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L’essentiel de l’actualité du 14 au 20 mars dans le V4

Temps de lecture : 17 minutes

V4

Les autorités taïwanaises envoient une aide financière aux pays accueillant des réfugiés ukrainiens
Depuis les trois semaines que dure la guerre en Ukraine provoquée par l’invasion russe, les pays d’Europe centrale sont en première ligne pour accueillir les millions de réfugiés qui continuent d’affluer plus nombreux chaque jour. C’est dans ce cadre que le gouvernement de l’île de Taïwan (République de Chine) – qui vit également continuellement sous la menace d’une invasion de la part de la Chine populaire – a décidé de venir en aide aux réfugiés ukrainiens en apportant un soutien financier aux pays d’Europe centrale, comme l’a annoncé, ce mardi 15 mars, le ministre taïwanais des Affaires étrangères, Joseph Wu. Dans ce cadre, la Pologne recevra une aide de 6,5 millions de dollars, tandis que la Slovaquie, la Hongrie et la Tchéquie recevront respectivement 1,5 millions de dollars et que la Lituanie recevra 500 000 dollars. Cet argent provient d’un fonds créé par les autorités de Taïpeh, destiné à aider les réfugiés ukrainiens et d’ores et déjà doté de 21 millions de dollars.

La visite de Morawiecki, Janša et Fiala à Kiev prélude-t-elle un « Groupe de Kiev » ?
Au vu de la présente guerre en Ukraine et des divergences d’attitude entre la Pologne et la Hongrie vis-à-vis de la Russie, certains observateurs, dont le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, envisagent déjà une recomposition du Groupe de Visegrád et son remplacement par ce que la FAZ appelle d’ores et déjà le « Groupe de Kiev », dont ferait partie, outre la Pologne et l’Ukraine, la Tchéquie, la Slovénie et vraisemblablement la Slovaquie et les Pays baltes.

Pour Zoltán Pozsár, « Nous vivons des moments historiques, où tout peut arriver »…
Dans un entretien accordé à Portfolio.hu, l’économiste hongrois Zoltán Pozsár, stratège du Credit Suisse, a évoqué les conséquences économiques possibles de la guerre russo-ukrainienne : « Nous vivons des moments historiques, où tout peut arriver. Un ordre mondial fondé sur le yuan pourrait être basé à Moscou, à Budapest… […] Le choc pétrolier est comparable à celui de 1973, avec une hausse de tous les prix des matières premières. Et encore une fois, ce n’est pas parce que les Russes ont fermé le robinet, c’est parce que l’Occident s’auto-sanctionne… […] Si vous voulez des éoliennes, vous avez besoin d’acier et de béton, si vous voulez augmenter les dépenses militaires, vous avez besoin d’acier. La transition verte a donc un effet inflationniste à moyen terme, et à court terme, le blé, l’énergie, les engrais contribuent tous à l’inflation. En outre, il est de plus en plus souvent avancé que des transferts fiscaux directs seront nécessaires […] – ce qui, là encore, a un effet inflationniste. […] Vous pouvez utiliser les privilèges extraordinaires du dollar comme une arme, mais une seule fois ! Pas une fois de plus. On peut jouer avec l’Afghanistan, l’Iran et d’autres petites économies similaires, mais confisquer un demi-billion d’euro-dollars est un tout autre niveau ».

La guerre en Ukraine a un impact direct sur l’industrie automobile en Europe centrale
Après les mesures Covid ayant entraîné une pénurie de puces électroniques, c’est au tour de la guerre russo-ukrainienne de mettre à mal la production automobile en Europe centrale en interrompant la livraison de composants indispensables. Il se trouve en effet que l’Ukraine produit de 7% à 11% des faisceaux de câbles présents dans les véhicules et que, par ailleurs, sept des principaux sous-traitants de l’industrie automobile ont leurs usines en Ukraine – qui se trouve en guerre – en trente d’entre eux en Russie – pays agresseur contre lequel des sanctions économiques sans précédent viennent d’être mises en place. Des alternatives existent certes (Serbie, Macédoine du Nord, Maroc et Tunisie), mais celles-ci ne pourront pas être opérationnelles avant trois à six mois. Concrètement, cela signifie que l’usine Audi de Győr (ouest de la Hongrie) vas connaître des problèmes d’approvisionnement en pièces détachées, que l’usine Suzuki d’Esztergom (nord de la Hongrie) va devoir réduire sa production de 10% en raison de l’arrêt des exportations de véhicules vers la Russie et que l’usine Mercedes-Benz de Kecskemét (sud-est de la Hongrie) se prépare à affronter quelques ennuis également. La situation est semblable du côté de la Slovaquie voisine, de même en Tchéquie.

La Commission européenne hésite à sanctionner la Hongrie et la Pologne
Tandis que la majorité du Parlement européen s’est prononcée le jeudi 10 mars (par 478 voix contre 155) pour l’adoption rapide de sanctions contre la Hongrie et la Pologne dans la mesure où la CJUE venait de rejeter les recours de ces deux États membres contre le « mécanisme de conditionnalité », la Commission européenne semble cependant – au vu de la situation humanitaire causée par la guerre en Ukraine – plutôt encline à surseoir à la mise en application de cette procédure, au moins pour le moment.

Morawiecki, Kaczyński, Janša et Fiala se sont rendus à Kiev pour soutenir l’Ukraine
Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, ses homologues slovène, Janez Janša, et tchèque, Petr Fiala, ainsi que le Vice-Premier ministre polonais Jarosław Kaczyński se sont rendus en train, ce mardi 15 mars, dans la capitale ukrainienne Kiev pour y rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky et apporter leur soutien à l’Ukraine qui fait face à une invasion russe depuis le 24 février.

L’Europe centrale se mobilise pour accueillir les réfugiés ukrainiens
Alors que la guerre en Ukraine provoquée par l’invasion russe entre dans sa quatrième semaine, ce sont, en date du 15 mars, – selon les chiffres du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) – plus de trois millions d’Ukrainiens (essentiellement des femmes et des enfants) qui se sont réfugiés dans les pays limitrophes.

La guerre russo-polonais refroidit aussi « l’amitié polono-hongroise »
La visite officielle du président hongrois János Áder en Pologne, qui devait inaugurer, conjointement avec son homologue polonais Andrzej Duda, une statue de Sainte Kinga, fille du roi de Hongrie Béla IV, dans la ville de Bochnia (voïvodie de Petite-Pologne) ce mercredi 23 mars, Journée de l’amitié polono-hongroise, a été annulée. Aucune raison officielle n’a été communiquée pour cette annulation pour le moment. Tandis que selon certaines sources, ce programme a simplement été « reporté » à cause de la guerre, d’autres observateurs estiment que le président polonais Andrzej Duda a préféré éviter d’apparaître publiquement avec son homologue hongrois en raison de la position hongroise vis-à-vis de la guerre russo-ukrainienne, que les autorités de Varsovie jugeraient trop « pro-russe ».

Hongrie

L’armée hongroise est prête à réagir pour assurer la sécurité du territoire
Le ministre hongrois de la Défense, Tibor Benkő, s’est rendu, le dimanche 13 mars, auprès des soldats hongrois stationnés dans l’est du pays. Évoquant la présente guerre en Ukraine, il a notamment déclaré : « Les soldats des forces armées hongroises sont préparés à toute éventualité et sont en mesure de réagir immédiatement si nécessaire afin d’éloigner le conflit armé de la Hongrie. […] La Hongrie ne peut pas se laisser emporter dans cette guerre, car c’est dans l’intérêt du peuple hongrois.[…] Si la situation continue de s’aggraver, et si la guerre en Ukraine occidentale se rapproche encore plus de nos frontières, nous déploierons de nouvelles forces dans les régions orientales de notre pays pour penser à la sécurité de notre pays et du peuple hongrois ».

Réouverture de l’opéra d’État de Hongrie à Budapest
Suite à une rénovation qui a duré cinq années, l’opéra d’État de Hongrie a rouvert le samedi 12 mars avec un gala d’ouverture auquel ont notamment assisté le président hongrois János Áder, la future présidente Katalin Novák et le Premier ministre Viktor Orbán. Ce splendide bâtiment de l’avenue Andrássy – œuvre de l’architecte hongrois Miklós Ybl – avait initialement été inauguré le 27 septembre 1885 par l’empereur d’Autriche et roi de Hongrie François-Joseph Ier.

Viktor Orbán ne souhaite pas se rendre en Ukraine pour le moment
Lors de la visite de trois Premiers ministres d’Europe centrale – Mateusz Morawiecki (Pologne), Janez Janša (Slovénie) et Petr Fiala (Tchéquie) – à Kiev le mardi 15 mars, les observateurs ont notamment remarqué l’absence du Premier ministre hongrois Viktor Orbán habituellement proche de Mateusz Morawiecki et de Janez Janša. Outre le fait que le 15 mars est fête nationale en Hongrie et que le chef du gouvernement hongrois – en pleine campagne électorale, un grand rassemblement du Fidesz étant organisé à Budapest – avait d’autres obligations ce jour-là, Viktor Orbán, qui a par ailleurs choisi d’adopter une attitude plus neutre vis-à-vis de la Russie que la plupart de ses homologues d’Europe centrale, a fait savoir qu’il ne souhaitait de toute manière pas se rendre en Ukraine pour le moment. Le Premier ministre hongrois a cependant passé trois jours dans la région frontalière avec l’Ukraine pour inspecter les dispositifs d’accueil des réfugiés. Depuis la fin de semaine, les autorités hongroises ont également déployé de nouvelles structures d’accueil des réfugiés, notamment au niveau des gares de la capitale, Budapest.

Critiques ukrainiennes à l’attitude hongroise dans le cadre du conflit russo-ukrainien
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a saisi l’occasion de la fête nationale hongroise du 15 mars pour exprimer quelques critiques – citées par l’Ukraïnska Pravda – à l’égard de l’attitude hongroise dans le cadre du conflit russo-ukrainien : « En lisant les déclarations de mon collègue Péter Szijjártó, on se demande s’il se souvient de la révolution de 1848-49, lorsque l’armée russe a écrasé la lutte pour la liberté des Hongrois, ou de 1956, lorsque les chars soviétiques ont piétiné la liberté dans les rues de Budapest et que les Hongrois ont demandé en vain l’aide de l’Occident. […] Le souci de la sécurité des citoyens hongrois ne signifie pas que la Hongrie peut fermer les yeux sur le meurtre de citoyens ukrainiens. J’appelle les autorités hongroises à prendre clairement position aux côtés de l’Ukraine et à lui apporter tout le soutien nécessaire. […] Les Ukrainiens défendent aujourd’hui non seulement leur propre État, mais aussi tout le flanc oriental de l’OTAN, y compris la Hongrie. […] Lajos Kossuth disait que la liberté appartient à tout le monde. Je crois qu’aujourd’hui, il défendrait fermement l’Ukraine. […] Un homme juste souhaite que chacun soit libre. L’homme injuste ne le veut que pour lui-même ».

Création d’un Centre national de formation à la fabrication d’armes à Csongrád
Le ministre de l’Innovation et de la Technologie, László Palkovics, a déclaré ce jeudi 17 mars lors d’une conférence de presse à Csongrád (sud-est du pays) que le gouvernement y soutiendra la création d’un Centre national de formation à la fabrication d’armes par le biais d’une subvention de 2,4 milliards de forints (6,4 millions d’euros) : « La Hongrie développe et fabrique divers dispositifs afin de se défendre […] À la suite du déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, de nombreux États repensent leurs industries de défense, le changement le plus sérieux se produisant dans la politique allemande ».

Rencontre Orbán-Vučić à Belgrade
Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán et le ministre des Affaires étrangères Péter Szijjártó se sont rendus à Belgrade, ce samedi 19 mars, pour y rencontrer le président serbe Aleksandar Vučić et inaugurer avec lui le tronçon Belgrade-Novi Sad de la nouvelle ligne ferroviaire Budapest-Belgrade. Au menu des discussions notamment la guerre russo-ukrainienne, la sécurité en Europe, l’extension de l’UE dans les Balkans et les relations bilatérales serbo-hongroises. À cette occasion MM. Orbán et Vučić ont réitéré que « La Hongrie et la Serbie veulent la paix. […] Il est dans l’intérêt de nos pays de rester en dehors de la guerre, car le développement économique n’est pas possible dans une guerre ».

Pologne

Andrzej Duda s’inquiète de l’éventuelle utilisation d’armes chimiques par la Russie
Interrogé le dimanche 13 mars par la télévision britannique BBC, le président polonais Andrzej Duda a notamment évoqué l’éventuelle utilisation d’armes chimiques par la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine : « Si vous me demandez si Poutine peut utiliser des armes chimiques, je pense que Poutine peut utiliser n’importe quoi en ce moment, surtout qu’il est dans une situation très difficile. […] Si [Poutine] utilise des armes de destruction massive, alors cela changera la donne. […] L’Alliance de l’Atlantique Nord et ses dirigeants menés par les États-Unis devront s’asseoir à la table et […] réfléchir sérieusement à ce qu’il faut faire car alors cela commence[rait] à être dangereux » Ces craintes sont également partagées le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, qui expliquait de son côté dans un entretien publié ce même dimanche 13 mars par l’hebdomadaire Welt am Sonntag : « Nous devons rester vigilants car il est possible que la Russie […] puisse planifier des opérations d’armes chimiques […]. Ce serait un crime de guerre ».

Légère baisse de l’inflation en Pologne au mois de février
Selon les chiffres publiés ce mardi 15 mars par l’office polonais de statistiques (GUS), l’inflation annuelle a été de 8,5% au mois de février, ce qui constitue une baisse de 0,3% par rapport au mois de janvier 2022. Ce sont les loyers et l’énergie (+14,3%), les restaurants et hôtels (+11,5%), les transports (+9,9%) et les spectacles (+8,6%) qui ont augmenté le plus.

Pour Mateusz Morawiecki, les actifs russes doivent servir pour reconstruire l’Ukraine
Suite à un sommet du Triangle de Lublin (Pologne-Lituanie-Ukraine) ce lundi 14 mars à Varsovie – auquel le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal a participé par liaison vidéo –, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki s’est prononcé pour le gel général de tous les actifs de l’État russe pour qu’ils « serv[ent] à reconstruire [l’Ukraine] qui défend actuellement héroïquement son indépendance et sa souveraineté » : « Les temps changent, les générations passent, mais la Russie continue de mener une politique d’agression et utilise les ressources naturelles pour faire chanter le reste de l’Europe. […] Nous ferons tout pour aider l’Ukraine à défendre sa souveraineté. Si la souveraineté ukrainienne est détruite, les valeurs européennes de liberté et d’indépendance seront également détruites ».

Morawiecki critique la rencontre entre Donald Tusk et le président du Jobbik
Interrogé par la télévision publique polonaise ce mercredi 16 mars, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a réagi à la visite de Donald Tusk, président de la Plateforme civique (PO), à Budapest, où il a notamment rencontré le président du Jobbik, Péter Jakab : « Tout ce que je peux dire, c’est que les yeux de M. Tusk ont dû soudainement développer une sorte de cataracte », estimant que la rencontre entre Donald Tusk et le chef d’un parti pro-russe à Budapest était assez significative. Toutefois, depuis plusieurs années, le Jobbik n’est plus sur une ligne pro-russe mais pro-atlantiste et pro-UE, hostile à la Russie.

Retour de la formation militaire de base à l’école dès la rentrée 2022
Autre conséquence de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la formation militaire de base fera son retour dans le programme scolaire polonais dès la prochaine rentrée. En clair, cela signifie qu’à partir du 1er septembre 2022, les enfants polonais apprendront les bases de l’utilisation des armes à feu, se rendront au stand de tir et apprendront les premiers secours dans le cadre de l’enseignement scolaire.

Le clergé polonais condamne l’alignement du patriarche orthodoxe de Moscou sur le Kremlin
Le Comité pour le dialogue de l’épiscopat polonais et du Conseil œcuménique polonais a condamné, ce mercredi 16 mars, l’attitude de l’église orthodoxe russe vis-à-vis de la guerre russo-ukrainienne : « Il n’y a pas de raisons politiques qui justifient l’agression militaire […] La Commission rejette fermement les déclarations du patriarche de Moscou sur la guerre en Ukraine ». Auparavant, le patriarche de l’église orthodoxe russe, Cyril Ier, avait estimé pour sa part que « la russophobie se répand dans le monde occidental à un rythme sans précédent » : « Nous savons tous ce qui se passe aux frontières de notre patrie. C’est pourquoi je crois que nos militaires n’ont aucun doute sur le fait qu’ils ont choisi la bonne voie ».

La monnaie ukrainienne bientôt convertible en Pologne
Selon une information relayée par Business Insider, ce jeudi 17 mars, la Banque nationale de Pologne a fait savoir qu’elle se préparait à mettre en place rapidement (au cours de la semaine prochaine) la convertibilité en zloty de la hryvnia, la monnaie ukrainienne : « En raison de l’afflux important de réfugiés de guerre du territoire ukrainien, venant en République de Pologne avec des hryvnias (UAH) en espèces, la Banque nationale de Pologne mène des préparatifs intensifs permettant la conversion de la hryvnia en zloty […] À cette fin, la Banque nationale de Pologne a entamé une coopération avec la PKO Bank Polski, dans les succursales desquelles seuls les billets de 100, 200, 500 et 1000 hryvnia seront échangés jusqu’à un montant total de 10 000 hryvnia pour une personne adulte ». Le taux de change actuelle est d’environ 7,2 hryvnias pour 1 zloty.

Trois nouveaux destroyers pour la marine polonaise
Le ministre polonais de la Défense Mariusz Błaszczak a annoncé ce mardi 15 mars sur Twitter que la marine polonaise envisageait d’acquérir trois destroyers supplémentaires de type Kormoran II et qu’un accord en ce sens serait signé d’ici le mois de juin : « Cette année, nous commanderons 3 autres destroyers de mines du type Kormoran II. Nous voulons que le contrat soit conclu en juin au plus tard. Cela nous permettra de maintenir la compétence et la continuité de la production dans les chantiers navals polonais ». Les navires en question sont fabriqués par un consortium polonais regroupant les chantier navals Remontowa Shipbuilding Gdańsk et Naval Shipyard Gdynia

Le Sénat polonais adopte la loi de programmation militaire sans amendements
Guerre en Ukraine oblige, c’est dans un élan rare d’unité nationale que le Sénat polonais – où l’opposition est majoritaire – a adopté, ce jeudi 17 mars, à l’unanimité des votes, la loi de « Défense de la patrie » : « Nous avons des dizaines, voire des centaines d’objections à cette loi et elle devra absolument être modifiée. Cependant, guidés par la priorité de la sécurité de la patrie et les exigences du moment, alors que la guerre est à nos portes, nous avons pris la décision de transmettre ce projet de loi au Sejm sans amendements », a ainsi déclaré le maréchal du Sénat, Tomasz Grodzki (KO). Le sénateur et ancien ministre Bogdan Zdrojewski (PO) a également expliqué en ce sens la démarche des représentants de l’opposition : « J’ai demandé que cette loi soit adoptée sans amendement, non pas parce qu’elle est parfaite, mais parce que c’est une perte de temps. Ce temps est nécessaire en ce moment. Une opposition responsable ne devrait pas faire obstruction au gouvernement dans cette affaire, et si elle le peut, elle devrait le soutenir… ». Cette nouvelle loi de programmation militaire, que le président polonais Andrzej Duda a ratifié ce vendredi 18 mars, prévoit entre autres de consacrer 3% du PIB à la défense dès 2023.

Déjà plus de deux millions de réfugiés ukrainiens accueillis en Pologne
Selon les chiffres publiés par les gardes-frontières polonais ce vendredi 18 mars sur Twitter, la Pologne a exactement accueilli 2 012 906 réfugiés ukrainiens depuis le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février. Selon les chiffres du UNHCR, plus de trois millions d’Ukrainiens ont déjà fui leur pays depuis le début de la guerre – essentiellement des femmes et des enfants, les hommes de 18 à 60 ans faisant face à leurs obligations militaires –, tandis que deux millions sont réfugiés au sein même de l’Ukraine, notamment dans l’ouest du pays, pour le moment du moins peu touché par les attaques russes, qui y restent ciblées sur les objectifs militaires. Par ailleurs, le président polonais Andruej Duda a promulgué, ce lundi 14 mars, une loi permettant aux réfugiés ukrainiens d’avoir accès au marché du travail, aux soins de santé, à l’éducation et aux avantages sociaux. Ce faisant, les capacités d’accueil de la Pologne sont désormais proches de la saturation, notamment dans les grandes villes, et le président Duda a appelé « la communauté internationale à aider la Pologne ».

Visite chargée de sens pour le Premier ministre polonais en Géorgie
Deux jours après s’être rendu à Kiev, pour y réaffirmer le soutien de l’Europe à l’Ukraine – en compagnie de ses homologues slovène, Janez Janša, et tchèque, Petr Fiala, ainsi que du Vice-Premier ministre et président du PiS, Jarosław Kaczyński –, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki s’est rendu ce jeudi 17 mars à Batoumi (Géorgie) pour y rencontrer le chef du gouvernement géorgien, Irakli Garibachvili.

Slovaquie 

Zuzana Čaputová et le MAE israélien Yaïr Lapid condamnent l’agression russe contre l’Ukraine
La présidente slovaque Zuzana Čaputová a reçu ce lundi 14 mars le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, au Palais Grassalkovitch à Bratislava, avec lequel elle a tout naturellement évoqué la guerre en Ukraine : « Nous avons également parlé du conflit en cours en Ukraine. Nous condamnons tous deux l’invasion russe, pour laquelle il n’y a aucune justification. La guerre a un impact direct sur la vie de millions de personnes, directement en Ukraine, mais aussi chez nous. Israël apprécie donc grandement le soutien que la Slovaquie apporte à ceux qui fuient la guerre en Ukraine. Ensemble, nous soutenons également tous les efforts visant à trouver une solution diplomatique au conflit, qui apportera la paix à une Ukraine souveraine », a-t-elle ainsi communiqué sur son compte Facebook.

La Slovaquie expulse trois diplomates russes
Un porte-parole du ministère slovaque des Affaires étrangères a annoncé, ce lundi 14 mars, l’expulsion de trois diplomates russes accusés d’espionnage, soit dans le langage diplomatique : « des activités incompatibles avec la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques ». De son côté, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé, comme à l’accoutumée, une réponse similaire : « Cette action injustifiée ne restera pas sans réponse ». Par ailleurs, au moins trois personnes, dont un colonel de l’armée slovaque, ont également été arrêtées dans le cadre de cette affaire.

La présidente slovaque a adressé un message à la minorité hongroise à l’occasion du 15 mars
En ce 15 mars, fête nationale hongroise, la présidente slovaque Zuzana Čaputová a publié sur son compte Facebook un message en langue hongroise destiné la minorité hongroise de Slovaquie : « Nos concitoyens hongrois célèbrent aujourd’hui leur plus importante fête nationale, l’anniversaire de la révolution de 1848/49 et de la guerre d’indépendance.
Le grand écrivain hongrois Mór Jókai, né à Komárom, a écrit ce qui suit vers le 15 mars 1848 : « Respectez ce jour où la voix du peuple a parlé pour la première fois ! » Les Hongrois et les Slovaques de l’époque partaient de situations différentes et empruntaient des chemins différents vers la liberté, et la conscience historique slovaque et hongroise a donc des points de vue différents sur les événements de cette époque.
Cependant, nous défendons tous les valeurs fondamentales pour lesquelles nos ancêtres se sont battus. Les exigences démocratiques de la révolution, telles que la liberté de la presse et l’égalité devant la loi, sont un héritage progressiste commun à nos nations.
Le désir de liberté et de démocratie est resté le moteur de notre histoire au XXe siècle. Les Hongrois et les Slovaques ont vécu des moments tragiques en 1956 et 1968, lorsque leur lutte pour la liberté contre la dictature a été écrasée par la force brutale. Ensemble, nous avons vécu l’avènement de la liberté et la chute du rideau de fer en 1989. La communauté hongroise de Slovaquie a également joué un rôle important, voire essentiel, lorsque notre avenir dans l’Union européenne était en jeu.
Le message du 15 mars est également pertinent aujourd’hui, alors que la guerre fait rage dans notre voisinage immédiat. L’agression russe contre l’État ukrainien et son peuple est une réaction brutale aux aspirations légitimes du peuple ukrainien à décider librement du sort de sa patrie.
L’histoire et l’expérience récente de notre voisin oriental nous rappellent que la liberté et la démocratie ne sont pas des valeurs permanentes et éternelles. Un siècle et trois quarts après l’année révolutionnaire de 1848, nous pouvons encore nous trouver dans une situation où nous devons nous battre pour elles. Tout comme il est nécessaire de défendre et de renforcer constamment ces valeurs.
Je souhaite donc que des journées comme aujourd’hui soient l’occasion de trouver ce qui nous unit. »

Eduard Heger ne s’est pas rendu à Kiev avec ses homologues… Une erreur politique ?
Hormis Viktor Orbán retenu à Budapest pour cause de fête nationale ce 15 mars et dont l’attitude vis-à-vis de la Russie dans le cadre du conflit russo-ukrainiens est sensiblement différente de celle de la plupart de ses homologues d’Europe centrale, le second grand absent de la visite des Premiers ministres polonais, slovène et tchèque à Kiev est le chef du gouvernement slovaque Eduard Heger, qui n’a pas participé à ce voyage, les services slovaques l’ayant déconseillé pour des raisons de sécurité. Cette décision est considérée par certains comme la plus grosse erreur d’Eduard Heger depuis qu’il est Premier ministre.

Nouvelle cargaison de combustible nucléaire russe pour la Slovaquie
Selon un communiqué du ministère slovaque de l’économie, un avion cargo russe a atterri, ce mercredi 16 mars, à l’aéroport de Bratislava, apportant du combustible nucléaire produit par la société russe TVEL à destination des centrales nucléaires slovaques – malgré la fermeture de l’espace aérien européen. Ces centrales fournissent en effet près de 55 % de l’électricité du pays et sont donc considérées comme essentielles pour sa sécurité énergétique. Leur exploitation relève de la stratégie nationale et ne fera donc vraisemblablement pas l’objet de sanctions.

Tchéquie 

La République tchèque va continuer à livrer des armes à l’Ukraine
Le ministre tchèque de la Défense, Jana Černochová, a annoncé, ce lundi 14 mars, que la République tchèque, qui a déjà fourni à l’Ukraine des armes pour une valeur de 725 millions de couronnes (29 millions d’euros), s’apprêtent à en livrer à nouveau pour une valeur équivalente : « Nous sommes en contact quotidien et nous essayons de répondre à leurs besoins », a-t-elle expliqué tandis que le Premier Ministre tchèque Petr Fiala déclarait de son côté « que les livraisons d’aide humanitaire et militaire de la République tchèque à l’Ukraine se poursuivraient ». Mme Černochová a également proposé que l’ONU envoie des casques bleus en Ukraine, une proposition qui rejoint les déclarations faites par le Vice-Premier ministre polonais Jarosław Kaczyński qui accompagnait les Premiers ministres polonais, slovène et tchèque lors d’une visite remarquée à Kiev le mardi 15 mars.

Lettonie 

Le président letton demande une base permanente de l’OTAN
Au vu de la guerre en Ukraine, le président letton Egils Levits s’est prononcé le dimanche 13 mars en faveur de l’installation d’une base permanente de l’OTAN qu’il estime désormais absolument nécessaire pour protéger ce pays balte d’une éventuelle agression russe: « Ce serait un signal fort à Moscou que l’Otan est prête à défendre ses États membres ».

Roumanie

Le Premier ministre roumain s’est adressé aux Hongrois de Roumanie à l’occasion du 15 mars
De la même manière que la présidente slovaque Zuzana Čaputová, le Premier ministre roumain Nicolae Ciuca a tenu à adresser – en ce 15 mars – un message d’amitié à la minorité hongroise de Roumanie : « Dans l’esprit de tolérance et d’harmonie, sur la base duquel toutes les minorités de Roumanie jouissent de droits constitutionnels égaux, nous avons aujourd’hui l’occasion d’exprimer notre générosité et notre gratitude. Que Dieu bénisse tous les Hongrois de Roumanie et du monde entier ! »

Allemagne

Une réfugiée ukrainienne violée par deux migrants à Düsseldorf
Comme le rapportait le quotidien allemand Bild ce mardi 15 mars, une jeune femme ukrainienne de 18 ans, qui fuyait la guerre dans son pays, a eu le malheur de se retrouver logée, avec 25 autres réfugiés, sur le même bateau-hôtel, le « Oscar Wilde », que deux migrants, un Tunisien et un Nigérian, qui – selon les autorités allemandes – seraient apparemment également détenteurs de la citoyenneté ukrainienne. Les deux l’ont violé sur ce bateau le 6 mars dernier. Après avoir été victime de ce crime, la jeune femme a décidé de ne pas rester en Allemagne et de se rendre en Pologne : « Je ne me sens plus en sécurité en Allemagne », a-t-elle déclaré.

Poursuite du procès en appel contre l’universitaire catholique polonais Dariusz Oko
Pendant ce temps, le procès en appel contre Dariusz Oko se poursuit. Cet universitaire polonais est accusé d’avoir tenu un « discours de haine » pour avoir évoqué, dans un article scientifique, l’influence disproportionnée des milieux homosexuels au sein de l’Église catholique. Une audience prévue pour le 10 février a dû être reportée en raison de l’état de santé M. Oko et de son co-accusé, le professeur Johannes Stöhr. Dariusz Oko a été condamné en première instance, en juillet 2021, à une amende de 4800 euros pour « incitation à la haine » dans le cadre d’un article intitulé « Avec le pape contre l’homohérésie » et publié en 2012 dans la revue scientifique Theologisches.

Pour l’Ukraine, l’Allemagne est en partie responsable de l’agression russe
Invité, le dimanche 6 mars, de l’émission politique d’Anne Will sur la première chaîne de télévision allemande, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a notamment pointé du doigt la responsabilité allemande dans la présente invasion de l’Ukraine par l’armée russe.