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Les mathématiques, pour certains, représentent un véritable cauchemar tandis que pour d’autres, elles sont un terrain de jeu fascinant. Souvent, les causes de cette disparité sont attribuées à l’éducation, au stress ou aux méthodes pédagogiques. Cependant, une récente étude scientifique révèle une explication inattendue et profondément ancrée dans notre biologie : nos neurotransmetteurs. Ces messagers chimiques du cerveau, notamment le GABA et le glutamate, pourraient influencer directement notre aisance avec les chiffres. Cette découverte ouvre un nouveau champ de réflexion sur la manière dont nous abordons l’enseignement des mathématiques et la compréhension des difficultés qui y sont associées.
GABA, glutamate… et algèbre
Près de 20 % de la population éprouve de véritables difficultés avec les mathématiques. Si l’on cite souvent l’anxiété ou des méthodes d’enseignement inadaptées, une étude publiée dans PLOS Biology propose une autre voie : la chimie de notre cerveau. Le GABA (acide gamma-aminobutyrique) et le glutamate, deux neurotransmetteurs clés, joueraient un rôle décisif dans notre rapport aux mathématiques. Le GABA, neurotransmetteur inhibiteur, calme l’activité neuronale, tandis que le glutamate, excitateur, stimule les connexions cérébrales. L’équilibre entre ces deux substances est crucial pour des fonctions telles que l’apprentissage et la mémoire. Comprendre comment ces neurotransmetteurs influencent les mathématiques peut transformer notre approche pédagogique.
Une étude menée sur plus de 250 élèves
Pour explorer cette hypothèse, des chercheurs ont suivi 255 élèves, de l’école primaire à l’université. Chaque participant a passé des tests de mathématiques à deux moments distincts, séparés par 18 mois. Pendant cette période, leur activité cérébrale était scrutée, en particulier au niveau du sillon intrapariétal gauche (SIG), une zone essentielle pour le traitement numérique. Les résultats ont révélé un lien surprenant entre la concentration de ces neurotransmetteurs et les performances mathématiques, variant avec l’âge. Ces observations suggèrent que l’évolution de notre chimie cérébrale joue un rôle déterminant dans notre capacité à résoudre des problèmes mathématiques.
Une dynamique cérébrale qui change avec le temps
Les résultats de l’étude offrent un éclairage fascinant : chez les jeunes enfants, un niveau élevé de GABA dans le SIG est synonyme de meilleures performances en mathématiques. Ce neurotransmetteur semble prédire les succès futurs en mathématiques. En revanche, chez les élèves plus âgés, c’est le glutamate qui prend le relais. Ce basculement d’une dominance du GABA vers celle du glutamate indique une transition naturelle dans le cerveau, passant d’un mode “calme” à un mode “stimulé” pour favoriser l’apprentissage mathématique. Cette dynamique évolutive pourrait expliquer pourquoi les étudiants plus âgés, souvent soumis à davantage de stimuli cognitifs, s’appuient plus sur le glutamate pour exceller.
Une nouvelle façon de penser l’apprentissage
Ces découvertes soutiennent l’hypothèse selon laquelle le cerveau traverse des “périodes sensibles” durant lesquelles il est particulièrement réceptif à certains types d’apprentissage. Alors que le langage et la coordination motrice se développent tôt, les compétences mathématiques continuent de se structurer jusqu’à l’âge adulte, avec le GABA et le glutamate jouant un rôle de régulateurs de cette plasticité cérébrale. Adaptant l’enseignement aux différentes étapes de développement cérébral, on pourrait ainsi mieux exploiter ces périodes sensibles pour optimiser l’apprentissage des mathématiques. Cela ouvre de nouvelles perspectives sur la manière dont les éducateurs pourraient concevoir des stratégies d’enseignement plus efficaces.
Et maintenant, on fait quoi ?
La perspective de pouvoir ajuster ses neurotransmetteurs pour exceller en mathématiques est séduisante, mais l’étude n’offre pas de solution miracle. Elle suggère néanmoins des pistes pédagogiques intéressantes. Adapter les méthodes d’enseignement au développement cérébral des élèves pourrait optimiser leurs résultats. Un environnement apaisant pourrait aider un enfant stressé à mieux se concentrer, favorisant la production de GABA, tandis qu’un adolescent pourrait tirer parti de méthodes plus stimulantes. Ces découvertes pourraient également éclairer certains troubles d’apprentissage, souvent mal diagnostiqués, comme la dyscalculie. Alors, la prochaine fois que vous butez sur une équation, peut-être devriez-vous songer à vos neurotransmetteurs : sont-ils en équilibre ?
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Wow, je n’avais jamais pensé que mes neurotransmetteurs pouvaient être responsables de mes notes en maths ! 🤯
Est-ce que cela signifie que nous pourrions un jour prendre des compléments pour améliorer nos compétences en maths ?
Super article ! Merci de partager ces découvertes fascinantes !
Je suis sceptique… les neurotransmetteurs ne peuvent pas expliquer tout, n’est-ce pas ?
Alors, si je suis nul en maths, c’est la faute de mon GABA ? 😂
Quelles implications cela pourrait-il avoir pour les enseignants en termes de méthodes pédagogiques ?
C’est fou de penser que notre cerveau « trahit » nos capacités sans qu’on le sache !
Hum, ça semble un peu trop simpliste de tout expliquer par la chimie du cerveau.