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L’essentiel de l’actualité du 25 au 31 octobre dans le V4

Temps de lecture : 10 minutes

Hongrie

  • À l’occasion du sommet européen de Bruxelles des 21 et 22 octobre, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a déclaré que la proposition de la Commission européenne et notamment de son vice-président Frans Timmermans risquait fort de détruire « la classe moyenne » européenne, or « toute la démocratie européenne repose sur l’existence de la classe moyenne […] La démocratie européenne est menacée par ceux qui font monter en flèche le prix de l’électricité et du gaz. Par conséquent, ces plans doivent être retirés et repensés […] Cela doit être arrêté ».
  • À cette même occasion, le chef du gouvernement hongrois a fermement condamné la chasse aux sorcières orchestrée contre la Pologne par les institutions européennes : « la vérité est du côté des Polonais, et nous défendrons les Polonais […] Il y a une expansion furtive des pouvoirs de la part de l’Union européenne, qui doit enfin être stoppée. Les Polonais ont enfin eu le courage de se lancer dans cette bataille. Notre place est à côté d’eux ».
  • Suite à la forte augmentation du nombre de tests positifs au covid depuis plusieurs semaines, le maire de Budapest, Gergely Karácsony, a annoncé ce jeudi 28 octobre que le port du masque sera obligatoire dans les cinémas et les théâtres de la capitale hongroise à partir du 1er novembre. Dans le même temps, le porte-parole du gouvernement, Gergely Gulyás, a annoncé que les entreprises pourront exiger que leurs salariés se fassent vacciner à partir du 1er novembre, un délai 45 jours pouvant leur être donné jusqu’à la première dose de vaccin. Passé ce délai, les salariés refusant de se faire vacciner pourront être mis à pied. Le gouvernement appliquera cette mesure aux fonctionnaires de l’État. Par ailleurs, le port du masque sera obligatoire dans les transports en commun à partir du 1er novembre.
  • La commissaire ministérielle à la recherche spatiale du ministère des Affaires étrangères et du Commerce, Orsolya Ferencz, a annoncé ce jeudi 28 octobre le lancement d’un processus de sélection de spationautes hongrois qui seront amenés à participer à des missions de 30 à 60 jours au cours de la prochaine décennie dans le cadre de la station spatiale internationale.
  • Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a présenté, le 19 octobre à Strasbourg, une proposition relative à l’amélioration de la situation et des droits des minorités nationales européennes et recommandant l’inclusion de cinq nouveaux principes de protection dans la Convention-cadre européenne pour la protection des minorités d’ici la fin 2022. Selon ces cinq principes, « la protection des minorités nationales n’est pas une affaire intérieure mais une affaire européenne […] Le fondement de la protection des minorités nationales est la garantie du droit à l’identité […] Pour assurer l’identité, il faut aussi assurer l’exercice des droits individuels et collectifs […] L’identité nationale et la nationalité ne sont pas nécessairement les mêmes [et] Les États consacrent dans leur constitution que les minorités nationales vivant sur leur territoire sont des facteurs de formation de l’État ».
  • Le Premier ministre hongrois et président du Fidesz, Viktor Orbán, a été réélu à la vice-présidence de l’Internationale chrétienne-démocrate (CDI) lors de l’assemblée générale de cette organisation ce jeudi 28 octobre à Bruxelles.
  • Mardi 26 octobre, Viktor Orbán a reçu Marine Le Pen à Budapest.

Pologne

  • Malgré quelques tergiversations du côté des États-Unis, l’administration américaine a finalement décidé d’inviter le président polonais Andrzej Duda à participer au Sommet de la démocratie qui aura lieu les 9 et 10 décembre prochain. Du côté polonais, bien que l’attitude hautaine des États-Unis vis-à-vis de Varsovie ait été peu appréciée, on a considéré que ceci serait une opportunité pour établir de meilleures relations avec l’équipe de Joe Biden, tandis que la Hongrie, proche allié de la Pologne, est le seul État membre de l’Union européenne a ne pas être convié audit sommet, les Américains la considérant comme une « démocratie partielle »…
  • Selon une récente analyse des données statistiques polonaises citée par Gazeta Wyborcza, la surface moyenne des appartements dans les villes de Pologne est passé de 65 m² en 2009 à 56 m² en 2020, soit une diminution de 13,8%.
  • Une forte délégation polonaise a participé le samedi 23 octobre à la Marche de la Paix ayant rassemblé quelques centaines de milliers de personnes à Budapest à l’occasion du 65ème anniversaire de la Révolution hongroise de 1956. Une présence remarquée que le Premier ministre hongrois Viktor Orbán n’a pas manqué de relever au début de son discours.
  • Léger remaniement ministériel ce mardi 26 octobre en Pologne : Henryk Kowalczyk (PiS) a été nommé vice-Premier ministre et ministre de l’Agriculture en remplacement de Grzegorz Puda (PiS), nommé ministre des Fonds et de la Politique régionale, son prédécesseur à ce poste, Tadeusz Kościński (indépendant), devenant ministre des Finances. Enfin, Kamil Bortniczuk (PiS), Anna Moskwa et Piotr Nowak ont  été nommés respectivement ministre des Sports et du Tourisme, ministre de l’Environnement et ministre du Développement et de la Technologie.
  • Le 23 octobre dernier, un juge du tribunal régional de Cracovie, Maciej Ferek, a fait l’objet d’une suspension d’un mois de la part du président de ce tribunal pour avoir mis en doute la légalité d’une décision rendue par un juge nommé par le nouveau Conseil national de la magistrature. M. Ferek – tout comme son collègue Waldemar Żurek dans une affaire antérieure – s’était appuyé sur les arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) et de la Cour européenne des droits de l’Homme. L’affaire risque de faire tâche d’huile puisque plus de 250 juges polonais ont d’ores et déjà fait connaître leur volonté de suivre le mouvement, passant outre la décision de la Cour constitutionnelle polonaise.
  • La Moldavie – une ancienne république soviétique de 2,6 millions d’habitants majoritairement roumanophones située entre la Roumanie et l’Ukraine – n’ayant pas réussi à trouver un accord avec Gazprom au sujet du renouvellement de son contrat de fourniture de gaz, la société russe, qui exige une augmentation du prix de 43,6% à partir du 1er octobre, a purement et simplement couper le robinet, plongeant le pays dans une pénurie de gaz sans précédent, contraignant les autorités de Chișinău à proclamer l’état d’urgence. Dans cette situation critique, le gouvernement moldave a pu faire appel à la solidarité de la Pologne, la société polonaise PGNiG ayant immédiatement signé un premier contrat pour la fourniture immédiate d’un million de mètres cubes de gaz à Chișinău. À ce sujet, le haut représentant pour les affaires étrangères de l’Union européenne, Josep Borrell, a vivement critiqué l’attitude russe qui utilise le gaz comme une « arme géopolitique » dans cette affaire. Ce faisant, le gouvernement moldave a annoncé ce vendredi 29 octobre qu’un accord avait été trouvé avec Gazprom permettant de prolonger l’approvisionnement en gaz de la Moldavie pour les cinq prochaines années. Cette information a été confirmée par Gazprom.
  • Nouvelle escalade dans le conflit juridique entre la Pologne et l’Union européenne ; le Réseau Européen des Conseils de la Magistrature (European Network of Councils for the Judiciary, ENCJ), qui se réunissait à Vilnius (Lituanie) ce 28 octobre, a décidé d’exclure le Conseil national polonais de la magistrature (KRS) qui avait été suspendu il y a trois ans de cette organisation en raison du conflit au sujet de la réforme de la Justice polonaise. Le RECM a déclaré dans un communiqué : « Ce n’est en aucun cas une décision à célébrer. Le KRS était l’un des membres fondateurs du réseau et leurs représentants au réseau étaient très respectés et ont grandement contribué au travail du réseau, à la fois au sein du conseil d’administration et dans les différents projets du RECM depuis de nombreuses années [mais] après la suspension, aucune amélioration du fonctionnement du KRS n’a été constatée. […] en effet, la situation s’est encore détériorée ». De son côté, le président du KRS, Paweł Styrna, a répondu que « le RECM, et non le KRS polonais, est le seul responsable de cette crise », expliquant notamment que « les explications du KRS ont été complètement ignorées à trois reprises ». « Je considère cette décision comme infondée, préjudiciable à l’indépendance de toutes les juridictions européennes et pleinement politique […] le KRS ne sera soumis à aucune pression, y compris de la part des instances internationales », a-t-il conclu.
  • Les relations de la Pologne et de la Commission européenne ne vont pas s’améliorer après les dernières déclarations de sa présidente Ursula von der Leyen, pour qui l’annulation de la réforme de la Justice polonaise est désormais une conditio sine qua non pour l’approbation du plan de relance polonais : « Nous voulons inscrire dans ce plan de rétablissement et de résilience un engagement clair à démanteler la chambre disciplinaire, à mettre fin ou à réformer le régime disciplinaire et à lancer un processus de réinstallation des juges », ce à quoi le vice-ministre polonais de la Justice, Sebastian Kaleta, a rétorqué : « Nous n’agirons pas sous la pression ou le chantage illégal qui est la ligne de conduite créée par la Commission européenne ».
  • S’exprimant au sujet des deux astreintes journalières (respectivement de 500 000 et un million d’euros) auxquels la Pologne vient d’être condamnée par la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE), le ministre polonais de la Justice, Zbigniew Ziobro, a déclaré ce jeudi 28 octobre : « L’État polonais ne succombera pas à l’anarchie. C’est pourquoi la Pologne ne peut et ne doit pas payer un seul zloty dans le cas d’amendes illégales liées à Turów et à la fermeture de cette mine, une centrale électrique fournissant de l’électricité à des centaines de milliers de Polonais, ou dans le cas d’amendes pour des réformes du système judiciaire ».
  • Le ministre-président de Saxe, Michael Kretschmer (CDU), a plaidé, ce mardi 26 octobre à Bruxelles, en faveur d’un soutien à la Pologne dans le cadre de la sécurisation de sa frontière avec la Biélorussie : « Personne n’est intéressé par la construction des murs, mais maintenant ce qui compte, c’est que l’Union européenne prouve sa capacité à se défendre [… Et] bien sûr, nous devons aider financièrement […] Je voudrais que l’Union européenne soit forte maintenant et qu’elle se redresse, nous ne devons pas être soumis au chantage ». Un point de vue partagé par le ministre fédéral allemand de l’Intérieur, Horst Seehofer (CSU) : « Il est logique pour nous de protéger la frontière extérieure [de l’UE] de manière à empêcher le franchissement non détecté de la frontière verte », tandis que le président du Parti populaire européen (PPE), Manfred Weber, soutient également cette position : « Il y a une guerre hybride en cours, nous ne devrions pas être naïfs. Il s’agit de défendre [le territoire européen] et de s’assurer que nous décidons qui est autorisé à entrer en Europe ». Pour la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, cependant, la réponse est non. Cette dernière refuse, en effet, que l’argent de l’Union européenne serve à construire « des barbelés et des murs ».
  • Ce vendredi 29 octobre, les députés de la Diète polonaise ont rejeté par 397 voix contre 25 un projet de loi intitulé « Stop à la ségrégation sanitaire » et déposé par le groupe Konfederacja. On notera que le ministre de la Justice et président du parti Solidarna Polska, Zbigniew Ziobro, a voté en faveur du texte qui prévoyait notamment « l’interdiction de la discrimination dans la vie politique, sociale ou économique au motif d’être vacciné ou non vacciné contre le covid ».
  • Le même jour, la Diète polonaise a décidé de renvoyer en commission l’initiative populaire « Stop LGBT », la motion de l’opposition demandant le rejet du texte n’ayant pas obtenu de majorité au sein de l’assemblée.
  • Ce mercredi 27 octobre, le tribunal de district de Varsovie a  annulé la décision du voïvode de Mazovie d’enregistrer la marche de l’Indépendance, suite à une demande de la mairie de Varsovie. Cette manifestation désormais traditionnelle se retrouve donc sans autorisation à moins de quinze jours de son déroulement. Les organisateurs de la marche ont néanmoins l’intention de passer outre, comme l’a déclaré le député du Mouvement national (Ruch Narodowy), Robert Winnicki : « La situation est claire : les organisateurs assument l’entière responsabilité d’une assemblée qu’ils peuvent contrôler du début à la fin. Il est difficile d’assumer la pleine responsabilité d’un rassemblement illégal, un rassemblement qui est attaqué par les autorités publiques, que ce soit par le biais de règlements et de décisions émis par M. Trzaskowski ou par la police. Toutefois, si vous cherchez un coupable pour les troubles et les problèmes, cherchez ceux qui tentent de rendre l’événement illégal. C’est Trzaskowski qui, en chauffant l’atmosphère, est le principal responsable des événements potentiels ». Selon un communiqué du Mouvement national publié sur Twitter, « Le patriotisme ne peut pas être mis hors la loi […] Nous nous battrons jusqu’au bout pour que cette marche puisse se dérouler normalement, mais cela ne change rien au fait que le 11 novembre, les patriotes viendront à Varsovie ! »
  • Le gouvernement polonais veut doubler la taille de l’armée polonaise.
  • Le président Duda a rencontré à Paris le président français Macron ; c’est leur troisième rencontre en six mois.

Slovaquie 

  • Suite à une demande d’enquête déposée en septembre dernier par six eurodéputés slovaques, la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, a annoncé une enquête au sujet de la répression – jugée excessive – de la consommation de marijuana en Slovaquie, où dix ans de prison peuvent être requis pour usage de marijuana à des fins médicales.
  • L’autoroute M30 reliant les deux principales villes du Pays, la capitale Bratislava et Košice, est enfin terminée. La Hongrie vient de terminer la section qui relie Miskolc à Košice.

Tchéquie 

  • Les élections législatives passées, et faisant suite à l’appel du gouvernement local de la région de Liberec, les autorités tchèques viennent de reprendre contact avec leurs homologues polonais pour reprendre les négociations sur la question épineuse de la mine de Turów. Le ministre polonais de l’Environnement, Michał Kurtyka, s’en est réjoui : « Je me félicite de l’ouverture aux pourparlers après les élections. J’ai transmis la proposition reçue à mes collègues du gouvernement, de l’équipe de négociation nommée par la résolution du Conseil des ministres […] Je suis heureux de la compréhension du gouvernement local et de l’apaisement post-électoral des émotions au sein du gouvernement tchèque. Le complexe de Turów fonctionne et produit donc de l’électricité bon marché, ce qui, dans la crise énergétique actuelle, est remarqué par nos partenaires de l’UE, qui importent de l’électricité de chez nous […] La volonté de reprendre les pourparlers du côté tchèque est une bonne information et donne l’espoir d’une résolution favorable du conflit – avant tout pour la communauté locale des deux côtés de la frontière ».
  • S’associant aux déclarations de son homologue hongrois (cf. ci-dessus) le 21 octobre à Bruxelles, le Premier ministre tchèque Andrej Babiš a estimé que la politique énergétique de l’Union européenne équivalait à un « suicide » : « Nous avons négocié tard dans la nuit. Je dois dire que pour moi, il s’agissait principalement du sujet de la hausse des prix de l’énergie. C’était crucial pour moi. […] Je suis convaincu que l’Europe – la Commission européenne – ne réagit pas de manière adéquate à la hausse des prix de l’énergie. […] J’ai l’impression que la Commission européenne ne comprend toujours pas l’impact des quotas d’émission sur les prix de l’énergie ».

Roumanie 

  • Le vendredi 23 octobre, un tribunal roumain a interdit à deux partis représentant la minorité hongroise de Transylvanie – le Parti populaire hongrois de Transylvanie (Erdélyi Magyar Néppárt) et le Parti civique hongrois (Magyar Polgári Párt) – de fusionner comme ceux-ci en avaient l’intention. Ledit tribunal a en effet refuser l’enregistrement du nouveau parti l’Association hongroise de Transylvanie (Erdélyi Magyar Szövetség) au seul motif que le mot « hongrois » figurait dans le nom du parti.
  • Les ministres des Finances de l’Union européenne ont approuvé ce jeudi 28 octobre le plan de relance présenté par les autorités roumaines. En conséquence, la Roumanie recevra environ 3,8 milliards d’euros d’ici la fin décembre – première tranche d’un plan de 29,2 milliards d’euros au total (14,25 milliards de subventions et 14,95 milliards de prêts). « La Roumanie bénéficiera d’un important afflux de fonds européens de ce plan, ce qui donne une réelle chance de croissance dans les années à venir », a déclaré le Premier ministre roumain Florin Cîțu à cette occasion.