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Après l’arrestation en Pologne d’un militant LGBT pour des faits de violence, la gauche s’enflamme

Temps de lecture : 5 minutes

L’agression a eu lieu le 27 juin dernier rue Wilcza à Varsovie. Un groupe de militants LGBT a alors encerclé une fourgonnette de l’organisation pro-vie Pro-Prawo do Życia. Parmi eux, Michał Sz., qui semblait entraîner les autres. Le conducteur de la fourgonnette a filmé l’incident, tandis que le passager est descendu et a cherché à calmer les esprits, les pneus du véhicule ayant de toute façon été crevés par les agresseurs. Un des militants LGBT a cherché à le renverser sans y parvenir, mais il a rapidement été aidé par Michał Sz. qui l’a fait tomber à terre avant de lui assener quelques coups puis de le laisser, repartant accompagné de ses acolytes. Aujourd’hui, sur la base des vidéos en possession du parquet, Michał Sz. est aussi accusé d’être un des auteurs des dommages causés à la fourgonnette (pneus et bâche de la remorque lacérés au couteau, rétroviseur cassé, plaques d’immatriculation arrachées…), et il a en outre appelé ultérieurement, sur les réseaux sociaux, à commettre d’autres agressions physiques du même type contre la fourgonnette de Pro-Prawo do Życia.

Comme nous l’expliquions en mai dernier sur le Visegrád Post à propos des agressions qu’ont à subir régulièrement les militants de Pro-Prawo do Życia :

« Ce qui a énervé les agresseurs, ce sont les inscriptions sur la fourgonnette dans le cadre d’une campagne contre la pédophilie et contre l’imposition dans certaines grandes villes dirigées par les libéraux de la Plateforme civique (PO), dont Varsovie, des Standards pour l’éducation sexuelle en Europe de l’OMS, avec notamment sur le côté du camion les mots suivants, écrits en lettres majuscules :

Qu’est-ce que le lobby LGBT veut enseigner aux enfants ?

– La masturbation à 4 ans,
– Le consentement au sexe à 6 ans,
– Les premières expériences sexuelles et l’orgasme à 9 ans

Des inscriptions que la justice polonaise a refusé d’interdire au motif que « les informations présentées sur ce panneau et concernant l’éducation sexuelle ne sont pas fausses puisqu’elles proviennent de la matrice de l’éducation sexuelle élaborée par le bureau régional de l’OMS pour l’Europe et le BZgA » et qu’« il est de notoriété publique que le mouvement LGBT est favorable à l’éducation sexuelle selon les standards de l’OMS » (jugement du tribunal de Gdańsk prononcé en 2019, quand le juge a ordonné le retrait provisoire de plusieurs banderoles en attente d’un jugement définitif face à une plainte déposée par des organisations LGBT, tout en autorisant la Fondation Pro-Prawo do Życia à continuer de déployer les banderoles portant l’inscription ci-dessus).

Rien n’interdit donc à la Fondation Pro-Prawo do Życia de continuer à faire campagne en ces termes contre la volonté du lobby LGBT d’imposer à la société polonaise les standards du bureau européen de l’OMS en matière d’éducation sexuelle. En revanche, abîmer leur fourgonnette et agresser physiquement les militants de cette organisation est un délit. À la lumière du droit polonais, Michał Sz. encourt à ce titre une peine pouvant aller jusqu’à 5 ans de prison. À la demande du parquet, et parce qu’il n’a pas de domicile fixe et que toutes les personnes ayant participé à l’agression de juin n’ont pas encore pu être interrogées, un juge a ordonné l’arrestation du militant LGBT pour deux mois. Une arrestation qui paraîtrait normale et même plutôt banale s’il ne s’agissait pas justement d’un militant LGBT.

Michał Sz. se dit « non binaire » (ce qui, en novlangue de l’idéologie du genre, signifie qu’il ne se sent ni de sexe masculin ni de sexe féminin) et demande à se faire appeler « Małgorzata » (Marguerite) ou « Margot » et à ce que l’on s’adresse à lui au féminin, même s’il s’affichait avec une petite amie « binaire » de sexe féminin et alors que son comportement de juin paraissait plutôt viril. Accessoirement, « Margot » faisait partie des trois « militantes » brièvement arrêté(e)s le 4 août pour avoir profané une semaine plus tôt une statue du Christ en plein centre de Varsovie : ils y avaient accroché un drapeau LGBT, avaient recouvert le visage du Christ d’un foulard avec le symbole anarchiste et posé au pied de la statue une inscription vulgaire à l’égard des « ignorants » (on suppose qu’il s’agit, aux yeux de ces militants, des catholiques ou des chrétiens en général). Michał Sz. semble d’ailleurs être un habitué de la chose puisqu’il a été photographié dans une des nombreuses marches LGBT de l’année dernière parodiant une procession catholique du Saint Sacrement avec une image de vulve en guise de Saint Sacrement.

L’arrestation de Michał Sz. le vendredi 7 août (non plus pour une simple garde à vue mais cette fois pour deux mois) au siège d’une organisation LGBT où il se trouvait, a provoqué la colère d’autres militants LGBT qui ont rameuté les troupes et ont insulté et bousculé les policiers, leur crachant au visage et causant des dégâts aux véhicules de police. Les policiers ont donc dû procéder à d’autres arrestations : 48 manifestants en tout, qui ont ensuite été relâché mais qui vont avoir à répondre de faits d’outrage à agent et de violence contre les forces de l’ordre.

Tout cela ne tiendrait que du simple fait divers si ce n’était l’instrumentalisation politique de l’événement par une partie de l’opposition polonaise qui se saisit aujourd’hui de l’arrestation d’un délinquant – car commettre une agression physique contre quelqu’un qui ne vous menace pas est un délit en Pologne – pour hurler à la répression et aux discriminations contre les personnes LGBT. Jusqu’à la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe qui s’est fendue d’un tweet appelant « à la libération immédiate de l’activiste LGBT Margot de Stop Bzdurom arrêté hier pour avoir bloqué une fourgonnette de la haine et avoir mis des drapeaux LGBT sur des monuments de Varsovie. Le mandat d’arrêt pour deux mois envoie un très mauvais signal pour la liberté d’expression et les droits LGBT en Pologne. »

Réaction le lendemain du ministre de la Justice polonais, Zbigniew Ziobro : « S’il on vous extrayait par la violence de votre voiture, que l’on vous frappait et que l’on crevait vos pneus avec un couteau, diriez-vous aussi que l’arrestation de l’agresseur par un tribunal serait une attaque contre la liberté ? »

Devant le Sénat polonais, le directeur de la police polonaise a pris la défense de ses agents, attaqués non seulement dans les milieux LGBT mais aussi par certaines figures politiques et médias d’opposition : « Que devons-nous encore supporter alors qu’on nous bouscule, qu’on nous insulte, qu’on nous crache dessus, et que nous devons subir les conséquences quand on arrête ceux qui agissent ainsi (…). Je vous en prie, basons-nous sur la vérité, car ce sera alors plus facile pour tout le monde. (…) Je vous demande une chose : du respect pour mes gens ». Il n’empêche : alors que les vidéos des bousculades du 7 août ne laissent planer aucun doute sur l’agressivité des militants LGBT vis-à-vis de policiers qui faisaient leur travail, il se trouve des célébrités de gauche pour dire leur « inquiétude » face à la « brutalité » de la police et pour demander « la libération immédiate de Małgorzata Sz. et la garantie des droits des personnes LGBT+ ». Par ailleurs, le samedi 8 août des manifestations « contre les répressions absurdes, les chicanes et les discours de haine à l’encontre des militantes et des militants » étaient organisées par les organisations LGBT dans plusieurs villes polonaises. Cerise sur le gâteau, le président d’une radio privée, Radio Nowy Świat (Radio Nouveau Monde), créée par des journalistes qui étaient partis récemment de la radio publique en signe de protestation contre les atteintes à leur indépendance de journaliste qu’ils affirmaient y subir, a été poussé vers la sortie pour avoir, dans une émission, parlé au masculin de Michał Sz. alias Małgorzata, un comportement jugé « transphobe » qui a causé une avalanche de protestations des milieux LGBT sur les réseaux sociaux et dans la boîte de courriel de la station de radio.

Interrogé sur dorzeczy.pl, le vice-ministre de la Justice Marcin Romanowski estime que « ‘Margot’ est un homme qui se sert de l’idéologie pour justifier ses comportements criminels. Les manifestations sont une nouvelle tentative pour mettre le feu à la Pologne. Cela n’a pas réussi à la Diète, cela n’a pas réussi devant les tribunaux, alors maintenant l’attention de l’opposition totale et des célébrités de service se concentre sur la question LGBT. » Non pas que Romanowski prenne l’aspect idéologique du conflit à la légère, puisqu’il explique aussi dans le même entretien : « comme les bolcheviques ont renversé l’ordre social, leurs héritiers arc-en-ciel cherchent à démolir l’ordre constitutionnel fondé sur les valeurs traditionnelles. Ils sont agressifs parce qu’ils espèrent que si le sang coule en Pologne, la révolution sous l’étendard  LGBT n’en commencera que plus vite ».