France, les élections législatives ont lieu une semaine plus tôt. Ainsi dans la 7ème circonscription des Français de l’étranger (Europe de l’Est – Europe Centrale et Balkans), le premier tour du 5 juin a vu – sans grande surprise – la qualification pour le second tour du député sortant Frédéric Petit (Modem, majorité présidentielle) avec 34,2% des voix, et d’Asma Rharmaoui-Claquin (Nouvelle Union populaire écologique et sociale, NUPES) avec 25,82%, suivis de deux autres candidats macronistes : Tatiana Boteva-Malo (7,1%) et Bernard Geiter (5,6%). Les Français établis en Pologne pouvaient voter à Varsovie ou à Cracovie. Dans ces deux bureaux de vote, Frédéric Petit (Modem) a obtenu 37,1% et 33,7%, tandis qu’Asma Rharmaoui-Claquin réalisait un score plus faible (16,8% et 22,4%) que sur l’ensemble de la circonscription, et que la candidate de Reconquête, Sophie Loobuyck, arrivait en troisième place (11,9% et 10,7%) avec un score nettement meilleur que sur l’ensemble de la circonscription (3,7%).

Hongrie

Péter Szijjártó reprend à son compte les critiques de László Kövér à propos de l’Ukraine
Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, est revenu, ce lundi 6 juin, sur la polémique entre le président de l’Assemblée nationale hongroise, László Kövér, et certains hommes politiques ukrainiens, dont le ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba : « Alors que des dizaines de milliers de personnes en Hongrie ont travaillé ces derniers mois pour aider l’Ukraine déchirée par la guerre et le peuple ukrainien, les politiciens ukrainiens continuent de parler de la Hongrie sur un ton inacceptable, de nous provoquer, de raconter des mensonges et de tenter de nous salir. Ils n’ont pas une seule fois prononcé un mot de remerciement. Tout cela donne absolument raison à László Kövér, même si les Ukrainiens en sont scandalisés ». Pour mémoire, László Kovér avait dit le samedi 4 juin : « Aussi loin que je me souvienne, et aussi longtemps que j’ai observé la politique mondiale, je ne me souviens pas qu’un dirigeant d’un pays ayant besoin d’aide, en difficulté, ait osé adopter le ton que le président Zelensky a adopté non seulement avec la Hongrie, mais aussi avec le chancelier allemand ».

Les génuflexions « antiracistes » des joueurs anglais huées par 30 000 enfants à Budapest
En raison d’incidents précédents, le match Hongrie-Angleterre de la Ligue des nations de l’UEFA, a eu lieu à huis-clos ce samedi 4 juin à la Puskás Arena de Budapest, et seulement 30 000 enfants et 3000 accompagnateurs ont ainsi pu y assister. Or, lorsque les joueurs anglais se sont agenouillés en début de rencontre – suivant les consignes du mouvement Black Lives Matters –, ceux-ci ont spontanément été hués et sifflés par les jeunes Hongrois, au grand dam du journaliste sportif britannique Sam Cunningham : « La Hongrie est obligée de jouer à huis clos en raison du racisme des supporters et laisse entrer plus de 30 000 enfants de moins de 14 ans, qui huent les joueurs anglais qui s’agenouillent ».

Une famille irakienne avait été confinée pendant quatre mois dans un conteneur dans la zone de transit
Par un arrêt rendu ce 2 juin, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné la Hongrie pour traitements inhumains ou dégradants (art. 3 de la Convention européenne des droits de l’homme), privation de  liberté (art. 5 § 1) et durée excessive de procédure (art. 4) dans une affaire concernant un couple d’Irakiens et quatre de leurs enfants, résidant entretemps à Aix-la-Chapelle en Allemagne. Ceux-ci ont en effet été confinés pendant plus de quatre mois dans un conteneur de la zone de transit à la frontière serbo-hongroise. De plus, lors d’une première consultation à l’hôpital pour son épouse enceinte, le mari y a été emmené menotté et entravé pour servir d’interprète et y « demeura menotté pendant toute la durée de la consultation à l’hôpital ». En conséquence, la Cour a condamné la Hongrie à payer 15 500 euros pour dommage moral et 1500 euros pour frais de procédure.

La Hongrie apporte une aide humanitaire à l’Ukraine et continuera de le faire
S’exprimant, ce mardi 7 juin, devant le parlement hongrois, la présidente de la minorité ukrainienne de Hongrie, Liliána Grexa, a exprimé la reconnaissance des Ukrainiens pour l’aide apportée aux réfugiés depuis le début de la guerre russo-ukrainienne : « Lorsque la Russie a envahi l’Ukraine, le peuple hongrois a immédiatement tendu la main au peuple ukrainien. […] Que Dieu sauve les défenseurs de l’Ukraine, que Dieu sauve la Hongrie et l’Europe ! » En réponse à cette intervention, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a une nouvelle fois condamné l’agression russe contre l’Ukraine et rappelé que la Hongrie continuerait de venir en aide aux réfugiés ukrainiens, notamment en soignant des soldats ukrainiens blessés et en distribuant des bourses pour les étudiants ukrainiens dans les universités hongroises : « La plus grande opération d’aide humanitaire de l’histoire de la Hongrie est en cours ».

Démission de Péter Jakab de la présidence du Jobbik
Le président du Jobbik, Péter Jakab, a annoncé, ce mercredi 8 juin, avoir démissionné de la présidence du parti suite à des dissensions internes : « Pour que le mouvement puisse continuer à fonctionner, nous avons besoin d’un président avec lequel le bureau [politique] puisse travailler. Ils ne peuvent pas travailler avec moi, et donc, à partir d’aujourd’hui, je démissionne de la présidence du Jobbik. Je me battrai contre le Fidesz n’importe quand, mais je ne me battrai pas contre le Jobbik ». Ce faisant, M. Jakab – qui dirigeait Jobbik depuis le 25 janvier 2020 – a déclaré son intention de « poursuivre [son] travail en tant que chef du groupe parlementaire Jobbik ». Dans un communiqué, la direction du Jobbik a fait savoir que M. Jakab été provisoirement remplacé par Anita Potocska Kőrösi à la tête du parti jusqu’à l’élection d’un nouveau président lors d’un prochain congrès : « Le Jobbik continuera à travailler pour le peuple hongrois, comme auparavant, en représentant le peuple hongrois ».

Viktor Orbán pointe du doigt George Soros qui veut « prolonger la guerre » pour s’enrichir
Interrogé ce vendredi 10 juin sur Radio Kossuth au sujet de la forte inflation actuellement en Hongrie, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a expliqué que cette situation était directement liée à la guerre en Ukraine et que cela durera vraisemblablement aussi longtemps que la guerre durera. Déplorant que l’Union européenne finance et, par là même, prolonge la guerre – en soutenant l’effort de résistance des Ukrainiens face à l’invasion russe — et craignant que la politique de sanctions de l’Union européenne ne détruise toute l’économie du continent, M. Orbán a déclaré : « Nous devrions financer la paix, pas la guerre. […] Je pense que nous devons penser différemment au conflit russo-ukrainien. […] Les incitateurs à la guerre doivent être repoussés. […] Ceux-ci sont représentés par George Soros, qui parle ouvertement de la nécessité de prolonger la guerre – de prolonger la guerre. Ce sont des bellicistes qui veulent faire de l’argent avec la guerre… »

Ryan Air répercute la taxation des surprofits sur le prix des billets
La compagnie aérienne Ryan Air ayant décidé de répercuter tout simplement sur le prix des billets la taxation des surprofits décidée par le gouvernement hongrois dans le cadre de l’état d’urgence pour situation de guerre dans un pays voisin – en l’occurrence, l’Ukraine –, le ministre du Développement économique, Márton Nagy, vient de réagir, ce vendredi 10 juin, en diligentant une enquête des services de protection des consommateurs, estimant « inacceptable » le comportement de Ryan Air.

69% des Hongrois favorables à l’adoption de l’euro
Alors que la Croatie voisine va adopter l’euro au 1er janvier prochain, un récent rapport de la Commission européenne (enquête réalisée du 20 au 29 avril dans les pays de l’UE n’ayant pas encore rejoint la zone euro) révèle que 69% des Hongrois souhaitent que leur pays adopte la monnaie commune européenne (77% des Roumains sont du même avis, contre seulement 45% des Suédois ou 44% des Bulgares et des Tchèques). 39% des Hongrois souhaitent une adoption de l’euro aussi rapide que possible, tandis que 36% pensent qu’il faut encore attendre un peu, que 14% veulent attendre le plus longtemps possible et que 10% ne veulent pas du tout entendre parler d’un tel projet.

Pologne

La Pologne va doubler les capacités du terminal gazier de Gdańsk
Participant au Congrès des collectivités locales de l’Initiative des trois mers (I3M), le ministre polonais de l’Environnement, Anna Moskwa, a annoncé ce lundi 6 juin à Lublin que la Pologne avait décidé de doubler les capacités du terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) de Gdańsk.

De plus en plus de Polonais envoient leurs enfants en école privée
Différents facteurs – mesures liées au coronavirus, réforme de l’éducation, politisation croissante de l’enseignement… – expliquent l’engouement croissant des parents d’élèves polonais pour les établissements scolaires privés, notamment dans la capitale, Varsovie, où près de 37 000 élèves fréquentent désormais une école privée, contre environ 30 000 en 2018 et un peu moins de 27 000 en 2016, soit 12% de l’ensemble des élèves. Selon les données de l’Office national polonais de statistiques (GUS), pour l’ensemble du pays, la part d’enfants fréquentant un établissement privé est passée de 6,45% en 2015/16 à 7,25% en 2020/21.

Les eurodéputés furieux du déblocage du plan de relance polonais par la Commission
D’aucuns avaient pensé que le signe de bonne volonté que la Diète polonaise avait envoyé à Bruxelles le 26 mai dernier, en adoptant la proposition de loi du président Duda supprimant la chambre disciplinaire de la Cour suprême, ouvrirait enfin la voie vers le versement des fonds du plan de relance polonais, à savoir 35 milliards d’euros. Mais coup de théâtre, subitement, cela ne suffit plus à satisfaire les instances bruxelloises.

Les armes modernes polonaises font sensation sur les champs de bataille ukrainiens
Un article publié par Die Welt, ce mardi 7 juin, s’est fait l’écho des prouesses réalisées par les missiles antiaériens Piorun et les mini-drones suicides Warmate – de fabrication polonaise – sur le champ de bataille en Ukraine : « Piorun et Warmate sont des systèmes d’armes polonais modernes, des missiles et des drones kamikazes utilisés en Ukraine. Avec le lancement par la Russie d’une guerre contre l’Ukraine, des armes telles que le missile anti-aérien britannique Javelin ont gagné en notoriété au-delà des cercles d’experts. Toutefois, ce sont les systèmes polonais, peu connus, qui sont loués presque quotidiennement par les responsables ukrainiens. […] C’est une grande réussite pour l’industrie [polonaise] de l’armement. […] Même les États-Unis ont récemment commencé à acheter des missiles Piorun. Il s’agit d’une distinction, car le Pentagone s’appuie généralement sur sa production nationale. […] Les Ukrainiens affirment même avoir déjà abattu des avions de guerre et des hélicoptères russes avec des missiles Piorun ».

Un nouveau jour férié en souvenir de l’insurrection de Haute-Silésie
En visite ce mardi 7 juin à l’Académie de musique de Katowice (Haute-Silésie), le président polonais Andrzej Duda y a signé une loi instituant le 20 juin comme jour férié en Pologne en souvenir de l’insurrection polonaise dans cette région appartenant alors à l’Empire allemand. Ce soulèvement avait conduit sur un plébiscite (le 20 mars 1921), qui bien qu’ayant été globalement légèrement favorable à l’Allemagne (53% des voix – chiffres corrigés des votants externes) s’était conclu par le rattachement à la Pologne de la partie orientale de la zone, d’ailleurs majoritairement peuplée de Polonais. À cette occasion, le chef de l’État polonais a rappelé que « la grandeur et les progrès de la Seconde République [polonaise 1918-1939] n’auraient pas été possibles sans les possibilités offertes par la Haute-Silésie, ses ressources et les grands patriotes qui ont œuvré pour la Pologne ».

Amendes de la CJUE : les huissiers bruxellois pratiquent la saisie à la source
La télévision TVN24 a rapporté, ce jeudi 9 juin, que la Commission européenne avait achevé de déduire l’ensemble des pénalités auxquelles la Pologne avait été condamnée par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) en vertu de son conflit judiciaire avec la République tchèque au sujet de la mine à ciel ouverte de Turów : 500 000 euros par jour, soit un total de 68,5 millions d’euros. Et ce, alors même que la Pologne et la Tchéquie ont fini par se mettre d’accord au mois de février dernier. La Pologne a aussi été condamnée par ailleurs à une autre astreinte (d’un millions d’euros par jour, soit un total de 219 millions d’euros jusqu’à ce jour) au sujet de la Chambre disciplinaire de la Cour suprême – une disposition à laquelle Varsovie est d’ores et déjà en train de se mettre en conformité vis à vis des desiderata de Bruxelles. Malgré cette bonne volonté polonaise, la Commission européenne a néanmoins déjà réclamé 174 millions d’euros aux autorités polonaises et a déjà déduit d’office 111 millions d’euros des versements dus à la Pologne – sans même compter le gel des fonds du plan de relance NextGenerationEU.

Un ministre contraint à la démission après une altercation dans un bureau de poste
Un mini-scandale vient de provoquer un nouveau remaniement gouvernemental en Pologne. Ce mercredi 8 juin, le ministre sans portefeuille chargé des collectivités locales, Michał Cieślak (Parti républicain), a été contraint à démissionner par le vice-Premier ministre Jarosław Kaczyński, président du PiS. Quelque jours plus tôt, M. Cieślak avait porté plainte contre la directrice d’un bureau de poste de Pacanów (voïvodie de Sainte-Croix), Agnieszka Głazek, qui avait osé se plaindre auprès de lui de l’inflation en Pologne – elle l’avait reconnu et interpellé, alors qu’il venait simplement récupérer une lettre. Lorsque M. Cieślak lui a répondu que si elle n’était pas contente de la politique polonaise, elle pouvait toujours se présenter elle-même aux élections, Mme Głazek lui avait rétorqué qu’elle « devrait d’abord apprendre à mentir », une répartie qui semble avoir provoqué le courroux du ministre. De son côté, le porte-parole du gouvernement, Piotr Müller, a déclaré qu’il n’aurait aucunement réagi comme M. Cieślak , car des hommes publics se doivent de supporter d’ « entendre des mots désagréables » de la part des citoyens.

Les représentants des minorités nationales dénoncent la discrimination de la minorité allemande
Suite à la décision du ministre polonais de l’Éducation, Przemysław Czarnek (PiS), le 4 février dernier, de réduire de trois à une heure par semaine l’enseignement de l’allemand destiné aux enfants de la minorité allemande de Pologne – en raison du refus allemand de reconnaître une minorité polonaise en Allemagne –, la majorité des membres de la Commission mixte des minorités nationales et ethniques de Pologne (KWRiMNiE) vient de décider de suspendre leur participation aux consultations avec le gouvernement pour protester contre cette discrimination à l’égard de la minorité allemande : « Il est difficile d’imaginer dans un État démocratique régi par la loi que l’enseignement d’une minorité suivrait des règles différentes de celles des autres minorités. […] Cela conduit à une discrimination fondée sur la nationalité », ont-ils fait savoir dans un communiqué. 

La Pologne révise également à la baisse les prestations en faveur des réfugiés ukrainiens
L’afflux de réfugiés ukrainiens en Europe centrale semblant – comme la guerre russo-ukrainienne elle-même – vouloir s’inscrire dans la durée, la Pologne, après la Tchéquie, commence également à revoir à la baisse les prestations accordées aux millions de réfugiés ukrainiens dans un premier élan de générosité peu compatible avec la rigueur budgétaire d’un pays privé pour raisons politiques de certains fonds européens.

Voyage d’Andrzej Duda au Portugal et en Italie pour plaider la cause de l’Ukraine
Le président polonais Andrzej Duda s’est rendu, ce mercredi 8 juin, au Portugal, où il a rencontré, à Braga (ville du nord du pays), son homologue portugais, Marcelo Rebelo de Sousa, pour évoquer avec lui la situation de l’Ukraine et se faire l’avocat d’une adhésion rapide de l’Ukraine à l’Union européenne. Le lendemain, le chef de l’État polonais a poursuivi sa route vers l’Italie pour effectuer la même démarche auprès de son homologue italien Sergio Mattarella – avant de participer, ce vendredi 10 juin, au sommet des Neuf de Bucarest (B-9) dans la capitale roumaine.
Initialement, la présidente slovaque Zuzana Čaputová aurait dû se joindre à cette visite au Portugal et en Italie, mais a été contrainte d’y renoncer pour cause de diagnostic positif au Covid-19.

Slovaquie 

À partir de février 2023, Slovnaft ne pourra plus vendre de carburant aux pays voisins de la Slovaquie
Suite à l’adoption du nouveau paquet de sanctions de l’Union européenne contre la Russie, un porte-parole de la compagnie slovaque de raffinage Slovnaft – une filiale du groupe hongrois MOL – a mis en garde contre le risque imminent de pénurie de carburant en Europe centrale : « Nous ne serons pas en mesure de garantir l’approvisionnement du marché [en] Europe centrale. Le libellé actuel des sanctions ne nous permettra pas d’exporter des produits clés vers nos marchés traditionnels tels que la République tchèque, l’Autriche et la Pologne. […] La proposition actuelle de sanctions ne donne pas à Slovnaft le délai de trois ans initialement demandé pour procéder à des ajustements technologiques et à un soutien logistique pour l’importation et le traitement de pétrole brut alternatif. Nous ne sommes pas au courant des raisons du changement de la période de trois ans à huit mois ».

Une société slovaque va réparer des véhicules ukrainiens endommagés au combat
La Slovaquie et l’Ukraine se sont entendues pour que quelques douzaines de véhicules ukrainiens, endommagés sur le front, soient réparés en Slovaquie par la société d’État Konštrukta Defence. L’Ukraine devra payer pour les réparations.

La Slovaquie se tourne vers les États-Unis pour remplacer la Russie comme fournisseur de matériau pour ses centrales nucléaires
Alors que la Slovaquie a entreposé suffisamment de matériau fissible pour ses deux centrales nucléaires pour l’année en cours, son contrat avec la société russe TVEL pour se fournir en combustible adapté à ses centrales est valable jusqu’en 2026. Le ministère de l’Économie slovaque a commencé des négociations avec le fournisseur états-unien Westinghouse pour remplacer la société russe à terme. Cependant, note le site Euractiv, la société états-unienne ne produit pas actuellement le type de combustible nécessaire, et ses coûts seront quoiqu’il arrive plus élevés.

La Slovaquie renforce ses liens avec Taïwan
Le vice-président de l’Assemblée Milan Laurenčík s’est rendu avec une délégation à Taipei pour rencontrer la présidente Tsai Ing-wen. Le représentant slovaque a assuré que la Slovaquie était aux côtés de Taïwan dans « sa résistance à des pouvoirs forts menaçant la démocratie ». Les deux dirigeants ont souligné la coopération entre la Slovaquie et Taïwan dans la gestion de matériel médical durant la crise du Covid ainsi qu’en faveur de l’aide aux réfugiés ukrainiens. Cette rencontre fait suite à la signature de seize mémorandums en décembre dernier, ouvrant la voie selon la présidente taïwanaise à une coopération entre les deux pays dans la recherche et le développement, le commerce, les technologies spatiales et les semi-conducteurs.

La Justice slovaque abandonne les charges contre le directeur de la banque nationale Peter Kažimír, proche de Robert Fico
L’homme politique, banquier, ancien ministre des Finances dans le gouvernement SMER de Robert Fico et directeur de la banque nationale slovaque depuis juin 2019, avait été suspecté en octobre dernier d’être impliqué dans une affaire de corruption de fonctionnaire. Refusant de démission comme le souhaitait la présidente libérale Zuzana Čaputová, Peter Kažimír vient le 7 juin de voir son accusation levée après qu’un témoin clef a été inculpé dans une autre affaire.

Robert Fico cherche à faire avancer les élections pour retourner au pouvoir
L’ancien Premier ministre emblématique de la Slovaquie, le socialiste populiste Robert Fico, fort d’un soutien populaire devançant les partis de gouvernement, a annoncé vouloir initier un référendum national au moment des élections régionales d’octobre, dont l’objet serait de démettre le gouvernement. Cela pourrait avancer les élections parlementaires en 2023 au lieu de 2024, ouvrant la possibilité à l’homme fort de Bratislava de revenir au pouvoir. Son parti, le SMER, coopérera avec les autres partis non-gouvernementaux pour collecter 350 000 signatures d’ici fin juillet et obtenir l’organisation du référendum.

Tchéquie 

La Tchéquie veut inciter les réfugiés ukrainiens à se prendre en charge eux-mêmes
Après avoir accordé plus de 350 000 visas d’urgence dans les premières semaines de la guerre en Ukraine, les autorités tchèques semblent avoir décidé de serrer un peu la vis aux réfugiés en provenance d’Ukraine. C’est ainsi que la Chambre des députés vient de décider, début juin, de supprimer l’allocation de 5000 couronnes (200 euros) mensuels attribuée aux réfugiés hébergés et nourris gratuitement : « Nous essayons de motiver les gens à entrer sur le marché du travail, à prendre activement soin d’eux-mêmes », a ainsi déclaré le ministre tchèque de l’Intérieur, Vít Rakušan. Par ailleurs, face à la surcharge de réfugiés à laquelle la ville de Prague – et la région environnante de Bohême centrale – est confrontée, le maire de la capitale tchèque, Zdeněk Hřib (Parti pirate), a décidé de fermer Centre praguois d’assistance pour les réfugiés ukrainiens à partir du 15 juin, une décision que le ministre de l’Intérieur a vivement critiqué : « Fermer un centre [régional] pour faire pression sur les autres n’est vraiment pas une solution ».

Pour Miloš Zeman, Vladimir Poutine doit passer en cour martiale
Dans un entretien accordé à Radio Free Europe, le président tchèque Miloš Zeman confirme une nouvelle fois son changement radical d’attitude vis-à-vis de la Russie et de son président Vladimir Poutine depuis le début de l’agression russe contre l’Ukraine. En effet, celui qui fut longtemps ouvertement « pro-russe » se range plutôt à l’avis de son homologue américain Joe Biden, qui considère Vladimir Poutine comme un « criminel de guerre » : « Aujourd’hui, je pense que Poutine devrait vraiment être traduit en cour martiale. Et, en même temps, devant un tribunal russe pour ce qu’il a pu faire à la Russie. […] En pratique, il a isolé la Russie et les Russes. Il a retardé le développement de son pays. C’est très triste ».

Miloš Zeman rappelle son opposition au « mariage homosexuel »
À l’occasion de la visite de la présidente hongroise à Prague, qui fut précédemment ministre de la Famille, le président tchèque Miloš Zeman a tenu à rappelé son opposition à une éventuelle légalisation du « mariage homosexuel » en Tchéquie : « Si on me présente une telle loi sur la table, j’y opposerai mon véto. […En tchèque] D’ailleurs, le mot ‘rodina’ [famille] vient du mot ‘rodit’ [accoucher]. Et jusqu’à présent, je n’ai pas remarqué que les enfants naissent de couples de même sexe. […] La famille est l’union d’un homme et d’une femme ». Un amendement au code civil tchèque visant à légaliser de telles « unions » en République tchèque a été récemment déposé devant la Chambre des députés par des élus de plusieurs partis.

Le chômage au plus bas depuis le début du Covid
Le taux de chômage au mois de mai est redescendu à 3,2 %, le taux le plus bas depuis mars 2020. Selon le directeur général de l’Office pour le travail, Viktor Najmon, l’afflux massif de réfugiés ukrainiens n’a pas d’influence sur l’évolution du taux de chômage, du fait que pratiquement tous les réfugiés sont des femmes, souvent avec des enfants, qui ne postulent pas pour des métiers physiques où le manque de main d’œuvre existe encore (bâtiment, emplois agricoles saisonniers, mines, métiers forestiers, etc.).

La Tchéquie sur le point de quitter la plateforme 16+1 réunissant l’Europe centrale et la Chine ?
Le nouveau gouvernement tchèque de Petr Fiala, résolument atlantiste, a fait savoir qu’il envisageait de quitter la plateforme 16+1 initiée par la Chine pour coordonner les infrastructures et la coopération entre la République populaire et les pays d’Europe centrale et orientale, ainsi que les pays des Balkans dans l’optique du développement de la Ceinture et la Route, la nouvelle route de la soie. Le ministre des Affaires étrangères tchèque, Jan Lipavský (Parti Pirate), a expliqué qu’après une décennie d’existance de la plateforme, trop peu d’avancées et d’investissements avaient vu le jour et que cela était décevant, poussant ainsi le gouvernement tchèque à envisager de quitter ce forum international.

Ukraine

Zaporijjia : De l’eau dans le gaz entre Kiev et l’AIEA
La société publique ukrainienne Energoatom a déclaré, ce lundi 6 juin, s’opposer à une visite du directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, à la centrale nucléaire de Zaporijjia – actuellement contrôlée par les occupants russes. M. Grossi avait initialement fait savoir qu’il préparait une telle visite à la demande des autorités ukrainiennes, ce à quoi Energoatom avait répondu : « Le directeur général Rafael Grossi ment à nouveau. […] Nous voyons cette déclaration comme une nouvelle tentative de légitimer la présence des occupants russes et d’approuver leurs actions en visitant la centrale électrique de Zaporijjia ». La position ukrainienne est que cette visite ne pourra avoir lieu que lorsque la centrale sera à nouveau entre les mains des autorités de Kiev. Ce faisant, la Russie a menacé de déconnecter cette centrale – couvrant 20% de la production ukrainienne d’électricité – du réseau ukrainien, si Kiev ne payait pas l’électricité ainsi fournie.

Moldavie 

Poursuite du rapprochement entre la Moldavie et la Roumanie
Les deux États frères que sont la Roumanie et la Moldavie (ex-soviétique) poursuivent leur rapprochement. C’est ainsi que le président du parlement moldave, Igor Grosu, a annoncé, ce mardi 7 juin, la prochaine tenue d’une session conjointe des parlements roumain et moldave à Chișinău.
Pour mémoire, la république de Moldavie correspond à la partie orientale de l’ancienne principauté de Moldavie (1354-1859). Cette partie orientale (majoritairement peuplée de Roumains) fut annexée par la Russie en 1812 avant de devenir roumaine en 1918, d’être annexée par l’URSS en 1940, de redevenir roumaine en 1941, de redevenir soviétique après la Seconde Guerre mondiale et de devenir indépendante en 1991.

Lituanie

La Russie va-t-elle annuler la reconnaissance de l’indépendance de la Lituanie ?
Le député russe Evgueni Fedorov (Russie unie) a déposé, ce mercredi 8 juin, un projet de loi devant la Douma (la chambre des députés de Russie) visant à annuler la résolution du Conseil d’État de l’URSS (du 6 septembre 1991) sur la reconnaissance de l’indépendance de la République de Lituanie au motif que la République de Lituanie n’avait pas organisé de référendum sur sa sécession de l’Union soviétique et que la Fédération de Russie actuelle a pris la succession légale de l’ex-URSS.