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L’essentiel de l’actualité du 28 mars au 3 avril en Europe centrale

Temps de lecture : 15 minutes

V4

La guerre russo-ukrainienne provoque des tensions au sein du V4
L’agression russe contre l’Ukraine a créé quelques remous dans les relations traditionnellement bonnes entre la Hongrie et ses partenaires du Groupe de Visegrád, les États d’Europe centrale adoptant depuis longtemps une attitude sensiblement différente sur la question russo-ukrainienne. Ces divergences de vues exacerbées par l’actuelle guerre qui fait rage en Ukraine ont amené les ministres tchèque et polonais de la Défense, Jana Černochová et Mariusz Błaszczak, à annoncer tour à tour – le 25 mars et le 28 mars – qu’ils ne participeraient pas au sommet des ministres de la Défense du V4 prévu pour ce mercredi à Budapest. Mme Černochová avait même déclaré via Twitter : « J’ai toujours soutenu le V4 et je suis vraiment désolé que le pétrole russe bon marché soit désormais plus important pour les politiciens hongrois que le sang ukrainien ». En conséquence, cette réunion a été annulée et reportée à une date ultérieure.

Jaroslaw Kaczyński compréhensif vis-à-vis de la Hongrie
Dans un entretien publié cette semaine par l’hebdomadaire Sieci à la veille des législatives hongroises de ce 3 avril, le vice-Premier ministre polonais Jaroslaw Kaczyński s’est montré compréhensif quant à l’attitude hongroise vis-à-vis de la guerre russo-ukrainienne : « Regardons cela avec la tête froide. Toutes les sanctions qui ont été proposées jusqu’à présent, la Hongrie les a soutenues, [elle] a condamné l’agression russe. [Les Hongrois] sont opposés à l’interdiction des importations de pétrole en provenance de Russie, mais c’est malheureusement aussi l’attitude de l’Allemagne et de plusieurs autres pays importants de l’Union européenne. […] Nous sommes conscients que les conditions de l’économie hongroise sont différentes de celles de la Pologne. Tout d’abord, il y a une profonde dépendance à l’égard de la Russie dans de nombreux domaines, remontant à l’époque du Premier ministre post-communiste Ferenc Gyurcsány. Nous savons que c’est difficile à [supprimer]. Nous savons que la Hongrie a une histoire différente et voit donc les choses différemment. Il existe également une importante minorité hongroise en Ukraine ».

Hongrie

L’OTAN va renforcer la défense de la Hongrie en y créant un nouveau bataillon
Le ministre hongrois de la Défense, Tibor Benkő, a déclaré, le vendredi 25 mars, suite au sommet de l’OTAN s’étant tenu la veille à Bruxelles, qu’un bataillon de l’OTAN sera prochainement constitué en Hongrie avec des troupes envoyées par cinq pays membres de l’Alliance atlantique (Croatie, États-Unis, Italie, Monténégro et Turquie). Cette formation, qui sera l’une de huit nouveaux bataillons de l’OTAN destinés à renforcer le flanc oriental face à la Russie, ne sera cependant pas stationnée à la frontière ukrainienne, mais au centre du pays – son objet étant de renforcer la défense de la Hongrie en cas de besoin et non pas d’intervenir en Ukraine.

Piratage de plusieurs sites d’information proche du Fidesz
À moins d’une semaine des élections législatives du 3 avril, des sites de plusieurs journaux proches du gouvernement hongrois (Figyelő, Mandiner, Metropol, Nemzeti Sport, Szabad Föld et 888) ont fait l’objet d’un piratage informatique au matin du lundi 28 mars tandis qu’en lieu et place du site habituel apparaissait le message suivant : « Ce site internet fait partie de la propagande gouvernementale ! Nous vous apportons la vérité ! Presse indépendante au lieu de propagande gouvernementale ! »

Augmentation du pouvoir d’achat moyen des Hongrois
Selon les chiffres publiés ce lundi 28 mars par l’Office central hongrois de statistiques (CSO), le salaire net moyen se situait à 322 100 forints (environ 875 euros) au mois de janvier, et avait augmenté de 14,8 % par rapport à l’année précédente, ce qui – malgré une forte inflation – avait entraîné une augmentation du pouvoir d’achat.

Viktor Orbán se pose en rempart contre l’extension de la guerre
Ce lundi 28 mars, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán était l’invité de l’émission Napi Aktuális Extra sur la chaîne de télévision Hír TV. Cette intervention télévisée a notamment été l’occasion de revenir sur la position hongroise vis-à-vis de la guerre russo-ukrainienne.

Facebook supprime la page du mouvement nationaliste Mi Hazánk
La députée Dóra Dúró, vice-présidente de Mi Hazánk, a annoncé, ce mardi 29 mars, que la plateforme Facebook avait supprimé la page du mouvement nationaliste hongrois dirigé par László Toroczkai. C’est la troisième fois que Facebook supprime la page de Mi Hazánk en pleine campagne électorale sans le moindre avertissement. Dans la mesure où cet incident peut avoir un impact sur le résultat des élections du 3 avril, Mme Dúró a également annoncé un recours devant la Commission électorale nationale et un dépôt de plainte.

Des sacs de bulletins de vote découverts dans une décharge près de Târgu Mureş
Quelques jours avant les élections législatives hongroises du 3 avril, la police roumaine a découvert, ce jeudi 31 mars, dans une décharge illégale près de Târgu Mureş (Transylvanie), plusieurs sacs contenant des bulletins de vote provenant manifestement du vote par correspondance des Hongrois de Transylvanie – qui ont la citoyenneté hongroise et participent au scrutin. Des traces de brûlure indiquent qu’il est probable qu’on ait tenté de les détruire. À première vue, il s’agirait de bulletins de vote exprimés en faveur de l’opposition. Réagissant à chaud sur cette affaire, le candidat de l’opposition de gauche au poste de Premier ministre, Péter Márki-Zay, a appelé à ce que « tous les bulletins de vote transfrontaliers [soient] détruits car une fraude électorale a eu lieu. […] Ils sont tellement terrifiés par la défaite qu’ils ne sont pas dissuadés par la fraude même la plus évidente », accusant ouvertement le gouvernement sortant de fraude organisée.

Véto hongrois contre une résolution européenne s’opposant au paiement en rouble du gaz russe
Lors du sommet de l’Union européenne à Bruxelles ce jeudi 31 mars, les dirigeants européens auraient préparé une déclaration commune rejetant l’exigence de la Russie à ce que le gaz russe soit désormais payé en roubles. Toujours selon les mêmes informations, le gouvernement hongrois aurait opposé son véto à cette déclaration. Selon le correspondant du quotidien britannique Sun, Nick Gutteridge, « La Hongrie a été le seul pays de l’UE à s’opposer au rejet de la demande russe de paiement du gaz en roubles. Lors d’une réunion des hauts fonctionnaires des 27 capitales, les 26 autres pays ont convenu d’un refus commun. Budapest a fait valoir qu’il s’agissait d’une question relevant des entreprises privées et que l’UE ne devait pas s’en mêler ».

Des milliers d’électeurs hongrois contactés contre leur gré par l’opposition
Le porte-parole du Parti populaire chrétien-démocrate (KDNP), Lőrinc Nacsa, a accusé, ce vendredi 1er avril, l’opposition de gauche d’avoir commis « la plus grande fraude électorale de l’histoire de la Hongrie » en envoyant des SMS et en passant des appels téléphoniques à des électeurs n’ayant jamais donné leurs coordonnées à aucun parti ou organisation de gauche et n’ayant naturellement en aucune façon consenti à être contactés de la sorte. Selon la presse hongroise, ce serait l’ancien Premier ministre socialiste, Gordon Bajnai, qui aurait permis à l’opposition d’avoir accès à une base de données illégalement compilée et détenue par une société offshore étrangère.

Une mission d’observation menée par Ordo Iuris et l’université Collegium Intermarium
À l’occasion des élections législatives hongroises de ce 3 avril, l’Institut Ordo Iuris et l’université Collegium Intermarium ont mis en place une mission d’observation internationale chargée de contrôler le déroulement du scrutin – combiné cette année avec un référendum sur la protection de l’enfance. Cette délégation d’observateurs, menée par le président d’Ordo Iuris, Jerzy Kwaśniewski, est composée de représentants de centres universitaires, d’avocats, de journalistes et de représentants d’organisations sociales de quatre pays européens (Bulgarie, Croatie, Espagne et Pologne – des représentants ukrainiens n’ayant pu s’y joindre en raison de la guerre en Ukraine). Comme l’explique Ordo Iuris, « l’objectif de la mission [est] de vérifier que le processus électoral s’est déroulé de manière équitable, démocratique et exempt de toute ingérence injuste et d’accusations sans fondement. […] La mission des observateurs se [déroule] en parallèle, entre autres, à la mission de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe [ce qui contribue] à une évaluation plus approfondie et équilibrée du processus électoral et référendaire ». Le rapport final de cette mission a été rendu public ce lundi 4 avril et est disponible sur les sites de l’Institut Ordo Iuris et l’université Collegium Intermarium.

Victoire écrasante de Viktor Orbán aux élections législatives 
Depuis quelques semaines, la victoire semblait acquise à la coalition gouvernementale Fidesz-KDNP, mais son ampleur a néanmoins surpris plus d’un observateur. Viktor Orbán a pour la quatrième fois consécutive obtenu deux tiers des sièges au Parlement, alors que la stratégie d’union de ses opposants s’est révélée être un cuisant échec. Autre surprise de ce scrutin : le mouvement nationaliste Mi Hazánk (Notre Patrie) dirigé par le maire d’Ásotthalom Laszló Toroczkai dépasse la barre des 5% et entre ainsi au Parlement.

Pologne

Engouement soudain pour les stands de tir en Pologne
Conséquence insolite de la guerre qui fait rage en Ukraine depuis plusieurs semaines, les Polonais se sont soudain pris d’intérêts pour l’auto-défense et les clubs de tir qui n’arrivent pas à faire face à cette demande inattendue, d’autant plus que les munitions viennent aussi à manquer, alors que les forces armées augmentent leurs stocks et que les livraisons en provenance de Russie ou de Biélorussie ont cessé.

La guerre en Ukraine menace aussi le secteur du transport
Le secteur du transport routier polonais risque bien de devenir une victime collatérale de la guerre en Ukraine. En effet, la perte subite des marché d’Europe de l’est (Ukraine, Russie et Biélorussie), combinée à une pénurie de chauffeurs ukrainiens – mobilisés dans l’armée – et à la flambée du prix des carburants a porté un coup au moral de 56% des entreprises de cette branche, tandis que 20% d’entre elles ont été contraintes à réduire leur activité depuis le 24 février et que 14% à 18% envisagent même de mettre la clé sous la porte.

En cas d’armistice russo-ukrainien, la Pologne se porterait garante pour l’Ukraine
Selon une information diffusée par le journal Dziennik Gazeta Prawna le 25 mars et confirmée par le ministre polonais Jakub Kumoch et par le chef adjoint de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriy Sybih, les autorités polonaises auraient accepté – à la demande de Kiev – de se porter garantes dans le cadre d’un éventuel armistice entre l’Ukraine et la Russie, et ce aux côtés du Royaume-Uni, de la Chine, de la France, de la Turquie et de l’Allemagne (en tant que membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU). Par ailleurs, selon des personnes proche du président Zelensky, alors que les autorités ukrainiennes continuent d’être intransigeantes sur l’intégrité de leur territoire en ce qui concerne le Donbass (oblasts de Donetsk et Lougansk – dont Moscou a reconnu l’indépendance à la veille de l’invasion russe), Kiev serait désormais prêt à acter de fait la perte de la Crimée, si cela pouvait permettre de mettre fin aux hostilités.

Visite en Pologne du Patriarche Bartholomée Ier de Constantinople
Le Patriarche de Constantinople, Bartholomée Ier, primat de l’Église orthodoxe, est arrivée le 27 mars en Pologne pour une visite officielle à l’invitation expresse du président polonais Andrzej Duda, qu’il a rencontré ce lundi 28 mars, avant de se recueillir sur la tombe de Dionysius Waledyński, deuxième métropolite (1923-1947) de l’Église orthodoxe polonaise, de visiter l’église orthodoxe de Ste. Sofia de la Sagesse de Dieu à Ursynów (quartier sud de Varsovie), dont il avait béni la première pierre lors de sa précédente visite en 2015, et de rencontrer des réfugiés ukrainiens. Le lendemain, mardi 29 mars, Bartholomée Ier a rencontré Mgr. Stanisław Gądecki, archevêque catholique de Poznań et Président de la conférence épiscopale polonaise.

De nombreux Polonais rejoignent la Défense territoriale
Autre effet de la guerre en Ukraine, de nombreux Polonais décident actuellement de rejoindre les forces de la Défense territoriale, actuellement forte de quelques 30 000 soldats sur les 120 000 que compte l’armée polonaise en totalité. Cet engouement pour les forces de défense territoriale peuplée par des civils suivant une formation militaire régulière dans l’éventualité d’une invasion et participant en tant de paix à des opération de protection civile et territoriale est notamment motivé par les menaces de moins en moins voilées de la part de certains dirigeants russes à l’égard de la Pologne, principal allié de l’Ukraine en Europe.

La Pologne va interdire l’importation de charbon en provenance de Russie
Le gouvernement polonais a décidé, ce mardi 29 mars, de prendre des dispositions visant à bloquer les importations de charbon en provenance de Russie. Ainsi, comme l’a expliqué le porte-parole du gouvernement, Piotr Müller : « Le gouvernement veut interdire par la loi les importations de charbon en provenance de Russie. […] Nous avons inclus des dispositions qui bloquent l’importation de charbon de Russie au niveau national. Cela sera inscrit directement dans la loi. Nous sommes conscients que cela peut soulever des doutes juridiques, malheureusement justifiés, mais nous ne pouvons pas continuer à attendre la réaction de l’UE à cet égard ». La Pologne consomme environ 9 millions de tonnes de charbon en provenance de Russie par an, ce qui correspond actuellement à 84% des importations de charbon de la Pologne. À cet égard, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a déclaré, ce mercredi 30 mars, que la Pologne envisageait de mettre fin aux importations de pétrole russe d’ici la fin 2022, et de ne plus importer de charbon russe dès le mois de mai prochain.

Volodymyr Zelensky rejette l’idée polonaise d’une mission de paix de l’OTAN en Ukraine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exprimé, le 27 mars, son désaccord au sujet de la proposition du vice-Premier ministre polonais, Jarosław Kaczyński, visant à envoyer une mission de paix de l’OTAN en Ukraine, dont il avait fait part lors du voyage à Kiev des trois Premiers ministre de Pologne, Tchéquie et Slovénie auquel il avait également pris part. « Nous n’avons pas besoin d’un conflit gelé sur le territoire de notre pays. Je l’ai expliqué lors d’une réunion avec nos collègues polonais », a ainsi expliqué M. Zelensky.

Plus 130 000 enfants ukrainiens déjà scolarisés en Pologne
Parmi les 2,4 millions de réfugiés ukrainiens arrivés en Pologne depuis le début de la guerre et qui sont pour la plupart des femmes et des enfants, se trouvent aussi de très nombreux enfants en âge scolaire. Ainsi, selon le ministre polonais de l’Éducation et des Sciences Przemysław Czarnek, 130 000 enfants ukrainiens avaient déjà été scolarisés en date du 30 mars : 20 000 en maternelle, 85 000 à l’école primaire et 25 000 dans le secondaire. M. Czarnek a aussi tenu à préciser que « les enfants ukrainiens ne prennent aucune des ressources financières dédiées au système éducatif polonais », des ressources supplémentaires étant allouées pour accueillir les nouveaux élèves.

La Pologne et l’Allemagne demandent 1000 euros de l’UE par réfugié et par mois
La guerre en Ukraine continuant d’alimenter quotidiennement le flot de réfugiés ukrainiens dans les pays voisin de l’Ukraine (4,1 millions selon les derniers chiffres du UNHCR en date du 31 mars, dont presque 2,4 millions en Pologne), les gouvernements polonais et allemand ont demandé, ce mercredi 30 mars, que l’Union européenne subventionne l’accueil des réfugiés à hauteur de 1000 euros par réfugié et par mois.

L’Ukraine demande la fermeture de la frontière polono-biélorusse
L’ambassadeur d’Ukraine en Pologne Andriy Dechtchytsia a déclaré, ce mercredi 30 mars, être en pourparlers avec le gouvernement polonais au sujet de la fermeture complète de la frontière entre la Pologne et la Biélorussie : « Nous sommes en pourparlers avec le ministère polonais des Infrastructures, avec le gouvernement polonais, afin de fermer complétement la frontière entre la Pologne et la Biélorussie même si la décision n’est pas prise au niveau de l’Union européenne. […] Nous avons également lancé un appel [aux pays baltes] pour qu’ils ferment simultanément leurs frontières avec la Biélorussie et la Russie. Je pense que si une telle décision est prise, il ne sera pas nécessaire d’attendre la décision de l’Union européenne nous bloquerons complétement tout approvisionnement en Russie ».

La monnaie ukrainienne désormais convertible en Pologne
Depuis le vendredi 25 mars – suite à un accord signé une semaine plus tôt entre les banques nationales de Pologne et d’Ukraine –, la monnaie ukrainienne est convertible en Pologne, et les réfugiés ukrainiens peuvent désormais échanger leur billets en hryvnia (UAH) contre des zlotys (PLN) dans une centaine de filiales de la banque polonaise PKO BP : « Les citoyens adultes de l’Ukraine [peuvent] échanger un maximum de 10 000 hryvnia par personne. Les banques [acceptent] les billets en coupures de 100 à 1 000 hryvnia ».

Plus de 200 000 signatures pour la libéralisation de l’avortement en Pologne
Ce jeudi 31, les députés de la Gauche et des militants pro-avortement – dont l’activiste Marta Lempart – ont remis à la Diète polonaise la pétition « Avortement légal. Pas de compromis » ayant recueilli 201 735 signatures en faveur d’une libéralisation totale de l’avortement jusqu’à la 12ème semaine de grossesse en Pologne. Ce projet voudrait faire abroger les dispositions pénales relatives à la responsabilité des médecins et des tiers pour avoir pratiqué ou aidé à pratiquer un avortement et entend introduire des sanctions contre les entités médicales en cas de refus injustifié de pratiquer un avortement. À cette occasion, la députée Katarzyna Kotula (Gauche) a déclaré : « Ce projet est une norme européenne. Nous voulons avoir accès à l’avortement au même titre que nos [concitoyennes] allemandes, françaises, tchèques et irlandaises ».

Scandale autour d’un discours d’excuses du maréchal du Sénat
Le maréchal du Sénat polonais, Tomasz Grodzki, a provoqué un scandale cette semaine en prononçant un discours à l’adresse des Ukrainiens en s’excusant littéralement pour l’attitude du gouvernement polonais dirigé par le PiS, qui continue « d’importer du charbon russe et [serait] incapable de geler les avoirs des oligarques russes » : « Je dois vous présenter des excuses pour certaines entreprises qui continuent honteusement leur activité en Russie, pour le fait que des milliers de camions continuent de se rendre en Biélorussie via la Pologne et pour le fait que le gouvernement polonais continue d’importer du charbon russe et n’est pas en mesure de geler les actifs des oligarques russes ». En cela, ce représentant feignait d’ignorer le fait que le gouvernement de Mateusz Morawiecki travaille justement pour pouvoir mettre fin aux importations de charbon et de pétrole russe, de même que pour saisir les avoirs des oligarques russes. En réaction à ce discours largement diffamatoire, le PiS réclame la destitution de Tomasz Grodzki de la présidence du Sénat.

10,9% d’inflation annuelle au mois de mars en Pologne
Selon une estimation publiée par l’Office central polonais de statistiques (GUS), l’inflation annuelle a atteint les 10,9% au mois de mars. C’est la première fois depuis l’an 2000 que cet indice dépasse la barre des 10%.

Smolensk : Jarosław Kaczyński affirme qu’il s’agissait d’un attentat
Dans le cadre d’un entretien à la radio polonaise cette semaine, le vice-Premier ministre Jarosław Kaczyński a déclaré ne pas douter que la catastrophe de Smolensk du 10 avril 2010 ait été un attentat : « Nous savons déjà beaucoup de choses sur ce qui s’est réellement passé à l’aéroport de Smolensk. Nous n’avons aucun doute sur le fait qu’il s’agit d’un attentat ». À l’époque, l’avion présidentiel polonais, qui transportait une délégation de 96 membres – dont le président Lech Kaczyński et l’ancien président en exil Ryszard Kaczorowski –, qui se rendait à Katyń pour le 70e anniversaire du massacre des officiers polonais par le NKVD en 1940, s’était écrasé peu avant l’atterrissage. Il n’y avait pas eu de survivants.

L’armée polonaise va augmenter ses capacités de défense anti-aérienne
Le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a annoncé, ce mercredi 30 mars, que l’armée polonaise allait commander une quantité supplémentaire de missiles anti-aériens de type Piorun dans le but d’améliorer ses capacités de défense au vu de l’actuelle guerre en Ukraine : « Nous renforçons constamment les capacités anti-aériennes de l’armée polonaise. La commande attribuée pour les ensembles de missiles Piorun sera augmentée et les livraisons se feront successivement au cours des années suivantes. Cela nous permettra également de maintenir la continuité de la production dans notre industrie de défense ». Comme l’a rappelé à cette occasion le lieutenant-colonel Krzysztof Płatek, porte-parole de l’Agence de l’armement, l’armée polonaise avait déjà commandé précédemment 1300 missiles et 420 lanceurs Piorun qui seront livrés en 2023.

Slovaquie 

Livraison d’armes à l’Ukraine : la Russie menace la Slovaquie
Alors que la guerre russo-ukrainienne dure depuis plus d’un mois, certains pays – dont la Slovaquie – envisagent de livrer à l’Ukraine des armements lourds de fabrication soviétique ou russe, ce que Moscou menace de ne pas tolérer.

Pas de place dans l’armée slovaque pour les sympathisants de Poutine
Alors que selon une enquête réalisée en 2021, la moitié des Slovaques professaient des sympathies à l’égard du président russe Vladimir Poutine, le général Daniel Zmeko, chef d’état-major de l’armée slovaque, dans un entretien publié ce mardi 29 mars par Denník N, expliquait notamment n’avoir jamais eu affaire à des sympathisants déclarés de la Russie dans les rangs de l’armée slovaque, ajoutant qu’il veillerait le cas échéant à ce que ces personnes soient écartées de l’armée, car la Slovaquie étant fortement attachée à l’UE et à l’OTAN, ceux qui ne s’y identifient pas n’ont rien à faire dans l’armée.

La Slovaquie expulse à son tour 35 diplomates russes
Une semaine à peine après que les autorités de Varsovie ont annoncé l’expulsion de 45 diplomates russes pour « activités incompatibles avec leur statut », la Slovaquie emboîte le pas ce mercredi 30 mars et demande à son tour le départ de 35 diplomates russes supplémentaires – trois autres fonctionnaires russes ayant déjà dû quitter la Slovaquie au milieu du mois de mars.

Tchéquie 

Lancement de l’appel d’offre pour la nouvelle unité de la centrale de Dukovany
Suite au feu vert reçu de la part du gouvernement de Petr Fiala, la compagnie tchèque d’électricité ČEZ vient de lancer le 18 mars un appel d’offre visant à construire une nouvelle unité à la centrale nucléaire de Dukovany, dans le sud de la Moravie – le plus gros investissement de l’histoire moderne de la République tchèque. Les travaux devraient débuter en 2029 et être achevés en 2036. En raison de l’éviction de Rosatom – à cause de l’implication d’agents russes dans une explosion dans un dépôt de munitions en 2014 –, trois entreprises sont en lice pour remporter ce marché : EDF (France), KHNP (Corée du Sud) et Westinghouse (États-Unis).

Des employés de l’ambassade tchèque victimes de harcèlement à Moscou
L’ambassadeur de Russie à Prague Alexander Zmejewski a été convoqué le 26 mars par le ministère tchèque des Affaires étrangères en raison du harcèlement de la part des autorités russes dont auraient été victimes des employés de l’ambassade tchèque à Moscou en violation de la Convention de Vienne régissant les relations diplomatiques.

Russie

Seul le port de Kaliningrad relie encore cette enclave russe avec le monde extérieur
Autre victime collatérale de l’invasion russe en Ukraine : l’oblast de Kaliningrad (Königsberg en allemand) – la partie nord de l’ancienne province allemande de Prusse orientale annexée à la Russie en 1945. Suite aux sanctions occidentales mises en place contre la Russie à cause de l’agression russe, plus rien ne rentre ni ne sort de cette enclave russe coincée entre la Pologne et la Lituanie, hormis par la voie maritime. En conséquence, l’inflation atteint déjà les 30% pour certains produits, puisque la région est désormais coupée de la Pologne et de la Lituanie mais aussi du reste de la Russie ainsi que de la Biélorussie.

Biélorussie 

Seuls 8% des Biélorusses approuvent l’invasion de l’Ukraine par la Russie
Selon un récent sondage réalisé par le groupe de réflexion britannique Chatham House, 67% des Biélorusses ne sont pas d’accord avec le fait que la Russie utilise leur territoire (essentiellement la région de Gomel, au sud-est du pays) comme base arrière pour attaquer l’Ukraine (et surtout Kiev), alors que seulement 8% y sont favorables et que seulement 3% des Biélorusses approuveraient l’entrée en guerre de la Biélorussie aux côtés de la Russie contre l’Ukraine. Dans le même registre, 44% des Biélorusses (contre 24%) refusent l’établissement de bases militaires russes dans leur pays – tandis qu’une majorité plus que massive (80%) refuse que des armes nucléaires russes soient déployées en Biélorussie. De manière générale, 28% des Biélorusses sont en faveur de la position actuelle de leur gouvernement, de soutien à la Russie sans implication de l’armée biélorusse dans le conflit, 25% souhaiteraient une plus stricte neutralité et un retrait des troupes russes de Biélorussie et 15% souhaiterait que leur pays soutienne moralement l’Ukraine sans cependant s’engager militairement pour autant. La question de l’implication éventuelle de la Biélorussie dans la guerre n’est pas que virtuelle dans la mesure où les réservistes biélorusses ont été placés en état de pré-mobilisation générale – une situation correspondant certes au narratif du gouvernement de Minsk, selon lequel la Biélorussie serait menacée par l’OTAN, mais aussi sans doute à une amicale pression de la part de Moscou. La tragédie russo-ukrainienne implique d’ailleurs déjà les Biélorusses comme les Russes et les Ukrainiens, dans la mesure où – héritage de l’ex-URSS – de nombreuses familles russes, ukrainiennes et biélorusses ont des parents proches (frères, sœurs, cousins…) de part et d’autre des frontières séparant ces trois pays.

Allemagne

Arrêt des fournitures de gaz via le gazoduc Yamal-Europe
Selon une information tombée ce mardi 29 mars, l’approvisionnement de l’Allemagne en gaz russe par le gazoduc Yamal-Europe traversant la Biélorussie et la Pologne a été interrompu. Ce gazoduc est l’un des principaux axes d’alimentation de l’Allemagne en gaz russe.

Serbie 

Réélection du président Aleksandar Vučić
Tandis que les Hongrois se rendaient aux urnes, ce dimanche 3 avril, pour renouveler leur parlement national, les Serbes en faisaient de même pour des élections présidentielles à l’issue desquelles le président sortant, Aleksandar Vučić, a été réélu pour un second mandat avec 59,8% des voix – selon les derniers résultats provisoires disponibles.