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L’essentiel de l’actualité du 11 au 17 octobre dans le V4

Temps de lecture : 8 minutes

V4

  • Les audiences devant la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) au sujet du recours de la Hongrie et de la Pologne contre ledit mécanisme de conditionnalité devant protéger le budget de l’UE en cas de violation de l’état de droit dans les États membres, ont commencé ce lundi 11 octobre à Luxembourg. Dans un entretien publié par le quotidien hongrois Magyar Nemzet, le ministre hongrois de la Justice, Judit Varga, a exprimé son espoir « qu’il y aura un débat juridique vraiment professionnel et de fond à Luxembourg » : « Après tout, nous pouvons voir que lorsqu’il s’agit de punir les États membres, il n’y a rien de sacré pour la majorité pro-immigrés au Parlement européen […] Pour eux, la seule chose importante est de retirer les fonds de l’UE, et d’interférer ainsi dans les élections parlementaires de l’année prochaine [en Hongrie ;] nous étions déjà habitués à ces procès-spectacles à motivation politique, mais nous ne pensions pas que les institutions européennes se faisaient pression les unes sur les autres de manière aussi agressive. Ils ne voient pas qu’ils coupent ainsi l’arbre sur lequel ils sont assis et sapent la confiance dans la coopération européenne ». Après deux jours d’audience, la Cour a annoncé que l’Avocat général rendra un avis le 2 décembre prochain, le jugement de la Cour étant en principe attendu pour le début de 2022.
  • Huit pays d’Europe centrale – la Bulgarie, la Croatie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et la Tchéquie – et la Finlande viennent de signer ce mardi 12 octobre une déclaration commune en faveur de l’énergie nucléaire dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, rejoignant ainsi la France dans ce domaine. « Nous avons les mêmes intérêts que la France. Nos deux pays sont tournés vers l’énergie nucléaire, c’est pourquoi nous nous sommes mis d’accord sur des mesures communes. Nous voulons que Bruxelles reconnaisse l’énergie nucléaire et le gaz comme des activités durables », a déclaré le ministre tchèque de l’Industrie et du Commerce, Karel Havlíček.
  • Dans le cadre des conflits opposant les instances européennes à la Hongrie et à la Pologne, une majorité du Parlement européen semble penser que la Commission européenne est trop indulgente vis-à-vis de ces deux pays récalcitrants d’Europe centrale. Ainsi, la commission des affaires juridiques du Parlement européen a-t-il décidé ce vendredi 15 octobre… de traduire la Commission européenne devant la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) en raison de sa sa lenteur à appliquer le mécanisme de conditionnalité, comme l’eurodéputé écologiste allemand Sergey Lagodinsky l’a annoncé sur Twitter : « Nous avons décidé de porter plainte contre la Commission de l’UE pour inaction. Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps pour assister au démantèlement des droits fondamentaux, de la démocratie et de l’état de droit dans les États membres de l’UE. Le mécanisme de conditionnalité doit être appliqué maintenant ! »
  • Les chefs d’état-major des quatre pays du Groupe de Visegrád se sont réunis ces 13 et 14 octobre à Balatonakarattya (Hongrie) pour aborder les questions relatives aux nouveaux défis en matière de sécurité en Europe.

Hongrie

  • Les primaires de l’opposition unie se sont terminées avec l’élection comme candidat unitaire Péter Márki-Zay.
  • Le ministère en charge de la santé a décidé de ne pas imposer de nouveau le port généralisé du masque, suite à la demande expresse du maire de Budapest Gergely Karácsony (PM, progressistes europhiles Verts) d’imposer de nouveau le masque partout à échelle nationale. Le ministère a estimé qu’avec environ 60% de la population vaccinée contre le Covid, la stratégie de défense contre le coronavirus devait être désormais exclusivement vaccinale. Le ministère a toutefois stipulé que le masque restait obligatoire dans les centres de santé et qu’il était permis de le porter partout pour les gens qui le souhaitent. Le port du masque n’est plus obligatoire en Hongrie depuis le 2 juillet.
  • Comme le site ukrainien Sogodni le rapportait le 12 octobre, le Parlement européen s’est penché sur la question de l’accord gazier entre la Hongrie et Gazprom et a constaté que ce contrat de fourniture de gaz par la Russie à la Hongrie – sans passer par l’Ukraine – ne viole pas le droit européen. « Autant que je sache, il n’y a rien d’illégal dans l’accord entre la Hongrie et Gazprom, rien qui serait contraire au droit européen », a déclaré Josep Borrel, vice-président de la Commission européenne et haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères.
  • Un ancien soldat dudit « État islamique » de citoyenneté syrienne, Hassan F., a été condamné à la prison à vie sans possibilité de remise de peine, ce mardi 12 octobre à Budapest. Cet individu était impliqué dans deux meurtres – dont une décapitation publique d’un imam – commis en Syrie au mois de mai 2015. Il avait été arrêté en 2018 à l’aéroport de Budapest en possession de faux papiers.
  • Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán et son homologue slovaque Eduard Heger ont célébré ce 11 octobre à Esztergom le vingtième anniversaire de l’inauguration du pont Marie-Valérie entre cette ville et sa voisine slovaque Šturovo.
  • Après plusieurs mois de tergiversations, la Hongrie a fini par rejoindre l’initiative mondialiste en faveur d’un taux minimum d’imposition pour les sociétés.

Pologne

  • Le leader nationaliste polonais Krzysztof Bosak (Konfederacja) a estimé, ce lundi 11 octobre dans le cadre de l’émission Mówiąc Wprost, que la Pologne n’avait pas besoin du fond de relance dit NextGenerationEU et qu’il fallait s’en retirer, dans la mesure où la Commission européenne retenait ces fonds dans le but d’exercer un chantage politico-idéologique vis-à-vis de la Pologne : « Nous pourrions nous passer de ces fonds […] Notre position était que nous ne devions pas du tout entrer dans ces fonds. Toutefois, si le gouvernement de Mateusz Morawiecki y est entré, a annoncé le succès, alors ils doivent maintenant boire la bière qu’ils ont brassée. Je pense que nous finirons par obtenir cet argent, mais le gouvernement sera contraint de faire diverses concessions politiques », a-t-il notamment exprimé, estimant également que « la crise actuelle à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie est le résultat, entre autres, de [la] présence [de la Pologne] dans l’UE. Les migrants, dans leur grande majorité, ne veulent pas rester en Pologne. […] L’absence de frontières intérieures dans l’UE rend la crise migratoire très facile. Les personnes qui tentent de franchir de force notre frontière orientale devraient se heurter aux services d’immigration allemands. Ils s’opposent aux nôtres parce que nous gardons la frontière extérieure de l’UE ».
  • La vice-présidente du Parlement européen, la social-démocrate allemande Katarina Barley, – qui avait déjà fait parler d’elle il y a quelques temps en affirmant qu’il fallait « affamer » financièrement la Hongrie et la Pologne afin de les mettre au pas politiquement – persiste et signe en déclarant ce dimanche 10 octobre que suite au jugement du Tribunal constitutionnel polonais contestant aux institutions européennes le droit d’étendre leurs prérogatives au-delà des traités, il fallait désormais geler les fonds européens à destination de la Pologne : « La Commission européenne doit engager une procédure anti-fraude dans ce cas. Je ne peux pas imaginer que l’argent du Fonds de reconstruction soit versé à la Pologne dans cette situation. […] L’argent du Fonds de reconstruction ne sera tout simplement pas versé. […] Et les sanctions infligées par la CJUE seront déduites des autres subventions ».
  • Le dimanche 10 octobre, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes (notamment à Varsovie, Cracovie et Poznań) de Pologne pour protester contre la décision du Tribunal constitutionnel polonais qui rappelait que le droit européen ne primait sur le droit polonais que dans les domaines où la Pologne avait explicitement délégué sa souveraineté à l’Union européenne. Une partie de l’opposition polonaise ainsi que certains dirigeants veulent voir dans ce jugement le signe avant-coureur d’un « Polexit » que le PiS préparerait activement, ce que ses dirigeants démentent cependant avec véhémence. Ainsi, l’ancien Premier ministre libéral et président du principal parti d’opposition, Donald Tusk, a déclaré à cet occasion : « Nous devons sauver la Pologne, personne d’autre ne le fera […] Ce pseudo-tribunal constitutionnel, un groupe de personnes déguisées en robes de juges, a décidé de retirer notre patrie de l’UE en violant la constitution. Cette poignée de personnes n’hésite pas à user de tous les mensonges à sa disposition […] Nous voulons une Pologne européenne et démocratique. Nous voulons une Pologne de droit, une Pologne honnête. Ces cinq règles sont aujourd’hui écrasées par le gouvernement qui a perdu sa conscience et sa moralité ». Selon les observateurs, la principale manifestation a rassemblé environ 15 000 personnes à Varsovie.
  • Le slogan de la traditionnelle Marche de l’Indépendance dont la 12ème édition aura lieu le 11 novembre prochain à Varsovie, sera cette année : « L’Indépendance n’est pas à vendre », une manière de prendre clairement position dans le conflit entre la Pologne et l’Union européenne. « Le slogan de la marche de cette année s’inscrit dans l’espace historique, mais aussi dans l’actualité et celles à venir dans un futur proche. – L’indépendance polonaise a été conquise par de nombreuses générations de Polonais, en 1918 elle a été reconquise et nous y ferons référence », a ainsi expliqué Robert Bąkiewicz, l’un des organisateurs de la marche.
  • Le nombre de jeunes hommes rejoignant les séminaires catholiques a baissé de 20% au cours de l’année dernière, rapporte l’Agence catholique d’information (Katolicka Agencja Informacyjna, KAI) qui indique que le nombre des nouveaux candidats au sacerdoce ont été de 356 en 2021 dans toute la Pologne, contre 441 en 2020, 498 en 2019… alors qu’on en dénombrait encore 828 en 2012. Ainsi, quatre séminaires (Bydgoszcz, Drohiczyn, Elbląg et Łowicz) n’ont pu accueillir aucun nouvel élève alors que les séminaires les plus courus – ceux de Rzeszów et de Łódź – en accueillaient respectivement 12 et 11.
  • Selon un récent sondage réalisé par l’institut Kantar et évoqué ce jeudi 14 octobre par Do Rzeczy, les Polonais soutiennent majoritairement (81%) l’action de leur gouvernement face à la crise migratoire à la frontière polono-biélorusse.
  • Ce jeudi 14 octobre, la diète polonaise a adopté (par 274 voix contre 174) une loi prévoyant de renforcer la défense de la frontière polono-biélorusse en y bâtissant un véritable mur afin d’empêcher plus efficacement le passage de migrants proche-orientaux désireux de rejoindre l’UE par ce qu’on peut dorénavant désigner comme une filière biélorusse.
  • La décision du Tribunal constitutionnel polonais du 7 octobre relative à la primauté du droit national polonais dans les domaines où la Pologne n’a pas délégué sa souveraineté à l’Union européenne continue de susciter des réactions contrastées dans les chancelleries européennes.

Slovaquie

  • L’inflation a atteint 4,6% en septembre par rapport à septembre 2020.
  • Le président de l’Assemblée nationale Boris Kollár a rencontré mercredi à Varsovie le président de la République de Pologne Andrzej Duda ainsi que le maréchal du Sénat Tomasz Grodzki et la maréchale de la Diète Elżbieta Witek. Les discussions ont porté sur les coopérations interpalementaires entre la Slovaquie et la Pologne, le Covid, l’UE et la protection des frontières.
  • Tous les secteurs d’activité ont enregistré une hausse des salaires moyens nominaux en glissement annuel au mois d’août, avec 10% dans le logement, 14% pour la vente, 12,4% pour la vente et réparation de véhicules, 11,6% pour la restauration.

Tchéquie 

  • Suite à l’enquête ouverte au sujet de la rencontre entre les Rangers (Glasgow) et le Spartak de Prague, au cours de laquelle le joueur finlandais (d’origine sierraléonaise) Glen Kamara (Rangers) avait été hué par des écoliers tchèques que nous évoquions la semaine dernière, l’enquête menée par l’UEFA s’est achevée par un non-lieu en faveurs des Tchèques : « L’enquête a conclu qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves de racisme ou de comportement discriminatoire lors du match pour justifier l’ouverture d’une procédure disciplinaire contre l’AC Sparta Praha ».

Biélorussie 

  • Signe encourageant dans la crise migratoire qui s’éternise lentement à la frontière polono-biélorusse, une des sources du déferlement de migrants pourrait se tarir. En effet, les autorités irakiennes ont décidé ce lundi 11 octobre de suspendre l’ensemble des vols entre l’Irak et la Biélorussie à l’exception des vols rapatriant des Irakiens dans leur pays, ainsi qu’un porte-parole des autorités polonaises, Stanisław Żaryn, l’a annoncé sur Twitter. Cette mesure touche essentiellement les compagnies Iraqi Airways et Qatar Airways.

Autriche 

  • L’enquête pour corruption contre le Parti populaire autrichien (ÖVP) au pouvoir en Autriche n’en finit pas de faire des vagues. Après les perquisitions du 6 octobre et la démission du chancelier Kurz qui a suivi, la directrice de l’institut de sondages Research Affairs, Sabine Beinschab, a été arrêtée ce mardi 12 octobre. Elle aurait tenté d’effacer le disque dur de son ordinateur peu avant l’arrivée des enquêteurs venant perquisitionner ses locaux, ce qui laisserait éventuellement penser qu’elle aurait pu être prévenue de l’imminence de cette opération. Mme Beinschab a été remise en liberté le 14 octobre.

Slovénie 

  • Une délégation de parlementaires européens s’est rendue du 13 au 15 octobre à Ljubljana (Slovénie) pour y enquêter sur l’état de droit, la liberté de la presse et la lutte contre la corruption dans cet État membre voisin de la Hongrie et de l’Autriche. En octobre 2020, 22 journalistes slovènes avaient lancé un appel à l’aide en direction des instances européennes, déclarant être « directement soumis à des mensonges, des insinuations, des manipulations et des insultes de la part des dirigeants, à commencer par les plus hauts niveaux du gouvernement ».