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L’essentiel de l’actualité du 4 au 10 octobre dans le V4

Temps de lecture : 9 minutes

V4

  • Le gouvernement hongrois annoncé ce vendredi 8 octobre que les pays du V4 ont décidé d’unir leurs forces pour s’opposer aux projets d’augmentation des taxes de Bruxelles déguisés en protection du climat.
  • Selon un sondage réalisé par sondage d’opinion réalisé récemment par l’Institut des affaires publiques de Bratislava (IVO), 57% des Slovaques, 59% des Hongrois et 68% des Polonais considèrent comme positif le fait que leur pays soit membre de l’Union européenne, tandis que seulement 41% des Tchèques partageaient cet avis.
  • Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a annoncé ce mercredi 6 octobre dans une vidéo publiée sur Facebook que la Hongrie, la Pologne et la République tchèque ont décidé de soumettre au Conseil européen une proposition visant à réduire les prix de l’énergie dans l’Union européenne, et estimé que, selon lui, « Bruxelles [avait] un plan secret pour taxer les propriétaires d’appartements et de maisons sous le couvert de la protection du climat […] Tout le monde critique la Commission en disant que les prévisions de prix pour l’ensemble du programme Vert, le programme climat, se sont avérées être une erreur totale, et c’est pourquoi l’Europe souffre aujourd’hui à cause des prix élevés de l’énergie ».
  • Douze États membres de l’Union européenne – dont les quatre pays du Groupe de Visegrád – ont appelé, ce vendredi 8 octobre, à une modification du code des frontières de Schengen visant à autoriser les « barrières physiques » (clôtures, murs, etc.) en tant que mesures de protection aux frontières. « Les récents développements aux frontières extérieures de l’Union européenne (UE) indiquent que l’UE doit adapter le cadre juridique existant aux nouvelles réalités, nous permettant de répondre de manière adéquate aux tentatives d’instrumentalisation de la migration illégale à des fins politiques et à d’autres menaces hybrides […] Les barrières physiques semblent être une mesure efficace de protection des frontières qui sert les intérêts de l’ensemble de l’UE, pas seulement des États membres de première arrivée », ont ainsi déclaré les ministres de l’Intérieur de ces douze pays, à savoir l’Autriche, la Bulgarie, Chypre, le Danemark, l’Estonie, la Grèce, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Slovaquie et la République tchèque.

Hongrie

  • Le maire de Budapest, Gergely Karácsony, a annoncé cette semaine son retrait de l’élection primaire de l’opposition en vue de désigner un candidat commun au poste de Premier ministre lors des prochaines élections législatives en Hongrie au printemps 2022, de sorte que le second tour départagera Klára Dobrev, la candidate de la Coalition démocratique (DK) et Péter Márki-Zay, maire de Hódmezővásárhely (près de Szeged).
  • Suite au jugement du Tribunal constitutionnel polonais du jeudi 7 octobre de remettre en cause l’extension des compétences des institutions de l’Union européenne au-delà des traités, le gouvernement hongrois a déclaré apporter son entier soutien à la Pologne dans son bras de fer avec la Commission européenne et la Cour de Justice de l’Union européenne.

Pologne

  • Confrontée à une crise migratoire manifestement provoquée par les autorités biélorusses sur sa frontière orientale, la Pologne envisage désormais de construire non seulement une clôture, mais également un véritable mur pour arrêter les migrants. Selon le ministre polonais de l’Intérieur, Mariusz Kamiński, ce mur frontalier sera également d’un système périmétrique de capteurs de mouvement et de caméras thermiques. En raison de la présente crise, la Pologne déploie actuellement 4000 gardes-frontières et 25 000 soldats sur sa frontière avec la Biélorussie.
  • Le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, en visite aux États-Unis, a déclaré ce jeudi 7 octobre suite à un entretien avec le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, que « l’armée polonaise devrait utiliser le premier de ses nouveaux chars Abrams de fabrication américaine l’année prochaine ». La Pologne avait en effet décidé au mois de juillet d’acquérir 250 blindés de ce type pour une enveloppe globale de 23,3 milliards de zlotys (5,1 milliards d’euros).
  • Selon un rapport de la Banque mondiale publié ce mercredi 6 octobre, les prévisions de croissance du PIB polonais pour les années 2021 et 2022 ont été révisées à la hausses, respectivement de 3,8% à 4,5% et de 4,5% à 4,7%. Les experts prédisent également que l’inflation polonaise devrait passer de 4,2% actuellement à 3,6% en 2022 et 3,1% en 2023. Le rapport estime enfin que « l’économie polonaise, bien diversifiée, s’est avérée être l’une des plus résistantes de l’Union européenne » lors de la crise du covid (2020/2021).
  • La Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) a rejeté ce mercredi 6 octobre la requête de la Pologne visant à annuler l’arrêt du 14 juillet dernier, par lequel la Cour ordonnait à la Pologne de « suspendre immédiatement » l’application des dispositions nationales relatives aux compétences de la chambre disciplinaire de la Cour suprême. La juge de la CJUE, Rosario Silva de Lapuerta, a indiqué à ce sujet que selon la Cour, « le principe de priorité du droit de l’UE établit la préséance du droit de l’UE sur le droit des États membres ».
  • Le directeur de l’agence européenne Frontex, Fabrice Leggeri, et le vice-ministre polonais de l’Intérieur, Bartosz Grodecki, se sont rendus ce lundi 4 octobre sur la frontière polono-biélorusse afin d’y évaluer la situation causée par la présente crise migratoire. Dans un communiqué, les autorités polonaises ont expliqué que cette visite « visait à présenter la situation difficile sur ce tronçon de la frontière extérieure de l’Union européenne […] Cette situation est le résultat des activités hybrides du régime biélorusse et exige des mesures extraordinaires dans le domaine du renforcement de la frontière et de la sécurité de l’espace Schengen ».
  • Le chef adjoint d’état-major général de l’armée polonaise, Tadeusz Mikutel, a déclaré ce jeudi 7 octobre que l’armée de l’air polonaise pourrait manquer d’avions de combat à partir de 2027, le nombre de ses escadrons opérationnels passant de sept actuellement à cinq en 2026/2027 en raison du retrait des appareils de troisième génération, l’armée de l’air ne conservant dès lors que des aéronefs de quatrième (F-16) et cinquième génération (F-35). Or, avec l’enclave russe de Kaliningrad et la frontière avec la Biélorussie, la Pologne se trouve en première ligne face à la Russie, souligne-t-il.
  • La Biélorussie ne souhaite pas que la Pologne apporte une aide humanitaire aux migrants sur le territoire biélorusse. Selon Belsat TV – une chaîne de télévision polonaise à destination de la Biélorussie – le porte-parole du ministère biélorusse des Affaires étrangères, Anatoly Glaz, a déclaré ce mercredi 6 octobre que la Biélorussie avait refusé que la Pologne apporte une aide humanitaire aux migrants en territoire biélorusse, fustigeant le fait que les autorités polonaises n’auraient pas coordonné ces actions au préalable avec les autorités biélorusses et considéré que cela dénotait d’un « certain mépris pour l’État et la souveraineté biélorusses ». M. Glaz a également suggéré que l’aide polonaise soit plutôt envoyée en Lituanie voisine, où, selon lui, « les conditions de vie inhumaines des réfugiés [seraient] connues du monde entier ».
  • Le ministre polonais de la Justice, Zbigniew Ziobro, a annoncé ce mercredi 6 octobre que la Pologne allait opposer son veto aux « Conclusions sur la stratégie de l’UE pour les droits de l’enfant » lors de la réunion du Conseil de l’Union européenne ayant débuté ce 7 octobre. Selon M. Ziobro, ce document « porte atteinte au droit de l’enfant d’être élevé dans la famille par le père et la mère » et « fait partie de la politique de l’UE visant à promouvoir les communautés LGBT et l’idéologie du genre ».
  • Le Conseil polonais de politique monétaire a décidé ce mercredi 6 octobre de relever son taux de référence de 0,1% à 0.5%. C’est la première fois que la Banque nationale de Pologne relève ce taux depuis 2012. Par ailleurs, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki s’est déclaré inquiet quant à la hausse de l’inflation en Pologne, une déclaration qui a été suivie d’un renforcement du zloty sur les marchés par rapport à l’euro et au dollar.
  • Au vu du chantage exercé par la Commission européenne vis-à-vis de la Pologne au sujet du fond de relance européen (NextGenerationEU), l’économiste et eurodéputé polonais Jacek Saryusz-Wolski (PiS), ayant été l’un des principaux négociateurs de l’adhésion de la Pologne à l’Union européenne, a déclaré ce mercredi 6 octobre que la Pologne ne devrait pas négocier avec la Commission européenne à ce sujet mais, au contraire, activement renoncer à participer audit fonds de relance, estimant que son pays pourrait le cas échéant emprunter ailleurs des fonds correspondants à des conditions identiques voire meilleures. « Une fois que vous cédez à des terroristes qui ont détourné un avion, il y a alors une chaîne d’extorsions supplémentaires. Et le chantage bruxellois a une logique similaire en ce moment », a-t-il ajouté.
  • Le 30 septembre dernier, le magazine conservateur wPolityce a dénoncé la désinformation pratiquée par Pavol Minarik, le correspondant en Pologne du portail tchèque novinky.cz qui publiait notamment le 18 septembre dernier, que dans certaines voïvodies de l’est de la Pologne, il serait interdit « aux minorités sexuelles d’entrer dans les cafés, restaurants, cinémas ou parcs publics », ce qui est naturellement entièrement faux. Dans le même temps, wPolityce rappelle aussi le passé sulfureux de M. Minarik comme agitateur communiste et anti-polonais patenté.
  • Selon les chiffres préliminaires publiés le 1er octobre par l’Office central polonais de statistiques, le taux d’inflation sur un an a été de 5,8% au mois de septembre, soit le plus haut taux atteint depuis juin 2001 (où il avait été de 6,1%). Cette inflation a essentiellement touché les produits énergétiques (+7,2%) dont notamment les carburants (+28,6%). Néanmoins, le ministre polonais des Finances, Tadeusz Kościński, a pour sa part estimé que le niveau actuel n’était pas alarmant outre mesure et ralentirait vraisemblablement au cours de l’année 2022.
  • Une nouvelle manifestation des opposants aux mesures sanitaires anti-covid a eu lieu le samedi 2 octobre à Varsovie sous le slogan « Stop à la ségrégation sanitaire » à laquelle ont notamment pris part les députés du mouvement Konfederacja Janusz Korwin-Mikke, Robert Winnicki, Krzysztof Bosak, Artur Dziambor, Grzegorz Braun et Jakub Kulesza.
  • Le Tribunal constitutionnel polonais a jugé ce jeudi 7 octobre que la CJUE ne pouvait en aucune manière imposer ses décisions dans des domaines qui n’avaient pas fait l’objet d’un transfert de souveraineté en vertu des traités européens et qui étaient en contradiction avec la constitution polonaise.

Slovaquie 

  • Les grands groupes industriels slovaques ayant exigé de l’État une compensation pour le prix élevé de l’énergie en puisant notamment sur le fonds environnemental, le ministère slovaque de l’Environnement leur a répondu que ledit fonds n’avait pas vocation à être un « guichet automatique » : « Des subventions pour les entreprises du fonds environnemental sont possibles dans une certaine mesure. Cependant, ce n’est pas un guichet automatique ».

Tchéquie 

  • Comme annoncé au mois de juin dernier, le ministre tchèque de la Défense, Lubomír Metnar, et son homologue française, Florence Parly, ont signé ce jeudi 30 septembre à Prague un contrat par lequel l’armée tchèque acquiert 52 camions d’artillerie de type CAESAR, à huit roues motrices, produits par le groupe français Nexter. Ces nouveaux équipements, qui seront livrés entre 2024 et 2026, remplaceront les obusiers Dana ZTS de production tchécoslovaque en service depuis les années 1980.
  • Encore une affaire de racisme dans le cadre du football européen. Suite à la défaite des Rangers (Glasgow) face au Spartak de Prague, au cours de laquelle le joueur finlandais (d’origine sierraléonaise) Glen Kamara avait été hué par des écoliers, le joueur britannique Marvin Bartley avait écrit à ce sujet sur Twitter : « Le pire dans les scènes à Prague hier soir, c’est que je ne suis pas du tout choqué ! Ce n’est en aucun cas la faute des enfants car ils se comportent d’une manière qu’ils voient les adultes faire/encourager. Quelle chance ont-ils lorsqu’ils sont placés dans un bol avec des fruits pourris ? » Des propos qui ont choqué le ministre tchèque des Affaires étrangères, Jakub Kulhánek, qui a tenu à réagir : « Je comprends que les matchs sportifs suscitent diverses émotions qui peuvent être transportées en dehors du terrain. Cependant, même cela a ses limites et ne doit pas se transformer en insultes xénophobes à l’encontre de mineurs ».
  • Le Premier ministre tchèque Andrej Babiš a exprimé sa crainte, ce 29 septembre, que les quotas d’émissions envisagés par la Commission européenne ait un impact négatif énorme sur l’économie tchèque. « Nous devons empêcher la spéculation et plafonner les prix de l’énergie, comme nous l’avons fait pour les centrales de chauffage », a-t-il ajouté.
  • À quelques jours des élections législatives en République tchèque, le premier ministre Andrej Babiš a été confronté le lundi 4 octobre à une accusation (dans le cadre de l’enquête sur les Pandora papers) selon laquelle il aurait financé des investissements immobiliers en France par le biais de sociétés offshores.
  • Élections en Tchéquie. Selon les premiers résultats des élections législatives des 8 et 9 octobre en République tchèque, la coalition d’opposition SPOLU arriverait en tête avec 27,8% des voix et 71 sièges, devant le parti ANO du Premier ministre sortant Andrej Babiš (27,1% et 72 sièges), la coalition des Pirates et des maires (15,6% et 37 sièges) et le parti populiste SPD (9,56% et 20 sièges). Le parti socialiste (ČSSD) qui faisait partie de la coalition de M. Babiš et le Parti communiste qui lui avait permis d’avoir une majorité à la Chambre des députés ont réalisé respectivement 4,7% et 3,6% et perdent leur représentation parlementaire. Le mouvement national-conservateur eurosceptique Trikolóra fondé par Václav Klaus Jr., qui disposait de trois députés, obtient 2,7% et perd également sa représentation parlementaire.

Slovénie 

  • Dans le cadre d’un entretien avec Euronews publié ce mercredi 6 octobre, le Premier ministre slovène Janez Janša qui préside actuellement le Conseil de l’Union européenne a estimé que la Commission européenne commettait un abus politique au sujet de l’État de droit : « Nous avons la Charte des droits de l’homme des Nations Unies. Nous avons une charte européenne des droits de l’homme, mais en langage politique, notamment au Parlement européen, chacun peut ajouter à cette liste ce qu’il veut […] C’est donc un terme politiquement abusé et utilisé pour une bataille politique ».

Autriche 

  • Suite aux accusations de corruption et de détournements de fonds publics portées contre lui, et ayant notamment mené à une perquisition à la chancellerie ce mercredi 6 octobre, le chancelier autrichien Sebastian Kurz (ÖVP) a annoncé sa démission le samedi 9 octobre. Il sera remplacé à la Chancellerie par le ministre des Affaires étrangères de son gouvernement, Alexander Schellenberg, tandis qu’il prendra la tête du groupe parlementaire de son parti au Conseil national (parlement). Dans la journée de samedi, le vice-chancelier Werner Kogler (Verts) avait clairement signifié que son parti n’était pas disposé à soutenir le maintien de Sebastian Kurz dans ses fonctions de chancelier, tandis que les partis d’opposition (SPÖ, FPÖ et NeOs) s’apprêtaient à déposer une motion de censure à laquelle les Verts auraient éventuellement pu s’associer.