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Des médias polonais en grève contre la « cotisation sur la publicité »

Temps de lecture : 2 minutes

Pologne – Suite au projet du gouvernement polonais annoncé il y a quelques jours d’introduire une « cotisation sur la publicité » – concrètement, une taxe de 7,5% à 15% des recettes publicitaires – la plupart des médias privés polonais ont décidé de faire grève aujourd’hui afin de montrer à quoi le monde ressemblerait sans eux.

« une mesure injuste et téméraire »

C’est ainsi que la version en ligne du grand quotidien Rzeczpospolita accueille aujourd’hui le lecteur par une lettre ouverte signée par le bureau de rédaction : « Nous considérons le projet du gouvernement d’introduire un nouveau ‹ prélèvement › , c’est-à-dire une taxe sur la publicité dans les médias, comme une mesure injuste et téméraire. Nous appelons le gouvernement à se retirer de ses projets, car détruire la sphère de la liberté de la presse sera fatale. Ce sera une vraie perte pour l’économie et la démocratie polonaises. Aujourd’hui, nous pouvons encore nous retirer des mauvaises décisions, une fois que la mauvaise loi aura été adoptée et appliquée, il sera trop tard. »

« approfondissement de l’inégalité de traitement des entités opérant sur le marché des médias »

Il s’y adjoint une « Lettre ouverte aux autorités de la République de Pologne et aux dirigeants des groupes politiques » dans laquelle de très nombreux médias polonais développent des arguments contre ce projet de taxe qui aurait pour conséquence « d’affaiblir voire liquider certains des médias opérant en Pologne, [… de] limiter les opportunités de financement pour le contenu qualitatif et local […], l’approfondissement de l’inégalité de traitement des entités opérant sur le marché des médias polonais [… et] la promotion réelle des entreprises qui n’investissent pas dans la création de contenu polonais et local ».

De son côté, le gouvernement de Mateusz Morawiecki argumente en soulignant la nécessité de faire face aux « conséquences sanitaires, sociales et économiques à long terme de la pandémie de Covid-19 », expliquant que cette taxe devrait servir à financer la Caisse nationale d’assurance maladie, un Fonds national de protection des monuments ainsi qu’un Fonds de soutien à la culture et au patrimoine national.