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Budapest : sommet du V4 sur l’immigration

Temps de lecture : 3 minutes

Groupe de Visegrád – Les chefs de gouvernement du Groupe de Visegrád se sont réunis ce mardi 23 novembre à Budapest à l’initiative de la Pologne pour aborder les questions liées à l’immigration avec, en arrière plan, la crise migratoire à la frontière polono-biélorusse.

Tentative de déstabilisation de l’Union européenne 

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a tout d’abord informé ses homologues du V4 quant à la situation actuelle à la frontière où la tension ne baisse pas, essentiellement en Podlachie (nord-est). Ensuite les chefs de gouvernements du V4 en ont débattu et réitéré leur soutien sans faille à la Pologne. 

Selon Mateusz Morawiecki la présente crise migratoire à la frontière polono-biélorusse est « une crise politique dans laquelle les gens sont exploités par divers groupes mafieux et de contrebande en coopération avec le régime de Loukachenko pour simplement faire pression sur l’Union européenne et être un élément de désintégration ici au sein de l’UE, pour introduire le chaos qui servirait au mieux les objectifs de Loukachenko ». 

La protection des frontières extérieures est un service rendu à tous

À cette occasion, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a tenu à remercier son homologue tchèque Andrej Babiš pour l’envoi de gardes-frontières tchèques à la frontière serbo-hongroise, ceux-ci ayant notamment contribué à arrêter pas moins de 4000 migrants illégaux. Viktor Orbán a aussi une nouvelle fois déploré que

« il y a une chose pour laquelle Bruxelles ne donne pas d’argent, et c’est la protection physique de la frontière ».

Le Premier ministre hongrois considère en effet que la protection des frontières extérieures de l’UE et de la zone Schengen constitue un service rendu à l’ensemble de l’Union et que les coûts y afférents devraient par conséquent être l’affaire de tous les États membres et non seulement des États périphériques de la zone Schengen. 

Le Premier ministre slovaque Eduard Heger a rappelé que son pays était prêt à apporter son aide à la Pologne dans le cadre de la protection de sa frontière orientale avec la Biélorussie, car la protection de la souveraineté, de l’intégrité territoriale, tant des États membres que de l’Union européenne, est une « tâche commune ». 

« La Hongrie a été le premier pays à défendre l’espace Schengen »

De son côté, le Premier ministre tchèque Andrej Babiš – qui assistait probablement à son dernier sommet du V4 – a résumé sa position comme suit : « Il y a six ans, tout le monde critiquait le Premier ministre hongrois pour la construction d’une clôture, mais maintenant de plus en plus de personnes la voient fonctionner et de plus en plus de pays demandent de l’argent à l’UE pour construire une clôture […]

La Hongrie a été le premier pays à défendre l’espace Schengen comme il se doit. Elle a défendu les frontières ». 

Reconnaissance envers Viktor Orbán et la Hongrie 

En conclusion, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a déclaré :

« Nous protégeons non seulement nos propres frontières, mais aussi les frontières extérieures de l’Europe,

et l’Union européenne devrait être reconnaissante à Viktor Orbán et aux Hongrois de s’être opposés de manière réelle, réaliste, concrète, à cette politique à propos de laquelle tout le monde sait aujourd’hui en Europe qu’elle ne peut pas être comprise selon le principe du libre franchissement des frontières par tout groupe de migrants. […] Nous sommes certainement plus forts ensemble et le groupe de Visegrád montre que nous ne pouvons pas être négligents et que nous devons être attentifs à l’agression à laquelle nous sommes confrontés. Nous devons être fermes et ne pas nous laisser diviser ».

Le Groupe de Visegrád a ainsi réitéré l’engagement commun de ses membres contre l’immigration illégale. En parallèle de cette rencontre, les présidents des commissions parlementaires aux Affaires étrangères du V4 et du B3 (3 pays baltes, Lituanie, Lettonie, Estonie) ont tenu un sommet virtuel rappelant la solidarité du Groupe de Visegrád avec les pays frontaliers de la Biélorussie et condamnant le « régime biélorusse ».